Jean 14:16 Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre
(allon en grec) consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous,
A noter que «allon» en grec signifie un autre du même genre tandis que
«eteron» aurait signifié un autre d'un genre différent. Donc le Saint-Esprit
allait pour être à partir de la Pentecôte un consolateur dans le même genre que
Jésus. Le fait qu'il participe au même titre que Jésus à différentes
interventions de Dieu en faveur des hommes portent à penser qu'il est à la fois
distinct et semblable à Jésus dans sa nature;
1Co.6:11 vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez
été justifiés au nom du (En grec; «en tô» ) Seigneur Jésus-Christ, et par (En
grec; «en tô» aussi ) l'Esprit de notre Dieu.
On peut noter aussi que tout chrétien est baptisé dans Jésus, Ga.3:27 et
baptisé dans l'Esprit, 1Co.12:13.
Un autre argument très fort est le fait que les pharisiens attribuaient
l'action du Saint-Esprit à une personne (Beelzebul), ce à quoi Jésus avait
répondu que le blasphème contre sa personne pouvait être pardonné tandis que le
blasphème contre le Saint-Esprit ne pouvait être pardonné. Alors dans ce texte,
on parle de pharisiens, de démons, de leur prince Beelzebul et de Jésus, tous
ayant des personnalités, ce ne sont pas des forces impersonnelles, alors il
serait incongru de considérer le Saint-Esprit autrement que comme une personne
lui aussi. Le blasphème est de la médisance, de la calomnie contre une personne,
on ne peut pas calominer une chose.
Mt.12:24 Les pharisiens, ayant entendu cela, dirent: Cet homme ne chasse les
démons que par Béelzébul, prince des démons.
25 Comme Jésus connaissait
leurs pensées, il leur dit: Tout royaume divisé contre lui-même est dévasté, et
toute ville ou maison divisée contre elle-même ne peut subsister.
26 Si
Satan chasse Satan, il est divisé contre lui-même; comment donc son royaume
subsistera-t-il?
27 Et si moi, je chasse les démons par Béelzébul, vos fils,
par qui les chassent-ils? C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges.
28
Mais, si c'est par l'Esprit de Dieu que je chasse les démons, le royaume de Dieu
est donc venu vers vous.
29 Ou, comment quelqu'un peut-il entrer dans la
maison d'un homme fort et piller ses biens, sans avoir auparavant lié cet homme
fort? Alors seulement il pillera sa maison.
30 Celui qui n'est pas avec moi
est contre moi, et celui qui n'assemble pas avec moi disperse.
31 C'est
pourquoi je vous dis: Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes,
mais le blasphème contre l'Esprit ne sera point pardonné.
32 Quiconque
parlera contre le Fils de l'homme, il lui sera pardonné; mais quiconque parlera
contre le Saint-Esprit, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle ni dans le
siècle à venir.
A mon avis ce sont les deux arguments les plus forts en faveur de la
personnalité du Saint-Esprit. Je vous encourage fortement à insister pour avoir
une explication de la part de ceux qui nient la personnalité du Saint-esprit.
Quand ils sont incapables de répondre, au lieu de l'avouer, les Témoins de
Jéhovah sont maîtres dans l'art de détourner la conversation vers des passages
ou des sujets ambigus alors ramenez-les constamment à ces passages en leur
disant qu'ils ne vous ont pas répondu et que vous ne passerez pas à un autre
question avant qu'ils ne se soient exécutés.
Je vais maintenant apporter des réflexions sur d'autres arguments moins
solides qui peuvent parfois passer mais qui sont à éviter avec des Témoins de
Jéhovah aguerris... je le sais par expérience!
Autres arguments avancés
pour appuyer la personnalité du
Saint-Esprit
1°
Dans Jn.15:26, l'emploi en grec du pronom masculin («ekeinos» traduit «il»
par Segond) pour référer à l'Esprit («pneuma» nom neutre) a déjà été soulevé
comme preuve que Jean considérait l'Esprit comme une personne et non une force
impersonnelle.
Jean 15:26 Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la
part du Père, l'Esprit de vérité, qui vient du Père, il
(ekeinos) rendra témoignage de moi;
Cependant on pourrait aussi comprendre que le pronom masculin fait référence
à consolateur («paraklètos» nom masculin). Si Jean a suivi la syntaxe grecque,
«ekeinos» se réfère à un terme éloigné (consolateur), l'usage aurait voulu le
pronom «autos» pour se référer à un terme proche (Esprit). Par contre, ceux qui
ont étudié Jean en grec savent comment l'évangéliste prend des libertés avec la
syntaxe grecque!
De plus, Paul emploie le pronom neutre («auto») au lieu du masculin «auton»
en parlant du Saint-Esprit dans Ro.8:16 et 26. Ce qui est tout à fait normal puisqu'en grec le nom pneuma est neutre, alors son pronom le sera aussi. Paul, ou plutôt Tertius qui a écrit l'épître aux Romains sous la diction de Paul, a donc pris soin de suivre les règles de la syntaxe grecque:
Ro.8:16 L'Esprit lui-même (auto) rend témoignage à notre esprit que nous
sommes enfants de Dieu.
Ro.8:26 De même aussi l'Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne
savons pas ce qu'il nous convient de demander dans nos prières. Mais l'Esprit
lui-même (auto en grec) intercède par des soupirs inexprimables;
En résumé cet argument n'est pas concluant ni d'un côté ni de l'autre.
2°
On a déjà aussi avancé l'argument de la personnalité du Saint-Esprit parce
que la Bible lui attribuait des sentiments et des actions seulement applicables
à une personne.
Sentiment:
Hé.10:29 de quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui
aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de
l'alliance, par lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l'Esprit de la
grâce?
Outragé est la traduction de grec enhubrisas (mode participe de enhubrizô),
son parent, hubrizô, employé aussi dans Mt.22:6, Lu.11:45, 18:32, Ac.14:15 and
1Th.2:2. Dans tous ces passages, ce sont des personnes qui sont insultées.
Ep.4:30 est un passage dans le même style (voir plus bas) où le verbe attrister
est associé au Saint-Esprit. Ce verbe est employé aussi seulement pour des
personnes dans Mt.14:9, Mc.10:22, Jn,16:20, Ro.14:15, 1Th.4:13, 1Pi.1:6. Le
contexte de Ep.4:30 nomme plusieurs sentiments qui sont tous associés à des
personnes, logiquement, on déduira alors que le Saint-Esprit est aussi une
personne éprouvant des sentiments; la tristesse dans ce cas-ci. Ep.4:30
N'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour
le jour de la rédemption. 31 Que toute amertume, toute animosité, toute colère,
toute clameur, toute calomnie, et toute espèce de méchanceté, disparaissent du
milieu de vous. 32 Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous
pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ.
Remarquons la similarité entre le v.30 et Esaïe 63:10 Mais ils ont été
rebelles, ils ont attristé son esprit saint; et il est devenu leur ennemi
Cet argument ne fut pas très convaincant pour les juifs qui n'ont jamais
considéré le Saint-Esprit comme une personne distincte de Yahweh. Attrister
l'esprit ou l'âme d'une personne revient à attrister la personne elle-même
Job. 31:39 Si j'en ai mangé le produit sans l'avoir payée, et que j'aie
attristé l'âme de ses anciens maîtres; On pourrait citer aussi l'historien juif
Josèphe qui attribue des sentiments à ce qui n'est pas une personne, dans
Bell.3:371: "Et ne penses-tu pas que Dieu sera très fâché quand un homme outrage
le don qui lui a été conféré?" Dans la Bible, le don de Dieu fait référence au
Saint-Esprit (Jn.4:10, Ac.8:20, 2Ti.1:6-7) Josèphe parlait du don de la vie
venant de Dieu que l'homme outrage quand il se suicide.
Dans la deuxième lettre de Clément, vers 100 ap.J.C., c'est la chair qui est
outragée (2Cl.14). De telles personnalisations semblent faire partie de la
pensée sémitique; Paul fait de même en s'adressant à la mort, 1Co.15:55, en
parlant du péché qui saisit des occasions, meurt et reprend vie, Ro.7:8-9 (voir
la référence un peu plus bas). La sagesse aussi est personnifiée dans
Pr.1:20-33, Mt.11:19 et Lu. 7:35. Jean fait rendre témoignage à l'eau et le sang
dans 1Jn.5:6-8 et à la vérité dans 3Jn.1:12.
Tous, et la vérité elle-même, rendent un bon témoignage à Démétrius; nous
aussi, nous lui rendons témoignage, et tu sais que notre témoignage est vrai.
3Jn.1:12
Dans ce passage, la vérité qui n'est pas une personne, est associée à des
personnes dans une action commune.
En français, la personnification se rencontrent aussi dans des expressions
comme «défier la gravité», «rendre justice à une chanson».
Les Témoins de Jéhovah sortent parfois une autre ligne de défense, en se
basant sur les textes suivants pour soutenir que l'esprit est la force active
d'une personne et non une personne à part entière:
Ge.26:35 Elles furent un
sujet d'amertume pour le coeur (ruach = esprit) d'Isaac et de Rebecca.
2Ch.36:22 l'Eternel réveilla l'esprit de Cyrus
Ag.1:14 L'Eternel
réveilla l'esprit de Zorobabel
1S.30:12 Après qu'il eut mangé, les forces
(ruach = esprit) lui revinrent, car il n'avait point pris de nourriture et point
bu d'eau depuis trois jours et trois nuits.
Ju.14:6 L'esprit de l'Eternel
saisit Samson; et, sans avoir rien à la main, Samson déchira le lion comme on
déchire un chevreau.
Ac.10:38 vous savez comment Dieu a oint du Saint-Esprit
et de force Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu faisant du bien et
guérissant tous ceux qui étaient sous l'empire du diable, car Dieu était avec
lui.
Ac.1:8 Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur
vous,
2Pi.1:21 car ce n'est pas par une volonté d'homme qu'une prophétie a
jamais été apportée, mais c'est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont
parlé de la part de Dieu.
2Ti.1:7 Car ce n'est pas un esprit de timidité que
Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d'amour et de sagesse.
Cependant, ce qui s'applique pour l'esprit humain n'est pas nécessairement la
même chose pour l'Esprit divin, bien que l'homme soit fait à l'image de Dieu,
bien des choses les distinguent.
Les esprits malins ont aussi des êtres avec des sentiments, les démons
peuvent être tourmentés, cf. Mt.8:29, alors quand la Bible parle du Saint-Esprit
qui est attristé, il convient de lui attribuer aussi une personnalité comme
c'est accordé aux esprits malins.
Mt.28:29 Et voici, ils s'écrièrent: Qu'y a-t-il entre nous et toi, Fils de
Dieu? Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps?
Volonté propre
Le Saint-Esprit distribue les dons à qui il veut.
1Co.12:11 Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à
chacun en particulier comme il veut.
Le péché aussi est présenté comme ayant des désirs:
Ge.4:7 Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage, et si tu agis
mal, le péché se couche à la porte, et ses désirs se portent vers toi: mais toi,
domine sur lui.
Action
Le Saint-Esprit enseigne:
Jean 14:26 Mais le consolateur, l'Esprit-Saint, que le Père enverra en mon
nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai
dit.
1 Corinthiens 2:13 Et nous en parlons, non avec des discours
qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu'enseigne l'Esprit, employant
un langage spirituel pour les choses spirituelles.
La grâce de Dieu aussi enseigne mais cela ne fait pas d'elle une personne
pour autant:
Ti.2:11 Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été
manifestée.
12 Elle nous enseigne à renoncer à l'impiété et aux convoitises
mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la
piété,
Le péché aussi est présenté comme actif:
Ro.7:8 Et le péché, saisissant l'occasion, produisit en moi par le
commandement toutes sortes de convoitises; car sans loi le péché est mort.
9
Pour moi, étant autrefois sans loi, je vivais; mais quand le commandement vint,
le péché reprit vie, et moi je mourus.
Parole
Le Saint-Esprit parle, mais encore là le sang d'Abel et le sang de Jésus
parlent aussi!
Actes 13:2 Pendant qu'ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu'ils
jeûnaient, le Saint-Esprit dit: Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l'oeuvre
à laquelle je les ai appelés.
Hébreux 12:24 de Jésus qui est le médiateur de la nouvelle alliance, et du
sang de l'aspersion qui parle mieux que celui d'Abel.
Arguments avancés par les Témoins de Jéhovah
pour nier la
personnalité du Saint-Esprit:
1°
On a déjà avancé comme argument que le fait que l'Esprit soit nommé dans une
liste avec d'autres vertus impersonnelles que c'était une preuve de son
impersonnalité.
2Co.6:4 Mais nous nous rendons à tous égards recommandables, comme serviteurs
de Dieu, par beaucoup de patience dans les tribulations, dans les calamités,
dans les détresses,
5 sous les coups, dans les prisons, dans les troubles,
dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes;
6 par la pureté, par la
connaissance, par la longanimité, par la bonté, par un esprit saint, par
une charité sincère,
7 par la parole de vérité, par la puissance de Dieu,
par les armes offensives et défensives de la justice;
Le traducteur Louis Segond a jugé qu'il ne s'agissait pas du Saint-Esprit
dans ce cas-ci mais de l'esprit humain saint. C'est peu probable qu'il ait
raison mais ce n'est pas impossible.
Si on considère qu'il s'agisse effectivement du Saint-Esprit dans ce passage
ce n'est pas une preuve en soi de son impersonnalité parce qu'il est nommé avec
des vertus impersonnelles. Ceux qui avancent cet argument le voit se retourner
contre eux avec le passage de Mt.28:19 où on pourrait appliquer exactement la
même logique: puisque dans ce passage le Saint-Esprit est mentionné avec 2
autres personnes; le Père et le Fils, c'est donc la preuve qu'il est aussi une
personne!
Mt.28:19 Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au
nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit,
A propos de ce passage, il serait quand même étrange - sauf pour les témoins
de Jéhovah! et autres unitaristes - de considérer le baptême fait au nom de 2
personnes et d'une puissance impersonnelle. Dans 2Co.13:13, le Saint-Esprit est
nommé aussi conjointement avec le Père et le Fils avec une vertu qui lui est
rattachée en propre:
2Co.13:13 Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de
Dieu, et la communication du Saint-Esprit, soient avec vous tous!
On a fait grand état du fait que le terme «nom» (onoma en grec) dans Mt.28:19
soit au singulier plutôt qu'au pluriel comme on serait en droit de s'attendre en
français. C'est qu'en grec on peut avoir un terme singulier s'appliquant à
plusieurs personnes. D'ailleurs, voir dans l'emploi du nom au singulier une
allusion de la doctrine trinitaire de 3 en 1 élaborée plus de 3 siècles plus
tard serait faire de la théologie à rebours.
Certains ont remarqué dans les écrits contemporains au Nouveau Testament que
l'expression «au nom de» (eis to onoma) était devenu figée, invariable et
signifiait «dans l'autorité de» sans connotation au concept de personnalité
normalement associé au «nom» comme tel.
2°
Parce que le Saint-Esprit peut être répandu, cf. Ac.2:33, certains ont
soutenu qu'il ne pouvait pas s'agir d'une personne, cet argument ne tient pas
quand on considère qu'on peut aussi revêtir Jésus-Christ, cf. Ga.3:27, action
qui ne concorde pas tellement bien avec notre conception rationnelle d'une
personne. Ce ne sont là que des exemples de métaphores que nous retrouvons à
profusion dans les Écritures; Jésus est la parole Jn.1:1, la porte Jn.10:9, la
lumière Jn.9:5; le Saint-Esprit est associé aux flammes de feu Ac.2:3, d'une
colombe Mt.3:16, d'un vent, Jn.3:8.
Actes 2:33 Elevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père le Saint-Esprit qui
avait été promis, et il l'a répandu, comme vous le voyez et l'entendez.
Galates 3:27 vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu
Christ.
Conclusion
Tous les arguments niant la personnalité du Saint-Esprit peuvent être
déboutés, de même que la plupart des arguments appuyant sa personnalité comme
nous l'avons vu ci-dessus, par contre les textes et contextes de Jn.14:16 et
Mt.12:32 n'ont pas reçu à ma connaissance de réfutation potable, j'en conclus
donc que la majorité a eu raison cette fois-ci en attribuant une personnalité au
Saint-Esprit.