Matthieu 12:24-32 Les pharisiens, ayant entendu cela, dirent: Cet homme ne chasse les démons que par Béelzébul, prince des démons. Comme Jésus connaissait leurs pensées, il leur dit: Tout royaume divisé contre lui-même est dévasté, et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne peut subsister. Si Satan chasse Satan, il est divisé contre lui-même; comment donc son royaume subsistera-t-il? Et si moi, je chasse les démons par Béelzébul, vos fils, par qui les chassent-ils? C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. Mais, si c'est par l'Esprit de Dieu que je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc venu vers vous. Ou, comment quelqu'un peut-il entrer dans la maison d'un homme fort et piller ses biens, sans avoir auparavant lié cet homme fort? Alors seulement il pillera sa maison. Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui n'assemble pas avec moi disperse. C'est pourquoi je vous dis: Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l'Esprit ne sera point pardonné. Quiconque parlera contre le Fils de l'homme, il lui sera pardonné; mais quiconque parlera contre le Saint-Esprit, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir.
Le complément de Marc nous indique de quelle manière les juifs s'étaient rendus coupables d'un péché éternel en blasphémant le Saint-Esprit: il l'avait calomnié en le qualifiant d'esprit impur, Beelzebul (le maître des mouches en hébreu). Le blasphème est défini par L. Thomas Holdcroft ainsi:
«l'expression de mépris envers la personnalité et l'autorité de la divinité, ainsi qu'une conduite grossière et indigne à la face du divin»
Le blasphème contre le Saint-Esprit est pire que le blasphème contre Jésus, le pharisien Paul reconnaît dans sa lettre à Timothée qu'il avait été un blasphémateur (1Th.1:12). Puisqu'il considérait les adeptes du Nazaréen comme une secte non inspirée de Dieu (Ac.24:5), Paul avait été enseigné aussi à penser comme tous les pharisiens que c'est par Beelzebul que Jésus chassait les démons. Cependant, il a obtenu miséricorde pour son ignorance et son incrédulité.
1Timothée 1:12 Je rends grâces à celui qui m'a fortifié, à Jésus-Christ notre
Seigneur, de ce qu'il m'a jugé fidèle, en m'établissant dans le ministère, 13
moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme
violent. Mais j'ai obtenu miséricorde, parce que j'agissais par
ignorance, dans l'incrédulité; 14 et la grâce de notre Seigneur a surabondé,
avec la foi et la charité qui est en Jésus-Christ. 15 C'est une parole certaine
et entièrement digne d'être reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour
sauver les pécheurs, dont je suis le premier. 16 Mais j'ai obtenu miséricorde,
afin que Jésus-Christ fît voir en moi le premier toute sa longanimité, pour que
je servisse d'exemple à ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle.
Que s'est-il donc passé pour que, Saul de Tarse, ce blasphémateur obtienne miséricorde ? Il s'est passé la croix où Jésus a prié son Dieu en faveur des pharisiens blasphémateurs du Saint-Esprit qui l'ont envoyé se faire crucifier :
Luc 23:34 Jésus dit: Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font.
Peut-on imaginer une prière du Fils unique qui ne serait pas exaucée par son Père ?
Comment ne pas être estomaqué devant un si grand amour alors que Jésus aurait eu toutes les raisons du monde de rappeler à son Père les nombreux blasphèmes contre le Saint-Esprit proférés par ceux qui l'ont envoyé souffrir sur la croix, mais au lieu de crier "Vengeance", Jésus crie "Pardon" ! Voilà le coeur de Dieu, mesdames et messieurs.
Maintenant, un chrétien peut-il parler contre ou blasphémer ou pécher contre
le Saint-Esprit?
Certains, comme Raymond Carlson dans Dynamique spirituelle P.107, pensent que c'est possible:
«Le blasphème contre le St-Esprit équivaut à un suicide spirituel. Le
blasphème ne peut jamais être pardonné, Mc.3:29. Résister à l'Esprit, c'est
risquer la perdition éternelle. Ceux qui violaient la loi de Moïse étaient mis à
mort sans pitié, mais «combien pire... sera le châtiment réservé à celui qui
«aura outragé l'Esprit de la grâce» Hé.10:29. Ananias et Saphira payèrent un
prix terrible pour avoir menti à l'Esprit Ac.5:1-10. Celui qui se rend coupable
d'attrister ou d'éteindre l'Esprit peut facilement être dépouillé de sa joie et
de sa victoire, et même perdre son salut.»
Notons qu'il n'y a rien qui nous dit dans Ac.5 qu'Ananias et Saphira ont
blasphémé le Saint-Esprit ni qu'ils ont perdu leur salut; ils sont décédés comme
c'était arrivé à bien des Corinthiens qui s'étaient mal comportés aussi, cf.
1Co.11:30.
Par contre, les chrétiens qui croient que les miracles ont cessé avec la mort des apôtres, ne reconaissent pas l'action miraculeuse du Saint-Esprit, ils attristent le Saint-Esprit, même s'ils ne disent pas expressément que c'est le diable qui a chassé les démons. Pour ce qui est d'attrister le Saint-Esprit, chaque péché que nous
commettons l'attriste cf. Ep.4:30.
Concernant le texte de Mt.12 sur le blasphème du Saint-Esprit, si cela est
possible pour un chrétien, ce ne sera probablement pas de la même manière que
l'ont fait les pharisiens car je ne pourrais concevoir qu'un chrétien en vienne
à croire que Jésus chassait les démons par Beelzebul!
Toutefois on peut prendre cela comme matière à réflexion en rapport avec
cette propension parmi certains chrétiens à poser des jugements rapides et sans
appel concernant des manifestations spirituelles, comme avec le don des langues
par exemple en l'attribuant à une origine démoniaque, - ce qui peut être le cas
parfois, Satan sait se déguiser en ange de lumière, cf. 2Co.11:14 - mais si
c'est le Saint-Esprit qui l'a inspiré alors cela ressemblerait dangereusement au
jugement pharisaïque ci-dessus. Donc, le discernement et la prudence sont de
mise pour ne pas attrister, voire outrager, le Saint-Esprit par des propos désobligeants et
calomniateurs à son endroit.
Éteindre l'Esprit cela a rapport avec le fait
de ne pas tenir compte des prophéties:
1Thessaloniciens 5:19-21 N'éteignez pas l'Esprit.
20 Ne méprisez pas les prophéties. 21 Mais examinez toutes choses; retenez ce
qui est bon.
Il reste «outrager l'Esprit de grâce» ce qui dans le contexte
équivalait à abandonner la foi pour retourner au judaïsme, on pourrait
l'appliquer à l'apostasie en général.
Ce n'est pas parce qu'un chrétien s'attache à des fausses doctrines et/ou que
sa sanctification laisse à désirer que les manifestations spirituelles à travers
lui ne peuvent venir du Saint-Esprit, les Corinthiens en sont l'exemple probant
et c'est encore le cas aujourd'hui. S'il fallait que la manifestation des dons
spirituels dépendant de la maturité émotionnelle et intellectuelle de l'homme ce
ne serait plus une grâce, cf. 1Co.1:4, mais un mérite; Dieu ne fonctionne pas
ainsi! Un don est un don, il n'a rien à voir avec le fruit de l'Esprit qui est
aussi un don, cf. 2Ti.1:7 mais un don à faire maturer, 2Pi.1:4-10.
1Corinthiens 1:4 Je rends à mon Dieu de continuelles actions de grâces à votre sujet,
pour la grâce de Dieu qui vous a été accordée en Jésus-Christ. 5 Car en
lui vous avez été comblés de toutes les richesses qui concernent la parole et la
connaissance, 6 le témoignage de Christ ayant été solidement établi parmi vous,
7 de sorte qu'il ne vous manque aucun don, dans l'attente où vous êtes de
la manifestation de notre Seigneur Jésus-Christ. 8 Il vous affermira aussi
jusqu'à la fin, pour que vous soyez irréprochables au jour de notre Seigneur
Jésus-Christ.
Il ne faut pas pour autant accepter béatement n'importe quoi, comme les
Corinthiens:
1Corinthiens 12:3 C'est pourquoi je vous déclare que nul, s'il parle par l'Esprit de
Dieu, ne dit: Jésus est anathème! et que nul ne peut dire: Jésus est le
Seigneur! si ce n'est par le Saint-Esprit.
Jean rappelle qu'il faut savoir distinguer l'esprit de vérité de l'esprit
d'erreur, 1Jn.4:6:
1Jean 4:1 Bien-aimés, n'ajoutez pas foi à tout esprit; mais éprouvez les
esprits, pour savoir s'ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus
dans le monde. 2 Reconnaissez à ceci l'Esprit de Dieu: tout esprit qui confesse
Jésus-Christ venu en chair est de Dieu; 3 et tout esprit qui ne confesse pas
Jésus n'est pas de Dieu, c'est celui de l'antéchrist, dont vous avez appris la
venue, et qui maintenant est déjà dans le monde.
L'apôtre Jean mentionne qu'un frère dans le Seigneur peut commettre un péché
mortel, il ne précise pas s'il s'agit de la mort physique ou spirituel ou encore
les deux à la fois:
1Jean 5:16 Si quelqu'un voit son frère commettre un péché qui ne mène point à
la mort, qu'il prie, et Dieu donnera la vie à ce frère, il la donnera à ceux qui
commettent un péché qui ne mène point à la mort. Il y a un péché qui mène à la
mort; ce n'est pas pour ce péché-là que je dis de prier. 17 Toute iniquité est
un péché, et il y a tel péché qui ne mène pas à la mort.
Puisque le salaire du péché c'est la mort, selon Paul Ro.6:23 et que le péché
une fois consommé produit la mort, selon Jacques Ja.1:15 il est bizarre de lire
selon Jean qu'il existe des péchés qui ne mènent pas à la mort. Il n'y a pas
moyen de savoir si Jean avait en tête le péché contre le Saint-Esprit quand il a
écrit ou dicté ce passage.
Pour vous, si vous vous tourmentez, craignant d'avoir commis le péché
irrémissible contre le Saint-Esprit - comme Satan le calomniateur essaie
sûrement de vous faire croire - c'est signe que vous ne l'avez pas fait, car
ceux qui ont péché contre le Saint-Esprit sont à l'image des pharisiens dans
Mt.12, ils n'éprouvent aucun remords en attribuant au diable l'oeuvre du
Saint-Esprit. Ils ont le coeur endurci par leur entêtement à nier l'évidence et,
comme Pharaon, c'est tout à fait naturel qu'ils persistent à s'enfoncer toujours
de plus en plus dans cette voie jusqu'à la fin de leur vie, à moins qu'un jour, comme avec Paul, Jésus se mette en travers de leur route.
Voici les textes des citations:
Jean 2:23-3:2 Pendant que Jésus était à Jérusalem, à la fête de Pâque, plusieurs crurent en son nom, voyant les miracles qu'il faisait. Mais Jésus ne se fiait point à eux, parce qu'il les connaissait tous, et parce qu'il n'avait pas besoin qu'on lui rendît témoignage d'aucun homme; car il savait lui-même ce qui était dans l'homme. Mais il y eut un homme d'entre les pharisiens, nommé Nicodème, un chef des Juifs, qui vint, lui, auprès de Jésus, de nuit, et lui dit: Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n'est avec lui.
Matthieu 27:18 Car il savait que c'était par envie qu'ils avaient livré Jésus.
Marc 2:15-17 Comme Jésus était à table dans la maison de Lévi, beaucoup de publicains et de gens de mauvaise vie se mirent aussi à table avec lui et avec ses disciples; car ils étaient nombreux, et l'avaient suivi. Les scribes et les pharisiens, le voyant manger avec les publicains et les gens de mauvaise vie, dirent à ses disciples: Pourquoi mange-t-il et boit-il avec les publicains et les gens de mauvaise vie? Ce que Jésus ayant entendu, il leur dit: Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.
Luc 7:34 Le Fils de l'homme est venu, mangeant et buvant, et vous dites: C'est un mangeur et un buveur, un ami des publicains et des gens de mauvaise vie.
Luc 15:1-2 Tous les publicains et les gens de mauvaise vie s'approchaient de Jésus pour l'entendre. Et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant: Cet homme accueille des gens de mauvaise vie, et mange avec eux.
Matthieu 11:19 Le Fils de l'homme est venu, mangeant et buvant, et ils disent: C'est un mangeur et un buveur, un ami des publicains et des gens de mauvaise vie. Mais la sagesse a été justifiée par ses oeuvres.
Matthieu 13:55 N'est-ce pas le fils du charpentier? n'est-ce pas Marie qui est sa mère? Jacques, Joseph, Simon et Jude, ne sont-ils pas ses frères?
Matthieu 12:9-14 Étant parti de là, Jésus entra dans la synagogue. Et voici, il s'y trouvait un homme qui avait la main sèche. Ils demandèrent à Jésus: Est-il permis de faire une guérison les jours de sabbat? C'était afin de pouvoir l'accuser. Il leur répondit: Lequel d'entre vous, s'il n'a qu'une brebis et qu'elle tombe dans une fosse le jour du sabbat, ne la saisira pour l'en retirer? Combien un homme ne vaut-il pas plus qu'une brebis! Il est donc permis de faire du bien les jours de sabbat. Alors il dit à l'homme: Étends ta main. Il l'étendit, et elle devint saine comme l'autre. Les pharisiens sortirent, et ils se consultèrent sur les moyens de le faire périr.
Jean 9:24 Les pharisiens appelèrent une seconde fois l'homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent: Donne gloire à Dieu; nous savons que cet homme est un pécheur.
Jean 9:29 Nous savons que Dieu a parlé à Moïse; mais celui-ci, nous ne savons d'où il est.
Jean 7:52 Ils lui répondirent: Es-tu aussi Galiléen? Examine, et tu verras que de la Galilée il ne sort point de prophète.
Matthieu 10:25 Il suffit au disciple d'être traité comme son maître, et au serviteur comme son seigneur. S'ils ont appelé le maître de la maison Béelzébul, à combien plus forte raison appelleront-ils ainsi les gens de sa maison!
Jean 12:4 Car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu.
Jean 5:44 Comment pouvez-vous croire, vous qui tirez votre gloire les uns des autres, et qui ne cherchez point la gloire qui vient de Dieu seul?