Ce que Dieu fait... Réveil à New York
L'histoire atteste du pouvoir de la prière pour préparer les réveils
spirituels et les progrès missionnaires. En voici un exemple qui se
situe à New York. Vers le milieu du XIXe siècle, l'ardeur des réveils
religieux antérieurs s'était évanouie. La ville, comme d'ailleurs
l'ensemble des États-Unis, était prospère et n'éprouvait pas le besoin
de faire appel à Dieu. Puis vinrent les années 1850:
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La situation matérielle et religieuse était telle
que'elle provoqua une grave crise. La troisième grande panique de toute
l'histoire américaine fit voler en éclats les structures de la richesse
accumulée grâce à la spéculation durant les années d'insouciance
antérieures. Des milliers de commerçants furent acculés au pied du mur
par la faillite des banques et la paralysie des transports
ferroviaires. Des usines furent obligées de fermer, mettant
d'innombrables ouvriers au chômage. On compta 30000 hommes subitement
plongés dans le désoeuvrement, rien que pour la cité de New Yprk. En
octobre 1857, les habitants de la ville, accablés par la faim et le
désespoir, étaient définitivement sevrés de tout penchant à la
spéculation et aux gains hasardeux.
Le 1er juillet 1857, un homme d'affaires discret mais
dynamique du nom de Jérémie Lanphier, accepta un poste de missionnaire
en plein coeur de New York. Il fut engagé par l'Église réformée
hollandaise qui avait vu le nombre de ses membres se réduire comme une
peau de chagrin à cause des mouvements de population qui chassaient les
habitants du centre vers les quartiers résidentiels moins touchés par
la crise. Le nouveau missionnaire eut pour tâche de visiter sans délai
les quartiers porches de l'église et d'inciter la population instable à
fréquenter les services religieux. Le Consistoire de l'Église réformée
avait jugé qu'il valait mieux confier cette mission à un laïc. Et ils
avaient raison.
Écrasé par l'ampleur de la tâche, Lanphier décida d'inviter
d'autres personnes à se joindre à lui pour une réunion de prières
hebdomadaire qui se tiendrait le mercredi à midi. Il distribua le texte
suivant:
COMBIEN DE FOIS DEVONS-NOUS PRIER?`
Aussi souvent que l'envie de prier est dans mon coeur, aussi souvent
que j'éprouve le besoin d'aide ; aussi souvent que je ressens la
pression de la tentation ; chaque fois que je suis conscient d'un
déclin spirituel ou que je suis attaqué par l'esprit mondain.
Dans la prière, nous abandonnons les affaires du temps présent
pour celles de l'éternité, et nos relations avec nos semblables pour
celles avec Dieu.
Une réunion de prière sera organisé tous les mercredis, de
midi à une heure, dans la salle du Consistoire située à l'arrière de
l'Église réformée, au coin des rues Fulton et William (entrée rue
Fulton et rue Anne).
Cette réunion a pour but de donner aux commerçants, aux
mécaniciens, aux employés, aux étrangers et aux hommes d'affaires
l'occasion de marquer un temps d'arrêt et de crier à Dieu dans les
difficultés propres à leurs professions. Elle durera une heure, mais
elle est également ouverte à ceux qui ne peuvent pas rester plus de 5
ou 10 minutes aussi bien qu'à ceux qui peuvent y consacrer toute
l'heure.
Ainsi, le 23 septembre 1857 à midi, Lanphier ouvrit la porte
du local, s'assit et attendit. 5 minutes s'écoulèrent et personne
n'arriva. Le missionnaire commença à déambuler dans la pièce tiraillé
entre la crainte et la foi. Midi dix et toujours personne. Midi et
quart. Lanphier était toujours seul. 20 minutes, 25 minutes, une
demi-heure. À midi et demie, il entendit des pas dans l'escalier et la
première personne apparut. Puis une deuxième, et une troisième. Ils
furent 6 et la réunion de prière commença. Le mercredi suivant, 40
intercesseurs se retrouvèrent dans cette salle.
Dès la première semaine d'octobre 1857, il fut décidé que la
réunion de prière deviendrait quotidienne, et non plus hebdomadaire...
En l'espace de 6 mois, 10,000 hommes d'affaires se
réunissaient chaque jour à New York pour prier, et au cours des 2
années qui suivirent, les Églises américaines enregistrèrent un million
de convertis...
Le plus grand réveil de l'histoire bigarrée de New York
s'était produit dans la ville ; il fut tellement important qu'il
suscita la curiosité du pays tout entier. Il ne fut marqué par aucun
fanatisme, ni aucune hystérie, mais simplement par une soif incroyable
(chez des hommes et des femmes) pour la prière.
- J. Edwin Orr "The Light of the Nations", 1965, P.103-105
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