Durant plusieurs années sa vie fut un tourment continuel. Aux
souffrances physiques s'ajoutait la révolte contre la cruauté
de son sort. Son caractère était devenu exécrable.
Il décourageait la bonne volonté de ceux et de celles qui
l'entouraient. Loin d'être reconnaissant, il les insultait grossièrement
et se rendait si intraitable qu'on ne savait plus que faire de lui.
Un jour, un camarade déposa sur son lit roulant un Nouveau Testament.
Tu peux le garder ton livre, dit Patrick avec humeur, ce n'est pas de ça
que j'ai besoin!
Mais l'autre insista gentiment pour que le livre soit lu. Il faut dire
que Patrick était très adroit de sa bouche. Au moyen d'une
tige tenue entre ses dents, il tournait comme il voulait les pages d'un
livre convenablement disposé à sa portée sur un support
spécial. Il pouvait même écrire et dessiner artistement.
Le Nouveau Testament n'est pas un livre comme les autres; dès
le début, Patrick fut saisi par le sérieux et l'autorité
qui s'en dégageaient. Par les chapitres 5, 6 et 7 de l"Evangile
de Matthieu, il comprit son incapacité pour parvenir à la
perfection exigée de Dieu. La suite lui montra la bonté du
Seigneur qui n'était pas venu du ciel pour nous condamner, mais
pour nous sauver. Enfin la vision du Sauveur chassé par les hommes
et cloué sur une croix acheva de briser sa révolte contre
Dieu. Il comprit à quel point Jésus, en donnant sa vie sur
cette croix, l'avait aimé, lui, Patrick, un pécheur loin
de Dieu. Il mit toute sa confiance en Celui qui avait pris sa place de
coupable devant Dieu, et reçut, par la foi, l'assurance du salut
et la vie éternelle.
Voici quelques citations de petits tracts qu'il écrivit alors
et qui furent ronéotypés:
"Lecteur. si tu recherches la vérité, Dieu te dit, que
tu sois fils de chrétien, brigand, docteur, savant ou simple cantonnier:
vous êtes morts dans vos fautes et dans vos péchés
(Epître aux Ephésiens, ch. 2, v. 1)."
"Tout homme peut dire comme l'apôtre Paul: Je sais qu'en moi,
c'est-à-dire en ma chair, il n'habite point de bien (Epître
aux Romains, ch. 7, v. 18)."
"Lecteur, si la Bible t'a amené à la conviction de ton
état de pécheur perdu, sache que Dieu t'a aimé et
qu'il t'aime encore... Qui croit au Fils a la vie éternelle (Evangile
de Jean, ch. 3, v. 36)."
"Lecteur, Dieu ne te demande pas de comprendre, mais il te dit de croire
avec un coeur vrai et simple. Si tu crois, il faut aussi confesser de ta
bouche... Oui, le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de
tout péché (Première Epître de Jean, ch. 1,
v. 7). Les choses vieilles sont passées, voici, toutes choses sont
faites nouvelles (Deuxième Epître aux Corinthiens, ch. 5,
v. 17)."
"Lecteur, si tu désires d'autres renseignements, Jésus
dit: Sondez les Ecritures... ce sont elles qui rendent témoignage
de moi (Evangile de Jean, ch. 5, v. 39) ; et encore: Demandez et il vous
sera donné, cherchez et vous trouverez, heurtez et il vous sera
ouvert (Evangile de Matthieu, ch. 7. v. 7)."
"Lecteur, si tu es hésitant et veux remettre à plus tard
ton avenir éternel, Dieu te dit encore: C'est maintenant le jour
du salut (Deuxième Epître aux Corinthiens, ch. 6, v. 2)."
A l'étonnement de tous, Patrick était transformé:
docile, souriant, heureux, ne se plaignant jamais malgré des souffrances
continuelles, s'intéressant aux autres et parlant de l'Evangile
à tous ceux qui l'approchaient.
"Il a fallu que le Seigneur casse mon corps en deux pour donner la santé
à mon âme -, disait-il joyeusement. Et lorsqu'un visiteur
arrivait, il lui demandait avec un certain humour: "Alors, comment va cet
homme extérieur?", faisant allusion à un verset de la deuxième
Epître aux Corinthiens qui parle aussi de l'homme intérieur,
c'est-à-dire de l'âme (ch. 4, v. 16).
Grâce à sa belle intelligence et à sa mémoire,
il pensait à tous et était ouvert à tous les sujets,
sauf à ce qui était mondain. La "télé" ne l'intéressait
plus. Un mois avant sa mort, il avait envoyé à ses diverses
connaissances plus de cinquante calendriers évangéliques,
accompagnés chacun d'une lettre de témoignage personnel.
Il conserva une voix forte et juste, et on s'étonnait d'entendre
des cantiques si bien rendus par un homme qui n'était plus qu'un
visage, car son pauvre corps dépérissait de jour en jour.
A la fin de janvier 1970, sept ans après son accident, il cessa
de souffrir pour être avec son Sauveur qu'il avait tant aimé,
nous laissant l'ineffaçable souvenir d'un rayonnement dont le secret
n'était ni dans la philosophie, ni dans la science, mais dans la
vraie lumière de Dieu.
Cher lecteur, connaissez-vous le Sauveur de Patrick? Celui qui lui donna
une telle paix au milieu de tant de souffrances.
Ce Sauveur merveilleux peut être le vôtre, si vous vous
tournez vers lui et que vous lui ouvrez votre coeur. Jésus frappe
à la porte de celui-ci ... ne tardez plus, ouvrez lui dès
cet instant!
- Sébastien Théret