HAÏR SA FAMILLE POUR ÊTRE DISCIPLE DE JÉSUS ?
Luc 14 :26 Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple.
Qui n'a pas été choqué, bouleversé en lisant ce passage dans la Bible Louis Segond ?
Devoir haïr sa propre famille pour être disciple de Jésus est une insulte à notre intelligence. Non seulement haïr sa famille mais aussi haïr sa propre vie, donc se haïr soi-même, ce qui est en contradiction flagrante avec le deuxième commandement qui ordonne d'aimer son prochain (qui est plus proche que sa propre famille?) comme soi-même. Il y a donc un problème ici et le problème ne concerne pas l'enseignement de Jésus qui serait contradictoire. Voyons cela ensemble.
Jésus ne nous demande pas de haïr sa famille pour être ses disciples, ce serait un non sens par rapport à son caractère d'amour, car Dieu est amour. Luc qui était un grec ne parlant pas hébreu, n'avait pas réalisé que dans la pensée hébraïque, le terme haïr était employé pour désigner quelqu'un qu'on aime juste moins qu'une autre personne. Cela ressort clairement quand on lit à propos des sentiments de Jacob envers ses deux femmes Rachel et Léa.
Genèse 29:30 Jacob s’unit aussi à Rachel, qu’il préférait même à Léa, et il servit encore chez Laban pendant sept nouvelles années.
31 L’Eternel vit que Léa n’était pas aimée (littéralement « haï »), et il lui permit d’avoir des enfants, tandis que Rachel était stérile.
31 Et l’Éternel vit que Léa était haïe, et il ouvrit sa matrice; mais Rachel était stérile. (version Darby)
Donc, quand on a décidé de faire une révision de la Bible Segond, les Traducteurs de la Bible Segond 21 (et bien d'autres traductions d'ailleurs) ont tenu compte de la pensée hébraïque au lieu de s'en tenir à une traduction littérale du grec dans ce passage :
Luc 14:26 Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses soeurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple.
Cela fait beaucoup plus de sens et s'harmonise très bien avec le caractère de Jésus et son enseignement rapporté dans l'évangile de Matthieu qui lui, comprenait très bien la pensée hébraïque :
Matthieu 10:37 Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi.
Un autre exemple, c'est Jacob et Esaü. Dieu a aimé Jacob et haï Ésaü.