Entre 35 et 45 ans, l'homme sent qu'il a atteint un sommet.
Il se rend compte qu'il n'est pas aussi heureux qu'il l'avait prévu en atteignant
les objectifs qu'il s'était fixés dans sa jeunesse. Ou encore, il prend conscience
qu'il ne sera jamais en mesure d'atteindre ces objectifs, irréalistes dans son cas.
Par exemple, il sait maintenant qu'il ne sera
jamais le grand patron de sa compagnie ou qu'il ne sera jamais une vedette de musique ou de football.
Le réalisme s'installe, il est maintenant lucide, ses rêves de jeunesse se sont évanouis.
Il voit son corps ramollir, ses capacités physiques et intellectuelles décliner, les plus jeunes
qui lui poussent dans le dos, ses patrons ou ses clients qui lui en demandent de plus en plus,
ses responsabilités financières augmenter, ayant à payer les frais de collège
et d'université de ses enfants,
les paiements de sa voiture de luxe et de la plus grosse maison qu'il s'est fait construire
- la maison de ses rêves... - la femme de ses rêves qu'il a marié et ne meuble plus ses rêves...
la routine lui pèse, il se sent pris au piège, étouffé et soupire après un idéal de liberté
de voyage, de fuite plutôt, et d'absence de contraintes.
Cette prise de conscience effectuée, après avoir vainement tenté de nier
qu'il vieillit, l'homme prendra une ou plusieurs des voies suivantes:
La colère
Il sera en rage contre les gens et les circonstances, faisant d'eux des bouc-émissaires
qui n'ont rien à voir avec le fait qu'il vieillisse inéluctablement. Il est impossible à consoler,
on peut cependant l'épauler en l'encourageant à exprimer ses émotions en paroles plutôt que de
se défouler sur son entourage.
Tentative de renverser les effets du temps
La colère le pousse à réagir:
il tente tant bien que mal de faire face à l'inéluctable agression du temps ;
il peut se faire teindre les cheveux, s'en faire même transplanter, porter des vêtements de jeune,
se mettre au régime, prendre des vitamines et se mettre à l'entraînement.
Bien sûr, en surveillant ce qu'il mange et en faisant de l'exercice,
il sera plus en forme et se sentira mieux dans sa peau avec une chevelure fournie et foncée,
mais la désillusion attend ceux qui s'imaginent retrouver leurs 20 ans.
C'est le chant du cygne pour lui, il va essayer une dernière fois de vivre comme s'il était encore jeune
avant que cela ne soit plus possible; mener à terme un dernier projet,
gravir une dernière montagne, une dernière conquête.
Le démon du midi
L'homme peut chercher alors à se rassurer auprès des jeunes femmes qu'il attire encore leur regard.
Il est alors à risque. Indisposé par les circonstances de la vie, une aventure extra-conjugale
semble à ses yeux un excellent moyen
pour lutter contre le mécontentement, la monotonie, le vide, l'ennui, la dépression.
C'est le message retrouvé dans bien des films, des feuilletons télévisés, des livres et cela
fait son chemin dans sa pensée. À force de se faire bombarder de la sorte, l'aventure sexuelle
lui semble plus gratifiante que la fidélité conjugale.
Il a perdu sa faculté de voir à long terme. Les aventures sexuelles apportent plus de problèmes qu'elles n'en résolvent,
la sexualité si excitante perd son pouvoir de satisfaction rapidement, alors, comme pour la drogue,
elle demande des sensations de plus en plus fortes pour tenter de garder, en vain, le même degré d'excitation.
C'est ce qui se produit quand l'amour est dissocié de la fidélité, comme le Créateur l'avait prévu.
Les problèmes sont aussi d'autres psychologiques; une femme en bonne santé mentale évitera de
devenir la maîtresse d'un homme marié qui ne peut pas s'engager avec elle, c'est du masochisme. L'homme
deviendra plus stressé, il sera tiraillé entre sa famille et sa maîtresse, ne pouvant avoir le meilleur des deux mondes. Le sexe
tend vers l'engagement, la maîtresse exigera éventuellement que l'homme s'engage envers elle et abandonne
sa famille, l'homme éprouvera des réticences s'il se met à penser à tout ce qu'il va perdre en quittant
sa famille.
La dépression
Voyant ses forces diminuer, l'homme se met à déprimer, il reste apathique, ne voyant aucun
moyen de retrouver sa vigueur de jeunesse. Il perd goût au travail, n'est plus productif ou
il peut prendre une retraite anticipée et passer ses journées devant la télévision, par exemple.
Cela mènera parfois jusqu'au suicide.
La voie étroite
Comment s'en sortir alors ?
Celui qui s'enfonce dans la dépression ou celui qui tente de la dissiper en suivant les voies du monde
ne règlent rien du tout à long terme.
En ce qui concerne celui qui a décidé de vivre pour lui-même:
Il doit tout d'abord prendre conscience de son égocentrisme, parce qu'il s'est tant dépensé lui-même
pour sa famille, sa compagnie ou son église ne lui donne pas le droit de se centrer sur lui-même
pour poursuivre la réalisation de ses rêves au détriment des personnes placées sous sa responsabilité.
Il a mis en oubli la base même du christianisme, le renoncement à soi-même pour suivre Jésus:
Marc 8:34 Puis, ayant appelé la foule avec ses disciples, il leur dit: Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive.
35 Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera.
36 Et que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perd son âme?
37 Que donnerait un homme en échange de son âme?
38 Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l'homme aura aussi honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père, avec les saints anges.
Cependant, au point où il en est rendu, tellement il s'est convaincu, dans sa colère,
qu'il est justifié
de vivre pour lui-même, il se peut que cela ne soit pas suffisant de lui faire prendre conscience
qu'il cesse de se comporter en disciple de Jésus.
Comme dans le cas de l'enfant prodigue, cela prendra probablement des situations difficiles pour
le ramener à la raison.
En ce qui concerne celui qui est tombé dans la déprime, la compréhension bienveillante de son entourage (la famille, les amis et l'église)
sera d'un grand secours pour l'aider à accepter avec sérénité son vieillissement.
Si quelqu'un pense s'en sortir en devant chrétien ou parce qu'il est chrétien, il s'illusionne gravement.
il risque fort de se détourner de Dieu en réalisant que d'être chrétien ne fait pas disparaître ses problèmes.
Dieu n'est pas le fautif, le fautif c'est l'homme qui s'abrite derrière une expérience religieuse
et refuse de chercher avec Dieu la manière de surmonter ses difficultés.
Dieu reste l'allié de l'âge d'homme mûr, il sait de quoi il est fait,
il connaît bien ce que l'homme ressent au milieu de sa vie, il ne le rejette pas pour autant.
Dieu voit la crise de la quarantaine comme une occasion précieuse pour se révéler à l'homme
en difficulté et lui apporter le soutien et le réconfort. Dieu vient lui redonner un sens à sa vie,
lui révélant graduellement et ponctuellement son plan pour lui,
lui montrant ce qu'il s'attend de lui pour le futur, lui promettant de toujours lui donner la capacité
d'accomplir sa volonté. Voilà ce qu'expérimente l'homme qui prend du temps à passer avec son Dieu
dans la prière, la lecture et la méditation des Écritures.
La crise de la quarantaine reste pour lui une période pénible à traverser mais il a maintenant
les moyens et le soutien pour passer au travers les diverses étapes de la dénégation, de la colère, de la fuite
pour en arriver graduellement à l'acceptation sereine.
1Corinthiens 10:13 Aucune tentation ne vous est survenue qui n'ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de vos forces; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d'en sortir, afin que vous puissiez la supporter.
Suggestion de lecture: «La vie s'arrête-t-elle à quarante ans ?» par Jim Conway.
Le texte ci-dessus est basé en partie sur des idées énoncées dans ce livre.