Comment éviter le trouble causé par des pulsions charnelles
Dans la médecine on peut considérer trois, quatre ou même jusqu'à cinq choses, entre lesquelles il y a souvent lutte et combat : le médecin, son art, le patient, la maladie, la vertu naturelle des remèdes. Si la volonté du malade vient se joindre aux efforts du médecin, aux effets de son art, et, à la puissance des remèdes, la guérison est assurée. Mais le malade cesse-t-il de seconder leur action, son état ne fait que s'aggraver; et, si sa volonté se met en opposition avec celle du médecin, avec les ressources de l'art et l'efficacité des remèdes, il se donne lui-même la mort. Un phénomène égal, je dirai même plus surprenant, se produit en nous. Lorsque nous avons recours aux médecins, il arrive souvent que malgré le concours que le malade donne à la guérison de sa maladie, aux efforts du médecin, et à l'emploi des remèdes, la maladie persiste par suite de l'affaiblissement de sa constitution, de l'impuissance de l'art ou de l'inefficacité des remèdes. Mais, lorsque nous avons recours à Dieu, il n'en est pas ainsi; il suffit que vous secondiez la volonté du médecin, et vos blessures sont nécessairement guéries. Car, ce n'est pas ici un art purement humain, qui manque quelquefois son effet; c'est une puissance divine, qui triomphe à la fois de la nature, de ses infirmités, de sa perversité, en un mot de tous les vices.
Voilà pourquoi le roi-prophète s'approche de Dieu comme d'un médecin et lui dit en gémissant : «Guéris-moi, Seigneur, parce que mes os sont ébranlés.» Suivant quelques-uns il veut parler ici du trouble qui est la suite naturelle du péché. Lorsque les vents se déchaînent sur la mer avec violence, ils l'agitent et la bouleversent jusque dans sa profondeur, ramenant à sa surface le sable qui forme son lit, et font courir aux navigateurs les plus grands dangers. Ainsi lorsque le trouble s'empare de notre âme, notre corps lui-même en est ébranlé, tout en nous est en proie à la tempête, notre barque est dans une agitation continuelle, d'épaisses ténèbres nous environnent, tout en nous paraît chanceler sur ses bases, au milieu de ce bouleversement général et de cette confusion extrême. Ces effet se produisent surtout dans les passions de la chair, dans les accès de la colère, et dans les malheurs de la vie. Le trouble s'empare de l'âme, les os mêmes sont ébranlés, la prunelle de l'oeil semble sortir de son orbite, les yeux ne voient plus les choses sous leur aspect naturel. De même que les chevaux s'emportent lorsque le trouble s'empare de celui qui les conduit; ainsi lorsque la raison cesse d'être calme, tout en nous se confond, tout est bouleversé et sort de sa voie. Mais comment ce trouble se produit en nous, c'est ce qu'il est nécessaire maintenant d'expliquer. Il ne s'élève pas tout d'un coup et à l'improviste comme la tempête qui soulève les flots de la mer, il est toujours la suite de notre négligence. Il dépend uniquement de nous d'en ressentir les effets, ou d'en être toujours à l'abri.
Ainsi, par exemple, un désir coupable s'éveille dans votre âme, la fournaise ne s'embrasera pas si vous ne soufflez le feu, si vous ne donnez un aliment à la flamme. Or, vous éviterez cet embrasement si vous ne portez des regards indiscrets sur les visages dont la beauté est pour vous un écueil, si les charmes et les attraits des personnes qui vous sont étrangères ne sont pas l'objet habituel de vos pensées, si vous ne fréquentez pas les spectacles d'iniquité. En effet, ne nourrissez point votre chair dans les délices, ne noyez point votre raison dans le vin, la flamme ne pourra s'élever, ni la fournaise s'embraser, votre chair ne sera pas semblable à une bête féroce et indomptable, et la pureté de votre coeur ne sera pas mise en pièces comme par des vents déchaînés et furieux. Ces moyens sont-ils suffisants pour étouffer à jamais la flamme du péché ? Seuls, ils ne suffisent pas; il faut y joindre des prières continuelles, la fréquentation des personnes vertueuses, un jeûne modéré, une nourriture simple, des occupations nécessaires, et par-dessus tout, la crainte de Dieu, la pensée du jugement, des supplices insupportables de l'autre vie, comme aussi des biens qui nous sont promis. À l'aide de ces moyens, vous pourrez mettre un frein à la fureur de vos passions, et apaiser cette mer en courroux.
Gardons-nous donc de négliger les premiers symptômes du mal, de peur qu'il ne s'aggrave et n'en vienne bientôt aux dernières extrémités. Si Judas avait combattu l'amour de l'argent, il n'en serait pas venu à commettre un sacrilège, et, s'il avait réprimé ce malheureux penchant, il ne se serait pas rendu coupable du plus grand des crimes. Voilà pourquoi notre Seigneur Jésus Christ non seulement défend la fornication et l'adultère, mais réprime jusqu'à un regard imprudent; il arrache le mal dans sa racine, pour nous rendre plus facile la victoire sur le vice de l'impureté.
C'est ce qu'Il faisait aussi à l'égard des Juifs, quoique d'une manière voilée et symbolique, parce qu'Il s'adressait à des esprits encore charnels; cependant Il le faisait, et de quelle manière ? Il défendait l'accouplement d'animaux de différentes espèces; (Deut 22,10); Il ne permettait pas de manger le sang des animaux; (Lév 17,10); Il ne voulait pas qu'on retînt au delà du coucher du soleil l'objet donné en gage : il prévenait ainsi des excès beaucoup plus graves. La première défense prévenait l'union infâme des hommes entr'eux; la seconde, les meurtres et les homicides; la troisième, la cruauté et l'inhumanité.
Maintenant tous ces crimes se commettent avec une facilité étonnante et une impudence extraordinaire, et voilà pourquoi le désordre est à son comble. Lors donc qu'une passion s'introduit dans votre âme, n'y soyez pas indifférent, parce qu'elle vous paraît peu de chose, mais considérez que ce qui en résultera, est capable de produire les plus grands maux. Quand nous voyons dans une maison le feu prendre à quelques étoupes, nous sommes saisis de trouble et de crainte; car notre pensée ne s'arrête pas à ces faibles commencements, elle embrasse les conséquences qu'ils peuvent avoir; et voilà pourquoi nous courons, nous mettons tout en mouvement pour étouffer ce foyer d'incendie. Or, le vice cause dans une âme de plus grands ravages que le feu. Il faut donc prévenir jusqu'à ses moindres atteintes. Si nous sommes négligents sur ce point, il nous sera très difficile ensuite d'arrêter ses développements.
C'est ce que nous pouvons voir encore par ce qui se passe sur un vaisseau : le trouble et l'inquiétude s'emparent des matelots, non pas seulement quand ils voient le navire s'abîmer dans les flots, mais alors seulement que leur perte est imminente. Gardons-nous donc de tomber dans la négligence à l'égard des fautes légères, combattons-les avec le plus grand soin, afin d'échapper à de plus grands crimes, et de mériter les biens de la vie future par la Grâce et la Miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ, à qui soient, en même temps qu'au Père et au saint Esprit, gloire, puissance, honneur, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
- Jean Chrysostome
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