Comment gagner des âmes
|
"Veille sur toi-même et sur ton enseignement
; persévère dans ces choses, car, en agissant ainsi, tu te
sauveras toi-même, et tu sauveras ceux qui t'écoutent" (1
Timothée 4 :16).
Voici certaines suggestions sur la manière de prêcher
l'évangile, afin que des âmes soient amenées au salut.
Le problème est le suivant : Comment allons-nous
gagner entièrement des âmes à Christ ? Il est certain
que nous devons parvenir à détacher les pécheurs d'eux-mêmes.
|
Tout d'abord, établissons les faits concernant la condition humaine.
-
Dieu a créé l'homme moralement libre, rationnel
et responsable.
-
Depuis la Chute, l'homme naît en rébellion (plus
ou moins consciente) avec Dieu.
-
L'homme pense et agit sans rechercher la volonté
de Dieu. Il est plutôt occupé à satisfaire ses désirs
personnels.
Son affection se porte sur les choses du monde,
ce qui manifeste son inimitié avec Dieu.
Pour que l'homme soit réconcilié avec Dieu
-
Son attitude intérieure (son coeur) qui s'oppose à
Dieu doit donc être radicalement changée.
-
Elle doit être vaincue, et ne peut l'être que
par la Parole de Dieu, rendue efficace par l'enseignement du Saint-Esprit.
-
L'évangile permet d'atteindre ce but. Quand il est présenté
avec sagesse, nous pouvons avec confiance nous attendre à ce que
le Saint-Esprit coopère efficacement avec nous. C'est cela que Jésus
a voulu dire, en nous donnant cette mission : "Allez, faites de toutes
les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils
et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je
vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à
la fin du monde" (Matthieu 28 :11).
Exposition du plan du salut
-
Il faut tout d'abord convaincre les pécheurs qu'ils
sont ennemis de Dieu. Ils ne connaissent pas Dieu. Ils ignorent donc souvent
que leur coeur est opposé à Dieu. "C'est par la loi que vient
la connaissance du péché" (Romains 3 :20). «Le péché
est la transgression de la loi (1Jean 3:4)
-
Tous les hommes savent qu'ils ont péché, mais
ce n'est pas assez pour les amener à la repentance, ils ne sont
pas convaincus de la culpabilité et des conséquences funestes
du péché. La plupart sont insouciants. Ils ne ressentent
pas le fardeau du péché, ni les horreurs et les terreurs
du remords. Ils n'ont aucune conscience de leur condamnation ni de leur
état de perdition. Ils rationalisent le péché en se
disant que c'est naturel, qu'ils sont en évolution, qu'ils s'amélioreront
avec le temps, que ce n'est pas grave et que Dieu comprend cela.
-
C'est pourquoi il leur est impossible de comprendre et d'apprécier
le moyen de salut que leur présente l'évangile. Nous ne pouvons
demander ou accepter un pardon, de manière intelligente et sincère,
que lorsque nous voyons et comprenons la réalité et la justice
de notre condamnation.
-
Il est absurde de supposer qu'un pécheur insouciant,
qui n'est pas convaincu de péché, puisse accepter avec intelligence
et reconnaissance le pardon que lui offre l'évangile, tant qu'il n'a pas
compris que Dieu est juste en le condamnant. La conversion à
Jésus-Christ est un changement intelligent. Il faut être convaincu
des conséquences funestes du péché pour accepter la
miséricorde de Dieu. Sans cette conviction, l'âme ne comprend
pas son besoin de miséricorde, et l'offre divine sera rejetée.
L'évangile n'est pas une bonne nouvelle, pour un pécheur insouciant
et non convaincu de péché.
-
Le caractère spirituel de la loi de Dieu doit être
inlassablement présenté à la conscience du pécheur,
jusqu'à ce que sa propre justice soit éliminée. Il
faut qu'il puisse se tenir devant un Dieu saint sans rien avoir à
Lui répliquer, et en se condamnant lui-même.
-
Lorsque la loi a accompli son oeuvre, lorsqu'elle a éliminé
toute propre justice, et acculé le pécheur à accepter
la miséricorde divine, il faut alors lui faire comprendre avec l'aide
du Saint-Esprit qu'il court le grand danger de voir s'exécuter la
peine attachée à la violation de la loi. Le Saint-Esprit
doit les convaincre de péché, le faire réaliser qu'à
cause de son péché, il est privé de la communion avec
Dieu, cf. Jean 16:7-8 et Romains 3:23.
-
C'est à ce moment précis qu'il faut faire comprendre
au pécheur qu'il ne doit pas espérer être pardonné
sans que la justice de Dieu soit satisfaite, simplement parce que Dieu
est bienveillant. Il faut que la justice divine soit satisfaite pour que
la bienveillance de Dieu puisse pardonner le péché. Si la
justice n'était pas satisfaite en même temps que s'exerce
la miséricorde, cela signifierait que Dieu accepterait de sacrifier
Sa justice universelle au bien d'un individu. Dieu ne fera jamais cela.
-
Cet enseignement va persuader le pécheur de la nécessité
de trouver un moyen de satisfaire la justice universelle de Dieu.
-
C'est le moment de lui présenter l'expiation comme
une réalité révélée, pour le persuader
de considérer Christ comme Celui qui a été offert
pour son propre péché. Il faut insister sur cette réalité
révélée, et souligner que Dieu a accepté la
mort de Christ à la place de la mort du pécheur. Cette vérité
doit être reçue comme étant le témoignage de
Dieu. Alors seulement il comprendra que Dieu est juste en le condamnant
et qu'il a besoin d'un Sauveur pour éviter cette juste condamnation.
-
Le pécheur est déjà écrasé
de contrition par la puissance de conviction de la loi. Il sera naturellement
rempli de dégoût pour lui-même, en recevant la révélation
de l'amour de Dieu manifesté dans la mort de Christ. Il éprouvera
alors cette tristesse selon Dieu dont on n'a pas besoin de se repentir.
Dans cette lumière, le pécheur ne peut plus se justifier
lui-même. Dieu est saint et glorieux, tandis que lui n'est qu'un
pécheur, sauvé par la grâce souveraine de Dieu.
-
Si nous voulons réussir à gagner des âmes,
nous devons savoir observer. Nous devons étudier les caractères
des individus, et tenir compte des réalités de l'expérience.
Nous devons exposer à la conscience des hommes de toutes classes
les vérités observées et révélées.
Ce que la repentance implique
-
Assurez-vous de bien expliquer les termes que vous employez.
-
Insistez bien sur le fait que la repentance implique une
renonciation volontaire à tout péché, et qu'elle est
un changement radical de notre attitude devant Dieu.
-
Insistez aussi sur le fait que la foi qui sauve est une confiance
en Christ qui vient du coeur, qu'elle est agissante par l'amour, qu'elle
purifie le coeur, et qu'elle triomphe du monde. Si notre foi manque de
l'un de ces attributs, il ne s'agit pas de la foi qui sauve.
-
Si vous voulez conduire une âme au salut, n'épargnez
aucune main droite, aucun oeil droit, aucune idole chérie. Veillez
bien à ce que le pécheur renonce à toute forme de
péché. Insistez sur le fait qu'il doive demander pardon à
tous ceux qu'il a offensés. Demandez-lui de faire une restitution
complète à tous ceux qu'il a pu léser, autant qu'il
lui sera possible. Ne manquez pas d'expliquer les enseignements de Christ
sur ce sujet. Quelle que soit la personnalité du pécheur,
faites-lui clairement comprendre qu'il ne peut pas être un disciple
de Christ s'il ne renonce pas à tout ce qu'il possède. Dites-lui
bien qu'il doit totalement se consacrer à Dieu, avec toutes les
capacités de son corps et de son intelligence, avec tout ce qu'il
possède, et avec tout ce qu'il est. Montrez-lui clairement qu'il
doit, pour être accepté par Dieu, renoncer totalement à
lui-même et à toutes choses, et qu'il ne s'appartient plus.
-
Vous devez vous-même comprendre que la foi et la repentance
véritables impliquent tout ce qui vient d'être dit. Sans cela,
il n'y a aucune véritable consécration.
-
Rappelez constamment au pécheur qu'il a affaire à
Christ en personne. Montrez-lui que c'est Dieu en Christ qui cherche à
le réconcilier avec Lui-même, et que la condition de cette
réconciliation est qu'il abandonne entre les mains de Dieu sa volonté
personnelle et son être tout entier. Il ne doit pas en garder une
miette pour lui.
-
Affirmez-lui que Dieu lui a donné la vie éternelle,
et que cette vie est dans Son Fils. Dites-lui que Christ a été
fait pour lui "sagesse, justice, sanctification et rédemption."
Rappelez-lui que c'est en Christ qu'il trouvera un plein et complet salut.
La persévérance dans la consécration,
signe de salut
-
Quand vous serez sûr que l'âme a compris et accepté
cet enseignement, et que Christ lui a été révélé,
rappelez-lui qu'il lui faut absolument persévérer jusqu'à
la fin. C'est encore une condition du salut. Vous devrez à présent
travailler avec ardeur pour éviter à une âme de rétrograder.
Vous devrez l'aider à vivre dans une sanctification permanente,
pour qu'elle soit définitivement scellée pour la gloire éternelle.
-
N'est-il pas vrai que lorsque des convertis rétrogradent,
cela indique très souvent un grave défaut dans l'enseignement
qu'ils ont reçu sur ce sujet ? Pourquoi tant d'heureux convertis,
quelques mois à peine après leur conversion apparente, perdent
leur premier amour, perdent toute ferveur spirituelle, négligent
leurs devoirs, et vivent comme ceux du monde, en n'étant plus que
des chrétiens de nom ?
-
Un prédicateur réellement efficace est celui
qui non seulement gagne des âmes à Christ, mais aussi les
garde à Christ. Il doit s'occuper non seulement de leur conversion,
mais aussi de leur sanctification permanente.
-
Rien n'est plus clair dans la Bible que la promesse d'une
sanctification permanente. "Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même
tout entiers, et que tout votre être, l'esprit, l'âme et le
corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l'avènement
de notre Seigneur Jésus-Christ ! Celui qui vous a appelés
est fidèle, et c'est lui qui le fera" (1 Thessaloniciens 5 :23-24).
Il s'agit là, sans l'ombre d'un doute, d'une prière de l'apôtre
pour que nous soyons conservés dans une sanctification permanente
dans cette vie. Cette prière est assortie d'une promesse expresse
que c'est Celui qui nous a appelés qui le fera.
-
Il est donc d'une extrême importance d'apprendre aux
convertis à ne se satisfaire de rien d'autre qu'une sanctification
permanente, étant scellés et affermis en Christ par cette
onction spéciale du Saint-Esprit.
-
Nous ne devons permettre à aucun homme, qu'il soit
chrétien ou pécheur, de vivre en paix en pratiquant un péché
quelconque. Autant que nous le pouvons, nous ne devons permettre à
personne d'espérer entrer un jour au ciel, s'il continue à
pratiquer un péché quelconque. Notre exigence et nos exhortations
doivent être sans cesse : "Soyez saints, car Dieu est Saint !" "Soyez
parfaits comme votre Père céleste est parfait !" Rappelons-nous
comment Christ a conclu Son remarquable Sermon sur la Montagne. Après
avoir exposé à Ses auditeurs ces vérités extraordinairement
profondes, Il leur a demandé d'être parfaits, comme Son Père
céleste est parfait. Puis Il a conclu en leur affirmant que personne
ne pouvait être sauvé sans accepter Ses enseignements, c'est-à-dire
sans leur obéir. Au lieu d'essayer de faire plaisir à ceux
qui vivent dans leur péché, nous devons continuellement nous
efforcer de les persuader d'en sortir ! Frères, faisons-le, si nous
ne voulons pas avoir nos vêtements tachés par leur sang. Si
nous persévérons dans cette attitude, si nous prêchons
constamment avec onction et puissance, et si nous demeurons dans la plénitude
de la doctrine de Christ, nous pouvons nous attendre avec joie à
nous sauver nous-mêmes, et à sauver ceux qui nous écouteront
!
Adaptation d'un texte de Charles Finney
|