Un pasteur d'une grande érudition donna une série de conférences sur
«Les évidences du christianisme», dans l'intention bien arrêtée de
convaincre et convertir un sceptique riche et influent de son Église.
L'homme assista à ses conférences et fit l'expérience d'une conversion
profonde. Or, peu de temps après, le pasteur se risqua de lui demander
laquelle de ses conférences l'avait impressionné de façon décisive.
«Vos conférences !, répondit le gentleman, mon cher monsieur, je ne me
rappelle même pas les sujets de vos conférences, et je ne peux pas dire
qu'elles aient eu une influence décisive quelconque sur mon esprit.
Je me suis converti à la suite du témoignage d'une vieille femme noire qui
assistait à ces réunions et qui, pendant qu'elle gravissait en
boitillant les escaliers près de moi, ne cessait de répéter, le visage
aussi rayonnant que l'azur des cieux : «Mon merveilleux Jésus ! Mon
merveilleux Jésus !» et qui, en se tournant vers moi, me demandait :
«Aimez-vous mon merveilleux Jésus ?», et c'est cela, monsieur, qui a
été mon évidence du christianisme.»
Loué soit le Seigneur ! Nous
pouvons tous briller de cette façon et être des «tisons ardents» aussi
bien que des lumières «rayonnantes» ; oui, nous pouvons tous embraser
des coeurs par notre joie contagieuse ! Le monde est à la recherche de
bonheur, et s'il peut en trouver le secret sous sa forme véritable, il
va s'efforcer de le saisir. Charles Finney nous raconte qu'au cours des
réunions de prière auxquelles il assistait sporadiquement lorsqu'il
était encore inconverti, des diacres venaient lui demander :
«Aimeriez-vous que nous priions pour vous ?»
Non, répondit-il, je
serais fort désolé que vous priiez pour moi. Car, premièrement, si
j'étais converti par vos prières, je deviendrais probablement aussi
malheureux que vous, et, deuxièmement, je ne crois pas que vos prières
aient une puissance quelconque pour provoquer ma conversion. À vrai
dire, je soupçonne que vous seriez les premiers surpris si elles le
faisaient. En effet, vous n'avez cessé de prier sur le même ton
mélancolique pour un réveil depuis que je suis arrivé dans cette ville
; or, je peux constater au ton de votre voix et à vos regards que vous
ne concevez même pas l'idée que cela puisse arriver un jour. Quand je
me convertirai, je veux une religion qui me rendra heureux, et un Dieu
qui fera ce que je lui demanderai».
Puisse le Seigneur nous
garder de toute mélancolie religieuse et nous envoyer travailler pour
lui avec des visages rayonnants, des accents de triomphe, et des coeurs
débordant d'une joie contagieuse. Alors, comme Étienne, nous serons
capables de regarder nos ennemis droit dans les yeux et de les
confondre par notre comportement. C'est un tel comportement qui forcera
le monde à nous prêter attention, à voir que nous sommes avec Jésus !
La joie de l'Éternel sera votre force Né.8:10
- A. B. Simpson