Selon la loi spirituelle des semences et des récoltes, si on entretient de la crainte dans notre coeur, il va en résulter des situations qui vont encore plus nourrir cette crainte. Et c'est en effet ce que reconnaissait Job dans Job 3:25.
Job 3:25 Ce que je crains (pachad), c’est ce qui m’arrive; ce que je redoute (yagor), c’est ce qui m’atteint.
Notons d'abord que le mot traduit par «crains» dans Job 3:25 est «pachad» en hébreu, ce qui est traduit ailleurs par «terreur», c'est bien loin de la crainte respectueuse de Dieu qui le faisait détourner du mal et non l'attirer sur lui. C'est cette crainte de Dieu «yare» en hébreu, dont on loue Job de posséder dès le premier verset du livre.
Job ne donne pas de détail pour nous aider à situer dans le temps son affirmation faite après le déferlement des épreuves dans sa vie. Était-ce une pensée qui s'est imposée à lui APRÈS le début de ses épreuves, comme le pasteur Andrew Wommack l'enseigne ou était-ce une pensée qu'il avait entretenu même à l'époque où tout allait bien, comme le pasteur Kenneth Copeland l'enseigne ? Si ces deux hommes de Dieu avec une grande expérience de la Parole en arrivent à des conclusions différentes, c'est un signe pour nous que la réponse n'est pas aussi évidente que cela.
Regardons ensemble le cheminement des raisonnements qui les ont amené à des opinions divergentes.
Pour chercher un appui biblique que Job entretenait de telles craintes qui n'avaient rien à voir à son vécu presque paradisiaque pendant des décennies, on va faire appel à Job 1:5.
Job 1:5 Quand les jours de festin étaient passés, Job faisait venir ses fils pour les purifier: il se levait de bon matin et offrait un holocauste pour chacun d’eux. En effet, il se disait: «Peut-être mes fils ont-ils péché, peut-être ont-ils offensé Dieu dans leur coeur.» Voilà ce que faisait toujours Job.
On comprend alors cette habitude de Job comme une manifestation de cette crainte malsaine qui allait enclencher la loi de la semence et des récoltes, donnant un droit légal au diable de pouvoir demander à Dieu d'enlever la protection angélique autour de Job afin qu'il le frappe. Parce que jusqu'alors, Satan avait été frustré par la protection angélique gardant Job de toutes ses attaques.
Psaumes 34:7 L’ange de l’Eternel campe autour de ceux qui le craignent, et il les arrache au danger.
Les puissances spirituelles de la foi et de la peur
La crainte maladive, comme la colère, aurait alors ouvert une porte au diable pour le frapper.
Éphésiens 4:26-27 Si vous vous mettez en colère, ne péchez pas. Que le soleil ne se couche pas sur votre colère, et ne laissez aucune place au diable.
La frayeur et la foi sont des puissances spirituelles aux antipodes l’une de l’autre. La foi est l’antidote de la frayeur, c’est pourquoi Jésus dit « ne crains pas, crois seulement (Luc 8:50), n’ayez pas peur, croyez en Dieu et croyez en moi (Jean 14:1) »
Dieu entend les paroles que nous disons et son action va en dépendre. Les hébreux dans le désert voulaient exterminer Josué et Caleb. En bout de ligne, ils ont subi le sort qu'ils voulaient leur faire. Ils ont récolté ce qu'ils ont semé.
Nombres 14:10 Toute l’assemblée parlait de les lapider lorsque la gloire de l’Eternel apparut sur la tente de la rencontre, devant tous les Israélites. (...) 28-30 Annonce-leur: ‘Aussi vrai que je suis vivant, déclare l'Eternel, je vous ferai exactement ce que je vous ai entendus dire: vos cadavres tomberont dans ce désert. Vous tous, dont on a fait le dénombrement en vous comptant depuis l'âge de 20 ans et au-dessus et qui avez murmuré contre moi, vous n'entrerez pas dans le pays que j'avais juré de vous faire habiter. Aucun de vous n'y entrera, excepté Caleb, fils de Jephunné, et Josué, fils de Nun. (Segond 21).
Job 3:24 Aussi bien, je ne mange pas un morceau de pain que mes sanglots n’éclatent, et que mes plaintes ne se répandent comme l’eau. 25 C’est que tout malheur dont j’avais peur fond sur moi; ce que je redoutais vient m’assaillir. 26 Je ne connais plus ni paix, ni sécurité, ni repos: les tourments m’ont envahi. (Zadoc)
Ces trois versets forment un tout, pris ensemble ils décrivent l'état d'esprit de Job au moment où il parle. Quand cette terreur a débuté, le texte en lui-même ne le mentionne pas, alors ce sera notre compréhension des raisons de son épreuve qui nous fera penser si cela remonte avant de tout perdre et de souffrir dans son corps ou si cette terreur pachad l'habitait avant. Si Job était terrorisé avant de tout perdre et de souffrir physiquement alors il aurait attiré sur lui tous ces malheurs selon le principe de la loi spirituelle des semences et des récoltes. Il aurait été terrorisé de tout perdre et de souffrir même quand il était dans le bonheur le plus total. C'est totalement irrationnel, mais l'être humain est bien capable de telles émotions angoissantes sans raison apparente, c'est pourquoi il est vain de tenter de raisonner quelqu'un qui est en proie à des angoisses terribles.
Donc, en suivant cette piste de l'angoisse irrationnelle bien présente dans l'histoire humaine, en se basant sur le verset 25 qu'à cause de ces terreurs qu’il aurait entretenues, Job se serait ainsi placé involontairement au pouvoir du diable, ce qui aurait permis à ce dernier d'aller revendiquer l'autorisation à Dieu de l'attaquer.
Job 3:25-26 Ce que je crains, c’est ce qui m’arrive; ce que je redoute, c’est ce qui m’atteint. Je n’ai ni tranquillité, ni paix, ni repos, et le trouble s’est emparé de moi.
Si vraiment Job vivait dans une terreur irrationnelle alors que tout allait bien pour lui, il a décidé de ne pas en faire mention en parlant de sa vie avant d'être éprouvé. Parlant de sa vie passée, il préfère se la rappeler en des termes plus réjouissants.
Job 29:18-20 Alors je disais: Je mourrai dans mon nid, mes jours seront abondants comme le sable; l'eau pénétrera dans mes racines, la rosée passera la nuit sur mes branches; ma gloire reverdira sans cesse, et mon arc rajeunira dans ma main.
Dans Job 29:18-20, ce n'est pas du tout le langage d'un homme terrifié, privé de tranquillité, de paix et de repos, tout au contraire ! Peut-être que Job ne se rappelait plus comment il était auparavant. Ce n'est pas rare qu'on se rappelle juste des bons côtés ou des mauvais côtés de souvenirs. Notre mémoire sait être très sélective.
Job 29:2-6 Oh! que ne puis-je être comme aux mois du passé, comme aux jours où Dieu me gardait, quand sa lampe brillait sur ma tête, et que sa lumière me guidait dans les ténèbres! Que ne suis-je comme aux jours de ma vigueur, où Dieu veillait en ami sur ma tente, quand le Tout Puissant était encore avec moi, et que mes enfants m'entouraient; quand mes pieds se baignaient dans la crème et que le rocher répandait près de moi des ruisseaux d'huile!
Job était juge à la porte de la ville, même les chefs et les princes se taisaient quand Job arrivait, les vieux se levaient en signe de respect et les jeunes se poussaient pour le laisser passer alors qu’on lui avait préparé une place pour siéger aux affaires de la ville pour rendre justice (Job 29:2-17). Job leur souriait quand ils perdaient courage, il les consolait, rempli de compassion (Job 30:25). Job était comme un roi au milieu de sa troupe (Job 29:24-25).
Job 30:25 N'avais-je pas des larmes pour l'infortuné? Mon coeur n'avait-il pas pitié de l'indigent?
Job 29:21-25 On m'écoutait et l'on restait dans l'attente, on gardait le silence devant mes conseils. après mes discours, nul ne répliquait, et ma parole était pour tous une bienfaisante rosée; Ils comptaient sur moi comme sur la pluie, Ils ouvraient la bouche comme pour une pluie du printemps. Je leur souriais quand ils perdaient courage, et l'on ne pouvait chasser la sérénité de mon front. J'aimais à aller vers eux, et je m'asseyais à leur tête; j'étais comme un roi au milieu d'une troupe, comme un consolateur auprès des affligés.
Job 29:7-17 Si je sortais pour aller à la porte de la ville, et si je me faisais préparer un siège dans la place, les jeunes gens se retiraient à mon approche, les vieillards se levaient et se tenaient debout. Les princes arrêtaient leurs discours, et mettaient la main sur leur bouche; la voix des chefs se taisait, et leur langue s'attachait à leur palais. L'oreille qui m'entendait me disait heureux, l'oeil qui me voyait me rendait témoignage; car je sauvais le pauvre qui implorait du secours, et l'orphelin qui manquait d'appui. La bénédiction du malheureux venait sur moi; je remplissais de joie le coeur de la veuve. Je me revêtais de la justice et je lui servais de vêtement, j’avais ma droiture pour manteau et pour turban. J'étais l'oeil de l'aveugle et le pied du boiteux. J'étais le père des misérables, j'examinais la cause de l'inconnu; je brisais la mâchoire de l'injuste, et j'arrachais de ses dents la proie.
On s'entend tous pour dire que Job avait vécu plusieurs décennies dans la bénédiction extravagante. Quand Job nous décrit sa vie passée, il ne mentionne aucune de ces terreurs qui l'auraient habité, mais ce n'est pas parce que Job n'en parle pas qu'il ne les a pas expérimentées. Pour s'encourager, il peut bien s'être remémoré seulement le positif de son passé. C'est une tendance bien humaine d'avoir une mémoire sélective. Les hébreux nous en avaient donné un bel exemple en s'ennuyant de l'Égypte où ils avaient de la nourriture plus variée à manger mais en ne pensant plus au fait qu'ils y étaient durement traités en esclave.
Nombres 11:4 Le ramassis de gens qui se trouvaient au milieu d’Israël fut saisi de convoitise; et même les enfants d’Israël recommencèrent à pleurer et dirent: Qui nous donnera de la viande à manger?
5 Nous nous souvenons des poissons que nous mangions en Egypte, et qui ne nous coûtaient rien, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et des aulx.
6 Maintenant, notre âme est desséchée: plus rien! Nos yeux ne voient que de la manne.
Dans le cas de Job, un indice de cette terreur l'habitant dans le passage suivant où il auait pu être angoissé à l'idée que ses fils aient pu pécher en faisant la fête.
Job 1:4-5 Ses fils allaient les uns chez les autres et donnaient tour à tour un festin, et ils invitaient leurs trois soeurs à manger et à boire avec eux. Et quand les jours de festin étaient passés, Job appelait et sanctifiait ses fils, puis il se levait de bon matin et offrait pour chacun d’eux un holocauste; car Job disait: Peut-être mes fils ont-ils péché et ont-ils offensé Dieu dans leur coeur. C’est ainsi que Job avait coutume d’agir.
Quand on prend des précautions, on peut être motivé par une grande angoisse comme on peut seulement s'appliquer à être prudent. Le même comportement peut être suscité pour des raisons complètement différentes. Si on met notre ceinture quand on conduit, ce n'est pas un signe qu'on a peur constamment de faire un accident, mais ça peut aussi en être la motivation. Si on ferme la porte à clé, ce n'est pas un signe qu'on vit dans la peur constante de se faire voler, mais cela peut aussi être une manifestation du fait que cela nous trouble au point d'en perdre le sommeil. Si Jésus dit à ses disciples d'être prudents comme des serpents, dans son cas particulier, ce n'est pas parce que Jésus vivait dans la peur qu'il leur arrive du mal, c'est parce qu'il allait rencontrer des loups.
Matthieu 10:16 Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents et purs comme les colombes. 17 Méfiez-vous des hommes, car ils vous livreront aux tribunaux et vous fouetteront dans leurs synagogues. 18 A cause de moi vous serez conduits devant des gouverneurs et devant des rois pour leur apporter votre témoignage, à eux et aux non-Juifs.
Si Job faisait des sacrifices à Dieu pour ses fils, ce n'est donc pas nécessairement parce qu'il avait une peur constante qu'ils auraient offensé Dieu, soit qu'il agissait avec prudence, soit qu'il éprouvait de l'angoisse en le faisant, le texte ne le précise pas. L'usage du mot «peut-être» laisse de la place à l'interprétation. Je suis allé vérifier son emploi dans l'Ancien Testament et il ne connote pas particulièrement une idée de terreur. D'une façon ou d'une autre, Job avait bien raison d'offrir des sacrifices pour ses enfants fêtards où la nourriture abondait et l'alcool coulait à flot, ils les connaissaient comme Jésus connaissait ce qui attendait ses disciples, alors Job prenait ses précautions.
Sous l'effet de l'alcool, les inhibitions s'évanouissent et les gens peuvent parfois se laisser aller à penser et dire des choses regrettables. Je suis donc d'avis que les enfants amateurs de fêtes bien arrosées avaient besoin des holocaustes de leur père. Dieu appréciait l’office de sacrificateur exercé par Job puisqu'il lui a demandé en dernier d’offrir des sacrifices aussi pour ses amis fautifs.
Job connaissait ses enfants et il voyait qu'ils ne partageaient pas sa même crainte de Dieu, ils savaient par expérience pour les côtoyer journellement qu'ils n'étaient pas intègres et droits comme lui. Dieu lui-même le souligne dans Job 1:8, il n'y avait personne comme Job sur la terre, assurément pas ses fils ni encore moins sa femme qui l'avait encouragé à maudire Dieu et se suicider !
Job a offert des sacrifices pour ses enfants, motivé par l'amour paternel, désireux de les protéger de leur insouciance. Était-ce motivé par l'angoisse inrrationnelle comme Kenneth Copeland l'avance ou était-ce motivé par la crainte respectueuse de Dieu comme Andrew Wommack le pense, nous ne sommes pas bien placés pour juger les sentiments habitant Job au moment où il faisait ses sacrifices.
D'une manière ou d'une autre, si Job pensait que ses fils pouvaient avoir péché et offensé Dieu dans leur coeur, c'est que cela s'était probablement déjà produit dans le passé. Job voyait aussi que sa propre femme ne partageait pas sa crainte de Dieu et elle a dû influencer leurs enfants.
La seule crainte mentionnée chez Job au chapitre 1, c'est la crainte de Dieu (Job 1:1,9). De la même que Job 1:5 est formulé, Job considérait cela comme une possibilité que ses fils aient péché de temps à autre. Il était assez vieux pour réaliser que personne n'est sans péché et il le rappelle devant ses amis. Job voyait que ses enfants n'avaient pas la même crainte de Dieu que lui, il savait que ses enfants péchaient à l'occasion, c'est pourquoi il offrait des sacrifices pour ses enfants, Job est cité ailleurs dans Job 14:4 Qui fera sortir le pur de l’impur? Personne. Éliphaz le savait aussi (Job 15:15) même chose pour Bildad (Job 25:4).
Job avait l'habitude d'offrir des sacrifices pour ses enfants, c'était sa coutume, c'était son rôle, sa responsabilité de le faire au temps des patriarches où il vivait. Job avait l'habitude de le faire parce qu'il avait donc DES BONNES RAISONS de le faire.
Quelle crainte Job pouvait-il avoir par rapport à ses enfants qui ne serait pas partagée par tous les pères qui craignent Dieu ? Nous qui sommes pères, savons que nos enfants commettent des péchés et qu'ils ont besoin du sacrifice de Jésus pour être pardonnés. A l'époque de Job, les sacrifices devaient être fréquents parce que l'agneau de Dieu n'avait pas été offert une fois pour toutes. Cela correspondait à la connaissance de l'époque que tous les hommes sont impurs devant Dieu et ont besoin d'offrir des sacrifices pour couvrir les péchés commis. Plus tard, les prêtres dans le sacerdoce lévitique faisaient exactement la même chose en offrant régulièrement des sacrifices pour le péché du peuple parce que Moïse l'avait enseigné dans la loi sous l'inspiration divine. Dieu n'a pas reproché à Job d'offrir des sacrifices pour ses enfants non plus, il est égal à lui-même. C'était la chose à faire tout simplement.
Job avait confiance dans l'efficacité des sacrifices qu'il offrait sur une base régulière à Dieu, selon le rite suivi depuis des siècles par ses ancêtres, descendants d'Abraham et Dieu approuvait ses sacrifices puisqu'il lui demande d'en faire pour ses amis en dernier (Job 42:8).
La vie de Job était celle de l'homme le plus béni de son époque pendant plusieurs décennies. Il a eu le temps d'avoir 10 enfants, mettons 2 ans entre chaque, ça fait 20 ans déjà. A cette époque, on se mariait vieux et on commençait à avoir des enfants encore plus vieux, comme Isaac qui avait 40 ans quand il s'est marié. Disons que Job avait au moins 30 ans à la naissance de son aîné, même si c'est probablement plus. Comme les enfants de Job étaient tous assez vieux pour faire la fête, ils étaient âgés au moins dans la vingtaine, ce qui fait que Job devait avoir vécu une vie opulente au minimum de 60 ans, plus probablement 70 ou même 80 ans sans qu'il ne lui arrive rien de mal. Dieu le bénissait au maximum, comme Satan le faisait remarquer, frustré de ne pouvoir lui faire la vie dure tant que Dieu l'entourait de se protection. Job aimait Dieu et s’attendait à ce que Dieu le bénisse comme on lit dans les Écritures que Dieu bénit le juste.
Job 1:10 Ne l’as-tu pas entouré de ta protection, lui, sa famille et tout ce qui lui appartient? Tu as béni le travail de ses mains et ses troupeaux couvrent le pays.
Psaumes 5:12 Car tu bénis le juste, ô Eternel! Tu l’entoures de ta grâce comme d’un bouclier.
Si on met de côté le fait que Job pouvait entretenir des craintes irrationnelles, le consensus théologique que Dieu bénit le juste pourrait nous porter à penser que c’est seulement quand les choses ont commencé à mal tourner pour lui et que sa théologie théorique ne tenait plus la route de l'expérience pratique, qu’il s’est effectivement mis à craindre que cela allait empirer et c’est ce qui s’est comme de fait produit. Il était totalement dépassé par ce qui lui arrivait, prêt même à se présenter devant Dieu, convaincu de pouvoir défendre et gagner sa cause.
Job 23:1-6 Job prit la parole et dit: Maintenant encore ma plainte est une révolte, mais la souffrance étouffe mes soupirs. Oh! si je savais où le trouver, si je pouvais arriver jusqu’à son trône, Je plaiderais ma cause devant lui, je remplirais ma bouche d’arguments, Je connaîtrais ce qu’il peut avoir à répondre, je verrais ce qu’il peut avoir à me dire. Emploierait-il toute sa force à me combattre? Ne daignerait-il pas au moins m’écouter?
Psaumes 1:1-3 Heureux l’homme qui ne suit pas le conseil des méchants, qui ne s’arrête pas sur la voie des pécheurs et ne s’assied pas en compagnie des moqueurs, mais qui trouve son plaisir dans la loi de l’Eternel et la médite jour et nuit! Il ressemble à un arbre planté près d’un cours d’eau: il donne son fruit en sa saison, et son feuillage ne se flétrit pas. Tout ce qu’il fait lui réussit.
Tout ce que Job faisait réussissait parce qu’il ne suivait pas le conseil des méchants, au contraire, il les condamnait en tant que juge (Job 29:17). Tout marchait comme prévu, comme c’était supposé fonctionner, comme cela était enseigné depuis des générations. Job s'inquiétait pour ses enfants et il offrait des sacrifices à Dieu au cas où ils se seraient mal comportés. Les protagonistes de cette histoire n'étaient pas au courant des discussions entre Dieu et Satan. Le malheur qui lui est arrivé était totalement inopiné et l’a pris par surprise, lui autant que sa femme et ses amis, ainsi que tous ceux qui en entendaient parler. Tout le monde est resté une semaine sans rien dire, dépassés qu'ils étaient par l'ampleur de sa douleur. Ses amis se sont mis à chercher où Job avait bien pu être fautif pour attirer un tel malheur sur lui, ils ont même essayé en vain de lui faire avouer des méfaits qu'ils n'avaient pas commis.
Il est certain que ses enfants allaient commettre des péchés comme tous les autres enfants, c’est une évidence comme n'importe quel autre être humain de toutes les époques, nos enfants ne sont pas meilleurs que nous ne l’avons été nous-mêmes. Après avoir offert des sacrifices sur l’autel qui avaient été agréables à Dieu, Dieu avait conclu une alliance avec Noé (Genèse 9:9-13) avec des lois spirituelles dont celle de l’autel avec les holocaustes et celle de la semence et de la moisson, alors bien sûr qu'un bon père allait offrir de sacrifices au cas où ses enfants auraient péché, ce qui ne peut pas manquer occasionnellement. C'était très responsable de la part de Job d'agir ainsi en bon père de famille.
Genèse 8:20-9:1 Noé bâtit un autel à l’Eternel; il prit de toutes les bêtes pures et de tous les oiseaux purs, et il offrit des holocaustes sur l’autel. L’Eternel sentit une odeur agréable, et l’Eternel dit en son coeur: Je ne maudirai plus la terre, à cause de l’homme, parce que les pensées du coeur de l’homme sont mauvaises dès sa jeunesse; et je ne frapperai plus tout ce qui est vivant, comme je l’ai fait. Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l’été et l’hiver, le jour et la nuit ne cesseront point. Dieu bénit Noé et ses fils, et leur dit: Soyez féconds, multipliez, et remplissez la terre.
Je crois que la loi de l'attraction spirituelle des semences et des récoltes s'applique souvent dans le positif (comme avec Abraham, cf. Romains 4:17) comme dans le négatif, même si dans sa grâce, le Seigneur nous protège parfois d'en subir toutes les conséquences quand c'est dans le négatif à cause de nos pensées ou de nos paroles ou encore de nos actions. Merci Seigneur de ne pas toujours nous traiter selon nos iniquités (Psaumes 103:10) !
Je vous offre quelques exemples ou Dieu a passé par dessus la loi spirituelle des semences et des récoltes en ne traitant pas les personnes selon les craintes qu'ils entretenaient à tort ou à raison.
1° Semence de crainte par Abraham et Isaac
Abraham et Isaac étaient terrifiés à l'idée de se faire tuer par leurs voisins cananéens pour qu'ils puissent prendre pour eux leur belle femme.
Récolte de bénédictions par Abraham et d'Isaac
C'était une crainte infondée qui ne s’est jamais matérialisée, au contraire, Dieu avait menacé de mort Abimélec et ce dernier a même fait des cadeaux à Abraham et ensuite Dieu a fait prospérer Isaac en temps de famine !
Genèse 20:2 Abraham disait de Sara, sa femme: C’est ma soeur. Abimélec, roi de Guérar, fit enlever Sara.
Genèse 20:10 Et Abimélec dit à Abraham: Quelle intention avais-tu pour agir de la sorte?
11 Abraham répondit: Je me disais qu’il n’y avait sans doute aucune crainte de Dieu dans ce pays, et que l’on me tuerait à cause de ma femme.
12 De plus, il est vrai qu’elle est ma soeur, fille de mon père; seulement, elle n’est pas fille de ma mère; et elle est devenue ma femme.
13 Lorsque Dieu me fit errer loin de la maison de mon père, je dis à Sara: Voici la grâce que tu me feras; dans tous les lieux où nous irons, dis de moi: C’est mon frère.
14 Abimélec prit des brebis et des boeufs, des serviteurs et des servantes, et les donna à Abraham; et il lui rendit Sara, sa femme.
Genèse 26:1 Il y eut une famine dans le pays, outre la première famine qui eut lieu du temps d’Abraham; et Isaac alla vers Abimélec, roi des Philistins, à Guérar.
Genèse 26:6 Et Isaac resta à Guérar.
7 Lorsque les gens du lieu faisaient des questions sur sa femme, il disait: C’est ma soeur; car il craignait, en disant ma femme, que les gens du lieu ne le tuassent, parce que Rebecca était belle de figure.
8 Comme son séjour se prolongeait, il arriva qu’Abimélec, roi des Philistins, regardant par la fenêtre, vit Isaac qui plaisantait avec Rebecca, sa femme.
9 Abimélec fit appeler Isaac, et dit: Certainement, c’est ta femme. Comment as-tu pu dire: C’est ma soeur? Isaac lui répondit: J’ai parlé ainsi, de peur de mourir à cause d’elle.
10 Et Abimélec dit: Qu’est-ce que tu nous as fait? Peu s’en est fallu que quelqu’un du peuple n’ait couché avec ta femme, et tu nous aurais rendus coupables.
11 Alors Abimélec fit cette ordonnance pour tout le peuple: Celui qui touchera à cet homme ou à sa femme sera mis à mort.
12 Isaac sema dans ce pays, et il recueillit cette année le centuple; car l’Eternel le bénit.
2° Semence de crainte de Jacob
Son frère Ésaü qui vient à sa rencontre avec 400 hommes armés
Genèse 32:6 Les messagers revinrent auprès de Jacob, en disant: Nous sommes allés vers ton frère Esaü; et il marche à ta rencontre, avec quatre cents hommes.
7 Jacob fut très effrayé, et saisi d’angoisse. Il partagea en deux camps les gens qui étaient avec lui, les brebis, les boeufs et les chameaux;
Récolte de réconciliation avec Ésaü.
Au lieu de lui faire arriver ce qu'il craignait, Dieu qui incline le coeur des rois comme il le désire (Proverbes 21:1) a changé le coeur d'Ésaü en chemin. La crainte de Jacob ne s’est pas matérialisée, Ésaü lui a fait une accolade au lieu d’y couper le cou.
Genèse 33:1 Jacob leva les yeux, et regarda; et voici, Esaü arrivait, avec quatre cents hommes. Il répartit les enfants entre Léa, Rachel, et les deux servantes.
2 Il plaça en tête les servantes avec leurs enfants, puis Léa avec ses enfants, et enfin Rachel avec Joseph.
3 Lui-même passa devant eux; et il se prosterna en terre sept fois, jusqu’à ce qu’il fût près de son frère.
4 Esaü courut à sa rencontre; il l’embrassa, se jeta à son cou, et le baisa. Et ils pleurèrent.
3° Semence de crainte de Barak
Barak craignait l’armée ennemie , il ne veut pas y aller sans Deborah.
Juges 4:6 Elle envoya appeler Barak, fils d’Abinoam, de Kédesch-Nephthali, et elle lui dit: N’est-ce pas l’ordre qu’a donné l’Eternel, le Dieu d’Israël? Va, dirige-toi sur le mont Thabor, et prends avec toi dix mille hommes des enfants de Nephthali et des enfants de Zabulon;
7 j’attirerai vers toi, au torrent de Kison, Sisera, chef de l’armée de Jabin, avec ses chars et ses troupes, et je le livrerai entre tes mains.
8 Barak lui dit: Si tu viens avec moi, j’irai; mais si tu ne viens pas avec moi, je n’irai pas.
9 Elle répondit: J’irai bien avec toi; mais tu n’auras point de gloire sur la voie où tu marches, car l’Eternel livrera Sisera entre les mains d’une femme. Et Débora se leva, et elle se rendit avec Barak à Kédesch.
Récolte victorieuse de Barak
La crainte de Barak ne s’est pas matérialisée, l’armée ennemie a subi une sanglante défaite.
Juges 4:14 Alors Débora dit à Barak: Lève-toi, car voici le jour où l’Eternel livre Sisera entre tes mains. L’Eternel ne marche-t-il pas devant toi? Et Barak descendit du mont Thabor, ayant dix mille hommes à sa suite.
15 L’Eternel mit en déroute devant Barak, par le tranchant de l’épée, Sisera, tous ses chars et tout le camp. Sisera descendit de son char, et s’enfuit à pied.
4° Semence de crainte de David
En fuite loin du roi Saül qu'il craignait pour sa vie, il arrive en territoire ennemi et se met à faire le fou devant le roi de la place pour sauver sa peau.
1Samuel 21:10 David se leva et s’enfuit le même jour loin de Saül. Il arriva chez Akisch, roi de Gath.
11 Les serviteurs d’Akisch lui dirent: N’est-ce pas là David, roi du pays? n’est-ce pas celui pour qui l’on chantait en dansant: Saül a frappé ses mille, Et David ses dix mille?
12 David prit à coeur ces paroles, et il eut une grande crainte d’Akisch, roi de Gath.
13 Il se montra comme fou à leurs yeux, et fit devant eux des extravagances; il faisait des marques sur les battants des portes, et il laissait couler sa salive sur sa barbe.
Récolte de David
Sa crainte de mourir ne s’est pas matérialisée, lui qui vivait par l'épée n'a pas péri par l'épée, le roi Akish l’a laissé faire sans problème.
1Samuel 21:14 Akisch dit à ses serviteurs: Vous voyez bien que cet homme a perdu la raison; pourquoi me l’amenez-vous?
15 Est-ce que je manque de fous, pour que vous m’ameniez celui-ci et me rendiez témoin de ses extravagances? Faut-il qu’il entre dans ma maison?
22:1 David partit de là, et se sauva dans la caverne d’Adullam.
5° Semence de crainte de Caïn
Caïn craignait de subir le même sort qu’il a fait subir à Abel.
Jusqu'à maintenant, les exemples concernaient la descendance d'Abraham qui avait bénéficié de la faveur divine.
Genèse 4:14 Caïn dit à l’Eternel: «Ma peine est trop grande pour être supportée.
14 Voici que tu me chasses aujourd’hui de cette terre. Je serai caché loin de toi, je serai errant et vagabond sur la terre, et toute personne qui me trouvera pourra me tuer.»
Récolte de Caïn
Sa crainte qui ne s’est pas matérialisée, au lieu de lui faire goûter à sa médecine, Dieu a mis un signe sur lui pour ne pas que personne lui fasse du tort.
Genèse 4:15 L’Eternel lui dit: «Si quelqu’un tue Caïn, Caïn sera vengé sept fois» et l’Eternel mit un signe sur Caïn afin que ceux qui le trouveraient ne le tuent pas.
6° Semence de crainte de Job
Job craignait que ses enfants qui offensent Dieu lors de leurs partys, alors il faisait régulièrement sacrifices en leur faveur selon l'usage de l'époque.
Job 1:4-5 Ses fils allaient les uns chez les autres et donnaient tour à tour un festin, et ils invitaient leurs trois soeurs à manger et à boire avec eux. Et quand les jours de festin étaient passés, Job appelait et sanctifiait ses fils, puis il se levait de bon matin et offrait pour chacun d’eux un holocauste; car Job disait: Peut-être mes fils ont-ils péché et ont-ils offensé Dieu dans leur coeur. C’est ainsi que Job avait coutume d’agir.
Récolte de Job
Sa crainte s’est matérialisée, tous ses enfants sont morts d'un seul coup de vent. Ce qu'il redoutait lui est arrivé.
Job 3:25 Si j’éprouve une crainte, elle se réalise; ce que je redoutais, c’est cela qui m’arrive! (Francais courant)
Dans les exemples cités ici, Dieu avait fait grâce à tous ceux qui avaient eu de la crainte, mais avec Job, il a enlevé sa grâce qui protège comme un bouclier et Satan a en profité pour le frapper solidement.
Psaumes 34:6 Quand un malheureux crie, l’Eternel entend, et il le sauve de toutes ses détresses.
7 L’ange de l’Eternel campe autour de ceux qui le craignent, et il les arrache au danger.
Psaumes 5:11 Alors tous ceux qui se confient en toi se réjouiront, ils seront pour toujours dans l’allégresse, et tu les protégeras; tu seras un sujet de joie pour ceux qui aiment ton nom,
12 car tu bénis le juste, Eternel, tu l’entoures de ta grâce comme d’un bouclier.
On y voit la loi de la semence et des récoltes qui n'avaient pas été appliquées dans les autres cas parce que Dieu ne leur avait pas retiré sa grâce protectrice qui procure le shalom de la santé et de la prospérité. Nous sommes aussi sous cette grâce qui nous suffit pour surmonter tous les défis placés sur notre route par les ennemis invisibles de nos âmes.
Le cas de Job était exceptionnel, il ne se reproduira plus à cause des raisons qui l'ont suscité ; Satan avait mis Dieu au défi que l'homme le maudirait s'il lui enlevait sa bénédiction. Job a été le champion de Dieu qui a prouvé le contraire, il a résisté à la tentation de maudire Dieu comme sa femme avait encouragé à faire.
C'était du jamais vu dans l'histoire humaine, il n'y avait eu aucun cas de jurisprudence dans les annales juridiques bibliques humaines pour permettre d'évaluer ce qui arrivait à Job. Voici en terminant comment la loi de l'attraction spirituelle a fonctionné ses épreuves alors que toutes ses craintes se matérialisaient :
1. La crainte du dépérissement de son corps
Son état de santé allait en empirant par les ulcères provoquant des ouvertures infectées et purulentes invitant les vers sous des croûtes qui n'arrivaient pas à refermer les plaies.
2. La crainte du manque de support de ses amis
Ses amis délaissant la compassion et se mettant à l'accuser avec de plus en plus de fermeté, en allant jusqu'à le calomnier.
3. La crainte de la perte de respect
Au lieu de voir les vieillards se lever devant lui et les princes se taire, même la classe la plus basse de la société, la populace la plus abjecte le méprisait, se moquait de lui en le mettant en chanson et en lui crachant au visage.
4. La crainte de l'éloignement de sa famille
Au lieu de chercher la faveur en sa présence, les gens le fuyaient, même ses propres frères et sœurs. Après la mort de ses enfants, sa famille l'abandonnant, son père qui disparaît de la circulation, ses frères et ses soeurs qui attendent qu'il soit rétabli pour venir le consoler, sa femme qui l'encourage à abandonner Dieu !
5. La crainte du silence de la part de Dieu
Ses appels à Dieu restaient sans réponse. Tout ce que Job craignait se passait ainsi.
Donc on peut expliquer l'épreuve de Job par la loi de l'attraction spirituelle, mais il ne faut pas oublier que le texte biblique nous fournit aussi des raisons,Les deux premiers chapitres du livre de Job nous montre que Dieu voulait démontrer aux anges et aux démons que l'homme pouvait croire en lui et le servir même quand sa protection et sa bénédiction lui étaient enlevées. Cette preuve étant connue du monde angélique maintenant, case closed! Dieu n'a plus besoin de répéter cette expérience et nous n'avons pas à craindre, terrorisés (pachad) que cela puisse nous arriver à nous aussi si on avait loupé une loi spirituelle. Bien des chrétiens sont dans la crainte irrationnelle même s'ils croient en Jésus, ils se laissent paralyser par des angoisses n'ayant aucun appui tangible dans la réalité. Plusieurs passages bibliques adressent cette situation malsaine, «ne vous inquiétez de rien...» lit-on dans Philippiens 4:6-7 et bien d'autres passages.
Compteur installé le 18 mai 2020