La notion de scandale est tellement différente d'une culture à l'autre, d'une époque à l'autre que ça me trouble beaucoup.
Est-ce qu'on peut dire qu'il y a des bons et des mauvais scandales? Jésus lui-même a fait des scandales. Un crime est un scandale etc. Mais, par exemple, un nord africain qui a plusieurs épouses et qui vient s'installer chez nous en Europe peut constituer un scandale et susciter
des réactions très malsaines. S'il égorge son mouton pour le Ramadan, Brigitte Bardot crie au scandale pour mauvais traitement sur les animaux.
Les voisins crient au scandale à cause de l'odeur et des saletés que ça provoque. Pourtant, dans son esprit, son pays, c'est tout à fait normal d'avoir plusieurs épouses et d'égorger un mouton. Si nous, nous allons dans son pays, nous serons objet de scandale parce que nous mangeons du porc.
Alors, la question que je me posais est la suivante. Puisque la notion de scandale est différente selon les moeurs etc, le scandale c'est plutôt les spectateurs d'un fait qui le définissent comme ça. Le fait lui-même n'est peut-être pas scandaleux pour tous et pour
tout le monde. Enfin, c'est un peu compliqué ce que je veux dire.
J'imagine alors que ce que Jésus veut dire avec "Malheur à celui par qui le scandale arrive" n'a pas de portée unique. Peut-être que ça voudrait plutôt dire qu'il faut éviter de choquer les gens qui nous entourent, donc, qu'il faut nous adapter à eux.
Cependant, parfois, le scandale est inévitable. On ne peut pas s'adapter aux gens qui nous entourent tout le temps. Parfois, ces gens sont dans l'erreur ou manifestement dans le péché par exemple. Les missionnaires qui ont évangélisé les musulmans ou les asiatiques ont fait scandale parfois. Encore une fois, Jésus lui-même a fait scandale.
Donc, voilà, j'en reviens à ma première question. Quelle est la bonne définition d'un scandale et comment vivre en n'en causant pas.
Amicalement en Christ,
Anne
Anne, voilà des propos pertinents de ta part, à ta question
«Quelle est la bonne définition d'un scandale et comment vivre en n'en causant
pas.»
Je suis d'accord avec ce que tu en dis toi-même :
«Peut-être que ça voudrait plutôt dire qu'il faut éviter de choquer les gens qui nous entourent, donc, qu'il faut nous adapter à eux»
C'est ce que l'apôtre Paul nous conseille d'ailleurs:
Romains 14:21 Il est bien de ne pas manger de viande, de ne pas boire de vin, et de s'abstenir de ce qui peut être pour ton frère une occasion de chute, de scandale ou de faiblesse.
1 Corinthiens 10:32 Ne soyez en scandale ni aux Grecs, ni aux Juifs, ni à l'Eglise de Dieu,
2 Corinthiens 6:3 Nous ne donnons aucun sujet de scandale en quoi que ce soit, afin que le ministère ne soit pas un objet de blâme.
1Corinthiens 9:22 Je me suis fait tout à tous, afin d'en sauver detoute manière quelques-uns.
Notre témoignage de vie est important si nous voulons que notre message soit crédible. Pour le royaume de Dieu, nous aurons parfois à nous priver de choses légitimes afin de ne pas lui faire obstacle ; viande de porc en présence des sémites, comme Anne l'a mentionné ou vin, en présence d'alcoolique ou de faibles dans la foi. Jésus va même jusqu'à dire que certains seront appelés à se comporter comme des eunuques pour l'avancement du Royaume de Dieu !
Matthieu 19:9 Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité,
et qui en épouse une autre, commet un adultère. 10 Ses disciples lui dirent: Si telle est la condition de l'homme à l'égard de la femme, il n'est pas avantageux de se marier. 11 Il leur répondit: Tous ne comprennent pas cette parole, mais seulement ceux à qui cela est donné. 12 Car il y a des eunuques qui le sont dès le ventre de leur mère; il y en a qui le sont devenus par les hommes; et il y en a qui se sont rendus tels eux-mêmes, à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre comprenne.
Voilà tout un défi pour notre société habituée à mettre la gratification personnelle en priorité. Pour beaucoup qui font du ventre leur Dieu, cf. Ph.3:19 la privation et le jeûne sont un non-sens.
Philippiens 3:19 Leur fin sera la perdition; ils ont pour dieu leur ventre, ils
mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte, ils ne pensent qu'aux choses de la terre.
1 Corinthiens 6:13 Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments; et Dieu détruira l'un comme les autres. Mais le corps n'est pas pour l'impudicité. Il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps.
Veillons donc à nous revêtir du Seigneur Jésus-Christ, et ne pas prendre soin de la chair pour en satisfaire les convoitises, ainsi nous éviterons le malheur échu sur l'homme par qui le scandale arrive! cf. Mt.18:7 et Ro.13:14
Voici
la définition (intégrale) qu'en donne le Littré, dictionnaire
de référence (par excellence) de la langue Française
:
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SCANDALE
(skan-da-l'), s. m.
1°
Terme de l'Écriture sainte. Ce qui est occasion d'errer, de tomber
dans l'erreur ou dans le péché. Si votre main vous est un
sujet de scandale, coupez-la, SACI, Bible, Évang. St Marc, IX, 42.
Jésus crucifié, qui a été le scandale du monde,
et qui a paru ignorance et folie aux philosophes du siècle, pour
confondre l'arrogance humaine, est devenu le plus haut point de notre sagesse,
BOSSUET Panég. de St Bernard, préambule. Ne souffrez pas
que votre croix qui vous a soumis l'univers, soit encore la folie et le
scandale des esprits superbes, MASSORETES. Carême, Vérité
de la relig.
Pierre de scandale, même sens. C'est ce que dit Isaïe, que Jésus-Christ
sera pierre de scandale ; mais bienheureux ceux qui ne seront point scandalisés
en lui ! PASC. Figuratifs, 1.
Fig. Pierre de scandale, tout ce qui cause du scandale. Ici même
enfin, où nous vous annonçons malheur à celui qui
scandalise, vous y devenez vous-même une pierre d'achoppement et
de scandale, MASSORETES. Carême, Temples.
2°
Occasion de chute que donne une mauvaise action, un discours corrupteur.
Malheur au monde à cause des scandales ; car il est nécessaire
qu'il arrive des scandales ; mais malheur à l'homme par qui le scandale
arrive, SACI, Bible, Évang. St Math. XVIII, 7. Sans rechercher si
ce scandale était originairement une pierre qui pourrait faire tomber
les gens, ou une querelle, ou une séduction, tenons-nous-en à
la signification d'aujourd'hui : un scandale est une grave indécence
; on l'applique principalement aux gens d'Église, VOLTAIRE. Dict.
phil. Scandale.
On dit de même : être, devenir une occasion de scandale.
Par antiphrase, le scandale du bon exemple, le bon exemple que donne une
personne au milieu de ses compagnons pervertis. Pour écarter le
scandale du bon exemple, ils m'excitaient à les imiter, J. J. ROUSSEAU.
Conf. VII.
3°
Répulsion, indignation que causent les actions, les discours, les
personnes de mauvais exemple. [L'empereur] Julien [fut] le scandale de
notre Église et la gloire de l'empire romain, VOLTAIRE. Moeurs,
Zaleucus. Il [Malebranche] se livra tout entier au cartésianisme,
au grand scandale de ses confrères, DIDEROT. Opin. des anc. philos.
(Malebranchisme). J'ai lu Nieuwentyt avec surprise et presque avec scandale,
J. J. ROUSSEAU. Em. IV.
4°
Éclat fâcheux que cause une affaire de mauvais exemple. Et
ne voyez-vous pas quel scandale ce serait de surprendre un religieux en
cet état [en un mauvais lieu avec son habit de religion] ? PASCAL.
Prov. VI. Quoi ! mes pères, vous nous direz qu'.... on a droit de
tuer pour des médisances ; et, après avoir ainsi violé
la loi éternelle de Dieu, vous croirez lever le scandale que vous
avez causé, ID. ib. XIII. C'est une chose terrible que le scandale
qu'on a fait [à propos de l'affaire des poisons], SÉVIGNE.
422. Mais que deviendras-tu si, folle en son caprice, N'aimant que le scandale
et l'éclat dans le vice.... Au fond peu vicieuse, elle aime à
coqueter ? BOILEAU Sat. X. La littérature est un terrain qui produit
des poisons comme des plantes salutaires ; il se trouve des misérables
qui, parce qu'ils savent lire et écrire, croient se faire un état
dans le monde en vendant des scandales à des libraires, VOLTAIRE.
Fragm. sur l'hist. XXIX. Le scandale de ses amours et les horreurs de sa
conduite [du pape Alexandre VI] ne lui ôtaient rien de son autorité,
ID. Moeurs, 110. Ils vendent l'infamie à qui veut la payer, Et,
meublant de Maret la boutique infernale, Ils dînent du mensonge et
soupent du scandale, M. J. CHÉNIER, la Calomnie.
Par exagération. C'est un scandale, il est indigne, honteux. C'est
un scandale qu'il ait obtenu cette place. Fi ! c'est un scandale.
5°
Insulte (sens qui vieillit). Mais, après le scandale et l'affront
d'aujourd'hui, Le ciel n'ordonne pas que je vive avec lui, MOLIERE. Tart.
IV, 1. Trouves-tu beau, dis-moi, de diffamer ma fille, Et faire un tel
scandale à toute une famille ? ID. le Dép. III, 8. Si on
ne trouve rien de plus [dans l'affaire des poisons], voilà de grands
scandales qu'on aurait pu épargner à des personnes de cette
qualité, SÉVIGNE. 31 janv. 1680.
6°
En termes d'ancienne procédure, un amené sans scandale, un
ordre du juge pour faire amener quelqu'un devant lui sans éclat.
Point de bruit, Tout doux, un amené sans scandale suffit, RACINE.
Plaid. II, 14.
HISTORIQUE
:
XIIe s. Iceste lur veie scandele est à els, Liber psalm. p. 64.
Ju [je] li durrai [donnerai ma fille Michol à David] por ço
que ele li seit à eschandele e à mal, Rois, p. 71.
XVe s. Au très grant esclande, lesion et scandalle de justice, Ordonn.
11 oct. 1486.
XVIe s. Il y a une maniere de scandale qui se donne, l'autre qui se prend,
CALV. Instit. 665. Pour dire la verité sur cet exemple, il y a aucunes
grandes dames qui ont grand tort d'elles mesmes, et qui sont les vrayes
causes de leur scandale et de leur deshonneur, BRANTÔME. Dames gal.
t. I, p. 160.
ÉTYMOLOGIE
:
Génev. et Berry, escandale ; provenç. escandol ; espagn.
escandalo ; ital. scandalo ; du lat. scandalum ; du grec, proprement un
piége, une chausse-trape, et de là, dans la Bible grecque,
un scandale ; le radical paraît être skand, qui a donné
tant de mots au latin. Scandalum, avec l'accent sur scan, avait donné
régulièrement escandle (voy. ESCLANDRE)