Il y a quelque chose qui améliore
excessivement la pensée dans la contemplation de la Divinité. C'est un sujet si vaste,
que toutes nos pensées sont perdues dans son immensité; si profonde, que notre
orgueil est noyé dans son infinité. Il y a d'autres sujets dont on peut faire le tour et
mettre le grappin dessus; par rapport à ces sujets nous pouvons être satisfaits, et aller
de l'avant avec la pensée, «Voici, je suis sage.»
Mais quand nous en venons à cette science maître, découvrant que notre ligne de
plomb ne peut sonder sa profondeur, et que notre oeil d'aigle ne peut voir sa hauteur,
nous nous détournons avec la pensée que l'homme vain serait sage, mais il est comme
le petit d'un âne sauvage; et avec l'exclamation solennelle, «Je suis d'hier et je ne sais
rien.» Aucun sujet de contemplation ne tendra plus à rendre humble la pensée que les
réflexions sur Dieu...
Mais si le sujet humilie la pensée, il l'étend aussi. Celui qui pense souvent à
Dieu, aura une pensée plus large que l'homme qui ne fait que cheminer simplement
sur ce globe étroit... L'étude la plus excellente pour l'extension de l'âme est la science
de Christ, et de Lui crucifié, et la connaissance de la Divinité dans la glorieuse
Trinité. Rien n'élargit l'intellect, rien ne magnifie tant l'âme de l'homme autant qu'une
investigation dévote, désireuse, continue du grand sujet de la Divinité.
Et si le sujet est humiliant et élargissant, il est aussi éminemment consolant. Oh, il y
a, dans la contemplation de Christ, un baume pour chaque blessure; dans la
méditation sur le Père il y a une quittance pour chaque chagrin; et dans l'influence du
Saint-Esprit, il y a un baume pour chaque douleur. Voudrais-tu perdre ce qui
t'attriste? Voudrais-tu noyer tes soucis? Alors va, plonge-toi toi-même dans la mer
profonde de la Divinité; perds-toi dans son immensité; et tu en sortiras comme après
un sommeil de repos, rafraîchi et revigoré.
- C.H. Spurgeon, en 1855 à l'âge de 20 ans.