Noël dans l'évolution
Où placer Noël dans l'Evolution ?
Souvent l'on oppose la création à l'évolution, alors les croyants cherchent à concilier la théorie de l'évolution avec l'idée d'un Dieu créateur.
Si l'on s'en tient à l'idée d'un Dieu créateur qui ne se révèlerait que dans sa création, cela peut séduire.
Nous aurions à faire à un Dieu, comme le dit le biologiste "Jacques Monod" dans son livre publié en 1970, "le hasard et la nécessité", qui aurait choisi deux facteurs aléatoires pour l'apparition de l'homme, cet "animal pensant" dans sa création. Le premier serait le hasard dans les successives mutations génétiques et le second la sélection naturelle pour l'émergence de nouvelles formes de vie au détriment de certaines par leur impitoyable disparition.
Cela aurait pour conséquence de présenter l'homme solitaire dans l'immensité de l'univers et libre de son destin comme le souligne Monod à la fin de son livre "(…)l’homme finalement se rend compte qu’il est seul dans l’immensité impitoyable de l’univers, duquel il a émergé purement par hasard. Ni son destin, ni son devoir n’ont été consignés par écrit. C’est à lui de choisir : soit le royaume des cieux, soit les ténèbres ici-bas."
Cela sous-entend que l'homme, tel qu'il existe actuellement, ne serait pas le fruit d'une volonté délibérée, mais le résultat d'une succession de hasards soumis à la nécessité de contraintes biologiques. Cela sous-entend également que la plus élémentaire morale est totalement absente de ce schéma créateur.
Si l'on admet un Dieu aimant sa créature, comme l'accepte généralement les croyants qui se fondent sur la Bible comme instrument de révélation de Dieu, l'évolution pose un problème majeur car il est destructeur de ce même Dieu.
En effet la sélection naturelle dans ce qu'elle a de cruel par l'élimination impitoyable du plus faible, du moins adapté, au bénéfice du plus complexe et du mieux adapté, présente une totale absence d'amour et de compassion.
Ce processus sélectif est en totale contradiction avec un Dieu qui se révèle par amour dans la personne même de Jésus-Christ. En lui l'amour de Dieu se manifeste par le don de la vie du plus fort, du mieux adapté, du plus apte à régner au bénéfice du plus faible, du moins apte à parvenir au sommet d'un processus créationniste, à savoir "l'éternité dans la sainte présence du créateur".
Croire en un Dieu d'amour qui donne et se donne au plus faible est à l'opposé d'une croyance qui accepterait le processus de l'évolution comme partie prenante de la création.
Comment accepter que cohabitent dans un même amour, une volontaire intention cruelle et destructrice et une autre diamétralement opposée dans sa forme et sa nature de rachat par simple grâce dans un acte d'amour parfait.
Ce serait vouloir faire cohabiter la lumière avec les ténèbres, la sainteté avec le pêché.
C'est pour cela qu'un chrétien qui place sa foi en le Dieu créateur et sauveur doit sérieusement s'interroger s'il accepte l'idée de l'évolution dans la création. Evolution qui je le rappelle n'est qu'une théorie alors que la manifestation de l'amour de Dieu repose sur une démonstration de l'Esprit et de puissance. La foi du plus faible repose sur l'œuvre de Christ et non sur les discours persuasifs des sages de ce siècle.
L'amour de Dieu qui se révèle dans la naissance de Jésus-Christ est le véritable message de Noël. L'émergence de la lumière dans un monde de ténèbres qui refuse toute idée de compassion jusqu'à vouloir chasser Dieu de sa création. Mais alors même qu'on le crucifie, il renaît en emportant avec Lui des captifs d'amour dans la présence même du Père créateur. Le fils de l'homme à la droite du Père est le plus beau démenti à l'évolution.
C'est le Noël de Dieu, la Paix sur la terre et dans les cœurs. C'est le faible qui peut dire "je n'ai plus peur de la mort, je renais à la vie" !
- Pierre-Antoine Eldin
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