J'ai eu à coeur de partager un épisode où la colère eut de tristes conséquences ...
En Nombres, chapitre 20, nous lisons qu'une fois de plus le peuple, ingrat et oublieux des délivrances de l'Eternel, conteste contre son Dieu en querellant Moïse et Aaron. Quelle épreuve de patience avait fait subir ce peuple de cou roide à ce serviteur qu'était Moïse, lui qui était devenu l'homme le plus doux de la terre.
Moïse aimait tant le peuple, il aurait donné sa vie pour celui-ci. Et voici qu'il le pousse de nouveau à l'exaspération!
Il n'y a plus d'eau geint le peuple. Pourtant le rocher "qui les suivait", type de Christ (1 Corinthiens 10:4), était toujours là. Néanmoins, ils n'en jouissaient plus. Leurs murmures avaient fait tarir les eaux. Que faire?
Moïse et Aaron s'écartent de l'assemblée belliqueuse et se prosternent dans la tente d'assignation, le seule chose à faire pour recevoir du secours. Ils s'humilient et implorent l'aide du Tout-Puissant qui a jusque là gardé son peuple, bien qu'il ait été rebelle à de nombreuses reprises. C'est un Dieu lent à la colère et qui fait miséricorde -
L'Eternel demande alors à Moïse de prendre la verge d'Aaron, et de se tenir avec son frère à côté du rocher, face au peuple. Moïse doit parler au rocher, et non le frapper. C'est une image de la prière. Pour le croyant, Christ a été frappé une fois pour toutes à la croix sur le mont Golgotha, son sacrifice à la croix est unique et pleinement suffisant pour satisfaire la justice de Dieu. Point besoin de frapper une seconde fois le rocher (comme Moïse l'avait fait en Horeb - Exode 17:6).
Hélas! Moïse s'énerve et leur répond: "Écoutez donc, rebelles! Est-ce de ce rocher que nous vous ferons sortir de l'eau?".
On peut le comprendre, il l'ont poussé dans ses derniers retranchements ... c'est ainsi qu'il frappe, devant leurs yeux, deux fois le rocher, alors que l'Eternel lui avait demandé de parler au rocher et non de le frapper. L'eau coule en miséricorde à Meriba pour le peuple qui a contesté contre son Dieu.
Mais de cette colère "sourde" découlera une grande souffrance pour ce grand homme de Dieu. Il va payer chèrement ces paroles d'énervement et ce geste d'emportement.
Alors l`Éternel dit à Moïse et à Aaron: Parce que vous n`avez pas cru en moi, pour me sanctifier aux yeux des enfants d`Israël, vous ne ferez point entrer cette assemblée dans le pays que je lui donne (Nombres 20:12).
Moïse regrettera amèrement cette action à la face du peuple. Pourtant, il avait des circonstances atténuantes. Ce peuple était vraiment insupportable! Qu'à cela ne tienne, il a désobéi en tant que conducteur. Et c'est sous l'angle de cette responsabilité qu'il faut considérer la faute.
En Deutéronome, avant que le peuple entre dans le pays promis et tant espéré de Moïse, l'homme est affligé. Il avait crié à l'Eternel pour entrer dans le pays (verset 25), mais cela ne lui fut pas accordé, et il ne manque pas de rappeler au peuple que c'est à cause d'eux qu'il en est désormais ainsi.
Mais l`Éternel s`irrita contre moi, à cause de vous, et il ne m`écouta point. L`Éternel me dit: C`est assez, ne me parle plus de cette affaire (Deutéronome 3:26).
Moïse verra bien le pays, mais depuis sa frontière extérieure, en montant sur le sommet du mont Nébo, sur le sommet du Pigsa (Deut. 3:27; 34:1). Et c'est Josué qui conduira le peuple dans ce pays ruisselant de lait et de miel.
Prenons donc garde à la colère, si même elle est provoquée par nos frères et soeurs en Christ. Et cela d'autant plus si nous avons un ministère public. D'un autre côté, prions pour les serviteurs du Seigneur afin qu'ils soient gardés de la colère et que nous ne les provoquions pas par nos comportements et nos paroles. Ne les accablons pas par notre ingratitude et nos contestations!
Rappelons-nous des eaux de Meriba!
Ils irritèrent l'Éternel près des eaux de Meriba; et Moïse fut puni à cause d'eux, car ils aigrirent son esprit, Et il s'exprima légèrement des lèvres.
Psaume 106:32-33
- Sébastien Théret