Saint-Paul dit : « je n'ai pas honte de souffrir
pour Lui, car je connais celui en qui j'ai cru ». Il n'écrit
pas :
« je sais beaucoup de choses de Lui », mais : « je
Le connais, Lui, personnellement. » Il y a une grande
différence entre savoir quelque chose de Christ et connaître
Christ. Tant que saint Paul a connu
Jésus-Christ par ouï dire, il l'a persécuté,
mais dès qu'il l'a connu personnellement, il a été
lui-même
persécuté pour Christ.
Il y a quelques années, j'étais un Hindou
bigot, un ennemi du christianisme; j'entendais parler de
Jésus-Christ et je le haïssais, mais, dès que j'appris
à le connaître intimement, je l'aimai. Voilà la différence
entre connaître Christ et savoir quelque chose de Lui.
Des amis hindous, aux Indes, m'ont questionné sur
les pays dits chrétiens. Eh bien, dans ces pays, on
entend beaucoup parler de Jésus-Christ et quelques-uns le connaissent,
lui obéissent, l'aiment et le servent.
Ceux qui savent quelque chose de Lui, ne savent pas qui est Jésus-Christ.
Nous ne pouvons pas lui obéir,
l'aimer et le servir, avant de Le connaître. Nous pouvons, au
contraire, savoir beaucoup de choses de
Jésus-Christ sans Le connaître lui-même.
L'an dernier, voyageant dans les montagnes de l' Hymalaya,
je vis une plante, un tonique, appelé « solagi
». C'est un tonique des plus utiles et j'en avais beaucoup entendu
parler. J'avais vu cette plante bien
souvent, sans la reconnaître. Désirant savoir quelle plante
c'était, je demandai à un homme : « Qu'est-ce
que cette chose noire ? » « C'est du solagi », me
dit-il. Ainsi, je le connaissais de réputation, mais je ne
pouvais pas le reconnaître. Il y en a beaucoup qui rencontrent
les fruits du christianisme sans savoir les
reconnaître. Ils en ont entendu parler, mais n'en connaissent
pas les effets. C'est très possible. Mais, si nous
connaissons vraiment Christ, il ne sera pas nécessaire qu'on
nous dise de l'aimer; nous l'aimerons tout
naturellement.
Aux Indes, il arrive que des étudiants disent :
« Tel ou tel savant ne croyait pas en Jésus-Christ, comment
pourrais-je, moi, croire en Lui ? » je réponds : «
Il est possible d'être un savant sur certains sujets, sans
avoir su apprécier l'action de Christ. »
A propos d'une peinture magnifique, on demanda à
un savant : « Que pensez-vous de ce tableau ? » il
répondit : « C'est une bonne peinture. Elle vaut bien
5 roupies. » Les gens se dirent « C'est un savant, son
jugement doit être juste Le tableau ne vaut que 5 roupies ! »
Alors, on demanda à un artiste : « Que
Pensez-vous de cette peinture ? » et il répondit : «
Elle est magnifique, splendide; elle vaut mille roupies ! »
Le savant était très instruit dans certaines branches
de la science, mais il était incapable d'apprécier les
choses de l'art et son Jugement n'avait aucune valeur. L'artiste lui,
était un spécialiste. Si nous voulons
apprendre quelque chose de la religion, nous devons aller à
ceux qui sont des spécialistes en matière
religieuse et ont fait des expériences. Nous ne pouvons pas
demander à un ingénieur de connaître la
chirurgie, ni à un chirurgien de connaître la mécanique.
Qu'est-ce que les dogmaticiens et les philosophes
savent de la divinité de Jésus-Christ ? Allez auprès
des « spécialistes » de la religion, les mystiques,
les
prophètes, les hommes de prière, ceux-là savent
ce qu'est la religion. Ma religion ne dépend pas de l'opinion
de ce savant-ci ou de celui-là, ma religion dépend de
Christ lui-même.
Le connaître par la prière.
Conversion du Sâdhou.
Pour connaître Jésus-Christ, nous devons vivre
avec lui et c'est seulement par la prière que nous pouvons
vivre avec lui. Quand nous vivons avec lui, alors nous savons qui est
Jésus-Christ. Quelquefois, à cause du
péché de notre nature pécheresse, nous ne pouvons
pas le reconnaître, à cause du péché l'atmosphère
spirituelle est troublée. Il y a deux ans, lorsque je me rendais
en Australie, je fus témoin d'un fait
remarquable. Chaque matin, nous recevions un journal. Un jour, arrêt
soudain, point de nouvelles ! je
voulus savoir ce qui se passait : « Pourquoi n'y a-t-il point
de nouvelles aujourd'hui ? » « Nous ne recevons
pas de nouvelles à cause de la tempête. Il y a des perturbations
atmosphériques et les messages de la
télégraphie sans fil ne peuvent pas être envoyés.
» C'était un trouble d'ordre physique qui nous privait de
nouvelles. La tempête du péché provoque aussi des
perturbation; dans l'atmosphère spirituelle et nous ne
pouvons pas, alors, recevoir les messages de Dieu. Cette tempête
doit être arrêtée et c'est Jésus seul qui
peut la calmer, il peut parler avec autorité au vent et à
la mer et il y aura un grand calme. Quand tout est
calme, nous entendons sa voix, nous sentons sa présence et nous
savons qui est Jésus-Christ. Alors nous
avons la Joie de sa présence et sa présence même
dans nos coeurs, c'est le Ciel sur la terre. Il est possible
que nous ne le voyions pas des yeux de la chair., mais nous sentirons
sa présence. Nous pouvons voir un
fruit, nous pouvons aussi voir notre langue : ce sont deux choses visi
mais la douceur du fruit et le sens du
goût dans notre langue, nous ne pouvons les voir. Nous pouvons
jouir de la douceur du fruit, mais nous ne
pouvons dire quelle couleur elle a. Nous pouvons voir la langue, mais
nous ne pouvons voir le goût ni quelle
couleur il a ! Ainsi nous pouvons voir notre corps et nous pouvons
voir Dieu dans ses oeuvres. L'oeuvre de
ses mains est visible, mais Dieu lui même est invisible. Quand
nous passons du temps avec lui dans la
prière, nous jouissons de sa présence et nous avons la
douceur de cette présence. Ceux qui réalisent cela
peuvent être ses témoins et dire : «Maintenant,
je connais Celui en qui j'ai cru.» Il ne suffit pas d'avoir
entendu parler de lui ; cela ne nous aide en aucune façon ;
c'est seulement quand nous le connaissons,
quand nous avons des rapports personnels avec Lui, qu'alors nous trouvons
secours spirituel, joie et
puissance.
Certaines personnes essaient de trouver la vérité
dans la science, dans la lecture d'écrits philosophiques.
J'ai rencontré de ces gens-là et leur ai demandé
« Avez-vous trouvé quelque chose ? » «Non »
Ces gens
sont comme l'enfant qui tenait un oignon dans sa main. Il commença
à le peler et je lui demandai : « Que
fais-tu ?» « J'enlève les pelures pour trouver ce
qu'il y a dedans. » Il enleva toutes les pelures une à une
et,
lorsqu'il eut fini, il ne lui restait plus rien, car l'oignon est composé
de pelures successives : il n'y a rien à
l'intérieur. La science et les livres sont dans ce monde comme
des oignons. Nous les pelons continuellement,
sans rien trouver. je n'ai rien trouvé dans la philosophie hindoue,
mais seulement en Jésus-Christ, que je
haïssais autrefois. J'étais aveugle spirituellement, mais
en lui j'ai trouvé ce que j'avais cherché si longtemps.
Je n'oublierai jamais ce jour du 16 décembre 1904 où
j'avais brûlé la Bible et où mon père me dit
: «
Pourquoi fais-tu une chose aussi stupide -? » je répondis
: « La religion d'Occident est fausse, nous devons
la détruire. » Ainsi je détruisais la Bible, pensant
que j'avais fait mon devoir et trois jours après je vis la
puissance du Christ vivant. Ce jour-là, J'allais me suicider,
parce qu'il n'y avait point de paix dans mon
coeur. Je m'éveillai de bonne heure le matin; c'était
en hiver et je pris un bain froid. Alors, je commençai à
prier, mais non pas le Christ des chrétiens car je haïssais
les chrétiens. Je priais comme un athée, car j'avais
perdu ma foi en Dieu. je disais : « Si Dieu existe, qu'il me
montre le chemin du salut et je Le servirai toute
ma vie; sinon, je me suiciderai. » De 3 à 4 heures et
demie du matin, je priai sans relâche. J'étais décidé
à
me suicider à 5 heures, au passage du train en plaçant
ma tête sur les rails, de sorte que je n'avais plus
qu'une demi-heure. C'était ma dernière prière
: « Si Dieu existe, qu'il me montre le chemin du salut. » Alors
arriva quelque chose que je n'aurais jamais attendu... La chambre se
remplit d'une merveilleuse, d'une
glorieuse lumière et je vis un homme resplendissant debout devant
moi. Je crus que c'était Bouddha,
Krishna ou un autre des saints que j'adorais, et j'étais tout
prêt à me prosterner devant lui, lorsque, à ma
profonde surprise, j'entendis ces mots : « Combien de temps encore
me persécuteras-tu ? je suis mort pour
toi : pour toi j'ai donné ma vie. » je ne pouvais pas
comprendre, je ne pouvais pas dire un seul mot... alors,
je vis les cicatrices du Christ vivant, de ce Christ auquel je pensais
comme à un grand homme ayant vécu en
Palestine et mort depuis longtemps... et je découvrais qu'il
était vivant, le Christ vivant et non pas un Christ
mort et disparu ! je n'étais pas préparé à
l'adorer; je vis son visage rayonnant d'amour. Bien que j'eusse
brûlé la Bible deux jours auparavant, il n'était
pas irrité. Je fus transformé: je connus là le Christ
vivant, le
Sauveur du monde et mon coeur fut rempli d'une paix et d'une joie que
je ne puis décrire. Quand je me
relevai, il avait disparu. J'allai tout dire à mon père
qui ne put pas le croire. « Avant-hier tu brûlais la Bible
!
Comment se peut-il que tu sois maintenant un chrétien ? »
« Parce que j'ai vu Sa puissance. Il est le Christ
vivant! »
Le Christ donne la paix.
Tandis que l'hindouisme et le bouddhisme ne m'avaient rien
donné, Il m'a donné cette paix que le monde
ne peut ôter. S'il n'était pas le Christ vivant, je ne
prêcherais pas l'Evangile. Ce n'est pas en imagination que
je l'ai vu puisque, auparavant, je le haïssais et ne l'adorais
pas. Si ç'avait été Bouddha, on pourrait dire que
c'était un effet de mon imagination, car j'avais coutume de
l'adorer. Ce n'était pas un réve : quand on sort
d'un bain froid, on ne rêve pas ! C'était une réalité,
le Christ vivant. Il peut changer un ennemi de Christ en
un prédicateur de l'Evangile. Il m'a donné sa paix, non
pas seulement pour quelques jours, mais pendant 16
ans, une paix merveilleuse, que je ne puis pas décrire, mais
dont je puis rendre témoignage. Lorsque je
pense aux chrétiens de nom, je suis triste. Ils savent tant
de choses sur Jésus-Christ et ils ne Le connaissent
pas. S'ils Le connaissaient, ils l'aimeraient et Le suivraient. Il
y en a beaucoup qui ne le connaissent que par
la théologie ou à un point de vue historique; ils n'ont
pas de temps à passer avec lui et ils ne Le connaissent
pas. C'est pour cela qu'ils se mettent à nier sa divinité.
Il leur est impossible de voir la divinité du Christ en
jésus. Demandez à ceux qui ont vécu avec lui qui
est Jésus-Christ. Le Christ vivant a changé leur vie d'une
façon si merveilleuse que sur la terre ils vivent déjà
dans le Ciel. Il leur donne la paix, la vraie paix, parce
qu'il est le Prince de la paix. Les hommes ont essayé d'amener
la paix dans ce monde et de faire cesser la
guerre. La Ligue des Nations aussi a fait de grands efforts, mais la
Ligue des Nations ne peut rien faire tant
qu'il n'y a pas une ligue des coeurs et cette ligue n'est possible
que si les coeurs se sont donnés à Celui qui
est le Maître des coeurs. En Lui seul nous trouvons une paix
véritable. La difficulté, C'est que nous savons
ce qui le concerne, mais nous ne Le connaissons pas. Quand nous Le
connaîtrons, Il se révélera à nous,
nous vivrons en Lui et nous vivrons pour les autres en son nom. Alors,
nous verrons sa puissance, même
dans les plus grandes difficultés et nous aurons la paix. J'en
ai fait moi-même l'expérience.
Le christ se révèle dans la souffrance.
Dans les montagnes de l'Himalaya, j'ai prêché
l'évangile dans un endroit où aucun missionnaire n'a la
permission d'aller. J'étais sur le marché, lorsqu'un gendarme
m'arrêta et me conduisit devant le Rajah.
Celui-ci, voyant un Sâdhou, dit au gendarme de me laisser aller;
mais, dès qu'il comprit que j'étais un
Sâdhou chrétien, il dit : « C'est bien, mettez-le
en prison. Si vous aviez été un Sâdhou hindouiste,
je vous
aurais donné un palais tout près d'ici. » je savais
qu'un Sâdhoti hindouiste avait vécu dans ce palais; mais il
n'avait pas pu trouver la paix et s'était suicidé en
se jetant dans la rivière. je dis alors au Rajah : « Vous
m'offririez un palais si j'étais un hindouiste ? Mais l'hindouisme
n'a rien pu faire pour moi, tandis que,
depuis que je suis chrétien, le christianisme a tout fait pour
moi. » Et je compare ce palais avec la prison où
je fus conduit. Le Sâdhou hindouiste dans le palais, le Sâdhou
chrétien dans la prison ... et je rends grâce à
Dieu pour cette prison. Je ne voudrais pas habiter un palais et n'avoir
pas la paix ... Jésus-Christ, le Christ
vivant, a changé pour moi la prison en un Ciel sur la terre.
je n'ai pas honte de souffrir pour lui, parce que je
connais Celui en qui j'ai cru.
Bien que mes mains et mes pieds fussent liés de
chaînes, je possédais une paix si merveilleuse que c'était
vraiment le Ciel sur la terre. Christ était avec moi, selon
sa promesse : « je suis toujours avec vous ! » S'il
n'avait été qu'un grand homme, il ne pourrait pas être
toujours avec nous, il ne pourrait pas m'avoir donné
cette paix magnifique ! Il est toujours avec nous et c'est notre faute
si nous ne réalisons pas sa présence.
Nous ne savons pas passer du temps avec lui, dans la prière,
et nous ne comprenons pas qui est
Jésus-Christ. Dieu veut nous accorder les bénédictions
spirituelles, mais il faut que nous les demandions. Il
nous donne toute sorte de bénédictions temporelles sans
que nous les demandions, mais pas les grâces
spirituelles. Nous ne les obtiendrons qu'en priant.
Ces bénédiction s'obtiennent par la prière.
Dieu a donné à la mère du lait pour
nourrir son enfant, mais le lait ne vient dans la bouche de l'enfant que
si celui-ci le prend. Ainsi Dieu, notre mère spirituelle, a
pour nous du lait spirituel qui ne nous sera accordé
que si nous le demandons, si nous le prenons, c'est-à-dire si
nous prions. Quand nous prenons ce lait
spirituel, alors nous connaissons sa douceur, nous jouissons de la
présence de Christ et, comme l'enfant,
nous devenons plus forts de jour en jour. Alors aussi, par la prière
nous pouvons surmonter la tentation et
vaincre Satan. Tout ce que j'ai trouvé, je l'ai obtenu uniquement
par la prière nous négligeons la prière et
c'est à cause de cela que nous ne comprenons pas ce qu'est Jésus-Christ
Si nous consacrons chaque jour du
temps à la prière, Il se révélera à
nous et nous saurons qui est Jésus-Christ nous l'aimerons et nous
nous
aimerons les uns et les autres.
Aux Indes, on me dit souvent: « Vous appelez les
pays d'Europe des pays chrétiens, mais Christ a dit - «
Aimez-vous les uns les autres » et ils se sont fait la guerre
les uns aux autres. Le christianisme a fait faillite
en Europe ! » je réponds « je ne suis pas d'accord
avec vous. Le christianisme n'a pas fait faillite, mais
beaucoup de gens en Europe ont fait faillite quant à la compréhension
du christianisme ! Ceux qui
connaissent Christ le comprennent et s'aiment les uns les autres. Cette
guerre n'est donc pas la faute de Dieu
! » Beaucoup de gens se nourrissent par le cerveau, alors que
leur âme meurt de faim. Ils essaient de
trouver leur force dans des livres, alors que la force se trouve en
Christ seul.
Les biens de ce monde empêchent la prière.
Le monde est comme un océan. S'il est vrai que nous
ne pouvons pas vivre sans eau, il est tout aussi vrai
que nous ne pouvons pas vivre si nous enfonçons dans l'eau,
car, dans l'eau, il y a la vie, mais, il y a aussi la
mort. Si nous nous servons de l'eau, nous y trouvons la vie, mais nous
trouvons la mort si nous
disparaissons dans l'eau.
Nous devons nous. servir des choses que Dieu nous donne, mais non pas
nous y noyer. Lorsque nous nous
noyons, nous mourons par suffocation. Beaucoup de gens sont déjà
morts par suffocation, faute d'avoir eu
la respiration de la prière; ils sont morts dans leur matérialisme
et n'ont pu saisir 1'Esprit du Christ. Je n'en
suis pas surpris le moins du monde, car ils se meurent d'étouffement.
S'ils commencent à vivre, avec
Jésus-Christ, il se révèlera lui-même à
eux alors, ils le connaîtront tel qu'il est, ils seront ses témoins
et lui
rendront ce témoignage . « Maintenant, je connais celui
en qui j'ai cru ». Que Dieu nous aide à le connaître
Lui-même; il ne suffit pas de savoir quelque chose de Lui. En
terminant, je vous remercie d'être venu et
d'avoir écouté si attentivement. C'est très aimable
de votre part; mais il y a une requête que je voudrais vous
adresser: de même que vous m'avez écouté avec tant
de bienveillance, voulez-vous écouter la voix de Christ
? Vous avez écouté la mienne. Cela ne vous servira pas
à grand chose, à moins que vous ne l'écoutiez, Lui.
Prenez le temps de prier dans quelque lieu tranquille. Que le Seigneur
vous aide à passer du temps devant
lui, afin que vous puissiez entendre Sa voix et jouir de Sa présence.
- Saddhou Sundar Singh