Tertullien, au IIIe siècle, fut le premier à employer le terme trinitas en latin, qui a donné trinité en français, il écrit:
«Ainsi, la connexion du Père dans le Fils, et du Fils dans le Paraclet, produit 3 cohérentes personnes, qui sont distinctes l'une de l'autre. Ces 3 sont une essence, mais pas une personne, comme il est écrit «Moi et le Père, nous sommes un», en respect de l'unité de substance, mais pas en singularité de nombre.»
Tertullien réfutait ainsi l'explication de Jean 10:30 donnée par les Patripassiens ("père qui souffre" en latin) qui croyaient que Jésus était le Père, et que par conséquent c'était le Père lui-même qui était né, avait souffert et mourut.
Nous retrouvons la même formulation dans 1Corinthiens 3:7-8 que dans Jean 10:30
1Corinthienw 3:7 De sorte que ni celui qui plante n'est rien, ni celui qui arrose, mais Dieu qui donne l'accroissement. 8 Or celui qui plante et celui qui arrose sont un; mais chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail. (version Darby)
En grec : 1Corinthienw 3:7 ho phuteuôn de kai ho potizôn hen eisin
(celui qui plante et celui qui arrose sont un)Comparez avec Jean 10:30 : egô kai ho patèr hen esmen
(moi et le Père sommes un)/span>. La formulation est la même, celui qui plante est distinct de celui qui arrose, il n'est pas la même personne, il n'a pas le même rôle, mais il partage la même nature humaine. Le qualificatif «un» (hen), au neutre en grec, indique une unité de nature, alors que si on avait employé «un» (heis) au masculin en grec, cela aurait pointé vers une unité de personne et appuyé le patripassisme qui est en fait du modalisme.
Puisque l'homme et la femme ont été créés à l'image de Dieu, on peut faire une analogie entre l'unité humaine dans le mariage (l'homme et la femme sont une seule chair) et l'unité divine dans l'éternité (le Père, le Fils et l'Esprit forment sont une seule essence divine). Contrairement à l'unité humaine, nous ne savons pas pour le moment en quoi consiste cette unité divine, mais elle est bien réelle. Dans le contexte où Jésus l'a exprimée, on voit qu'il faisait référence au fait qu'il faisait les mêmes oeuvres que Dieu son Père (Jn.10:25), il l'explique plus loin aux versets 37 et 38, c'est ce qui l'a amené à dire que lui et le Père étaient un (Jean 10:30).
Jean 10:23 Et Jésus se promenait dans le temple, sous le portique de Salomon.
24 Les Juifs l’entourèrent, et lui dirent : Jusques à quand tiendras-tu notre esprit en suspens ? Si tu es le Christ, dis-le nous franchement.
25 Jésus leur répondit : Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père rendent témoignage de moi.
26 Mais vous ne croyez pas, parce que vous n’êtes pas de mes brebis.
27 Mes brebis entendent ma voix ; je les connais, et elles me suivent.
28 Je leur donne la vie éternelle ; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main.
29 Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous ; et personne ne peut les ravir de la main de mon Père.
30 Moi et le Père nous sommes un.
31 Alors les Juifs prirent de nouveau des pierres pour le lapider.
32 Jésus leur dit : Je vous ai fait voir plusieurs bonnes œuvres venant de mon Père : pour laquelle me lapidez-vous ?
33 Les Juifs lui répondirent : Ce n’est point pour une bonne œuvre que nous te lapidons, mais pour un blasphème, et parce que toi, qui es un homme, tu te fais Dieu.
34 Jésus leur répondit : N’est-il pas écrit dans votre loi : J’ai dit : Vous êtes des dieux ?
35 Si elle a appelé dieux ceux à qui la parole de Dieu a été adressée, et si l’Ecriture ne peut être anéantie,
36 celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde, vous lui dites : Tu blasphèmes ! Et cela parce que j’ai dit : Je suis le Fils de Dieu.
37 Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas.
38 Mais si je les fais, quand même vous ne me croyez point, croyez à ces œuvres, afin que vous sachiez et reconnaissiez que le Père est en moi et que je suis dans le Père.
Les juifs avaient compris cette parole de Jésus dans Jean 10:30 comme une affirmation de sa divinité. Évidemment puisqu'ils parlaient en araméen avec Jésus, ils ne se sont pas basés sur la distinction de l'unité neutre (hen) d'avec l'unité masculine (heis) ! - à moins que cette distinction existe aussi en araméen, mais là, ça sort de mon champ de compétence ! Jésus disait que personne ne pouvait ravir ses brebis de sa main (v.28) au même titre que personne ne pouvait les ravir de la main de Dieu (v.29), Jésus affirmait donc que personne d'autre n'était assez fort pour lui arracher ses brebis. Pour les juifs qui voyaient devant eux un homme de chair et d'os c'était un blasphème car Jésus se plaçait au-dessus de toutes les autres créatures et même des puissants anges. Ils ont reproché à Jésus de se faire l'égal de Dieu (v.33), comme c'est souvent le cas, ils comprenaient mal ce que Jésus disait puisque celui-ci venait juste de leur dire que Dieu le Père plus grand que tous (v.29), donc de lui-même par ce fait, c'est ce qu'il répète d'ailleurs un peu plus loin:
Jean 14:28 Vous avez entendu que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père ; car le Père est plus grand que moi.
Dans la prière sacerdotale, Jésus va encore plus loin en faisant participer les croyants à l'unité qu'il jouit avec son Père, les juifs auraient fait sûrement une syncope s'ils avaient entendu Jésus prier son Père:
Jean 17:20 Ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, 21 afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m'as envoyé. 22 Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes un, - 23 moi en eux, et toi en moi, -afin qu'ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé.
«Par sa croix, le Christ en sa passion vous appelle, vous qui êtes ses membres ; c'est Dieu qui nous promet cette union, qu'il est lui-même.»
- Ignace aux Tralliens 11:2 vers 110 ap. J.C.
Dans sa grâce, en nous unissant à lui par la foi en Jésus, Dieu nous fait participer à sa nature divine:
2Pierre 1:3 Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu,
4 lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise,
5 à cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science,
6 à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété,
7 à la piété l'amour fraternel, à l'amour fraternel la charité.
8 Car si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ.
9 Mais celui en qui ces choses ne sont point est aveugle, il ne voit pas de loin, et il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés.
10 C'est pourquoi, frères, appliquez-vous d'autant plus à affermir votre vocation et votre élection; car, en faisant cela, vous ne broncherez jamais.
11 C'est ainsi, en effet, que l'entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ vous sera pleinement accordée.
Serait-ce donc une «plurinité» qui nous attend au ciel alors que nous serons tel qu'il est?
2Corinthiens 3:18 Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l'Esprit.
1Jean 3:1 Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu! Et nous le sommes. Si le monde ne nous connaît pas, c'est qu'il ne l'a pas connu.
2 Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est.
3 Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui-même est pur.