L'imposition des mains dans l'ordre rabbinique
La fonction de dirigeant du peuple
No.27:18 L'Eternel dit à Moïse: Prends Josué, fils de Nun, homme en qui réside l'esprit; et tu poseras ta main sur lui.
19 Tu le placeras devant le sacrificateur Eléazar et devant toute l'assemblée, et tu lui donneras des ordres sous leurs yeux.
20 Tu le rendras participant de ta dignité, afin que toute l'assemblée des enfants d'Israël l'écoute.
21 Il se présentera devant le sacrificateur Eléazar, qui consultera pour lui le jugement de l'urim devant l'Eternel; et Josué, tous les enfants d'Israël avec lui, et toute l'assemblée, sortiront sur l'ordre d'Eléazar et entreront sur son ordre.
22 Moïse fit ce que l'Eternel lui avait ordonné. Il prit Josué, et il le plaça devant le sacrificateur Eléazar et devant toute l'assemblée.
23 Il posa ses mains sur lui, et lui donna des ordres, comme l'Eternel l'avait dit par Moïse.
De.34:9 « Josué, fils de Nun, était rempli d’un esprit de sagesse, car Moïse avait posé ses mains sur lui. Les Israélites lui obéirent. »
À partir de cet exemple biblique, les rabbins développèrent un groupe de rabbins reconnus officiellement comme « ordre rabbinique ». Il est vrai que les seules informations que nous possédons viennent du 2e siècle après Jésus-Christ, mais il est presque certain que la mise à part fut développée beaucoup plus tôt et dut débuter avec le développement des scribes comme groupe spécifique.
Différents dictionnaires bibliques (Kittel, Brown) nous relatent la manière dont un Rabbin était ordonné.
Un jeune étudiant hébreu tentait d’être admis dans le cercle d’un rabbin reconnu. Dans cette relation intime avec le rabbin, il s’engageait à étudier l’Écriture et la tradition juive. C’était un contact journalier où l’élève suivait l’enseignement de son « docteur » avec obéissance et respect. Il l’appelait « mon maître », « mon enseignant ». Cet étudiant restait même lié au rabbin le reste de sa vie. Après plusieurs années d’association avec son maître, ayant acquis une grande familiarité avec la tradition orale, il passait par la cérémonie de l’imposition des mains. Il était ordonné scribe par le rabbin enseignant, avec la coopération de deux assistants. Par l’imposition des mains, qui avait lieu en présence de témoins, il était démontré que la chaîne des traditions qui remontait à Moïse était continuée par l’addition d’un autre chaînon. Comme avec Moïse, le don de sagesse était transmis de l’enseignant à l’étudiant. C’est uniquement sur le sol palestinien qu’une telle mise à part pouvait être valable. Maintenant qu’il était ordonné, l’étudiant portait le titre de rabbin et pouvait partager ses propres convictions académiques et légales, en plus de recevoir honneur et respect.
Il semble que le Seigneur Jésus-Christ, sans emprunter toute cette tradition, utilisait quand même une méthode semblable. Il était appelé « enseignant, rabbi » et ses disciples le suivaient tout le temps pour connaître son enseignement. Il ne semble pas toutefois que le Seigneur leur ait imposé les mains pour les mettre à part dans une fonction. Dans les Évangiles, l’imposition des mains était surtout utilisée pour apporter la guérison aux malades.
Toutefois, lorsque nous arrivons dans le livre des Actes ainsi que dans les épîtres pastorales, nous retrouvons plusieurs exemples d’imposition des mains en vue d’une fonction spécifique, comme dans la tradition rabbinique. Il semble bien que, dès le début, l’Église a cru bon d’emprunter le symbolisme de l’imposition des mains rabbinique et de l’intégrer pour les fonctions de l’Église naissante sans toutefois, semble-t-il, emprunter entièrement le sens que les rabbins y avaient attaché.(...)
Plusieurs différences peuvent être notées entre la mise à part rabbinique et celle qu’on pratiquait dans l’Église primitive.
1) En contraste avec le transfert de la sagesse des rabbins, c’est Dieu lui-même qui équipe ses serviteurs avec ses dons et qui les envoie. Dans aucun des cas, celui qui imposait les mains ne possédait exactement le même ministère que celui à qui on imposait les mains et le pouvoir de mettre à part. (Ac.6, Ac.13, 1Ti.4:14, 1Ti.5:22)
2) L’imposition des mains dans l’Église était accompagné de la prière (Ac.6:13).
3) L’imposition des mains dans l’Église était dirigée par l’Esprit (Ac.13, 1Ti.4:14 (prophétie).
Toutefois, des points étaient similaires.
1) Pour un office particulier (ancien, 1Ti.5; diacre, Actes 6; missionnaires, Ac.13).
2) C’était fait publiquement. Actes 6 : devant toute l’Église qui vient de les présenter; Actes 13 : au moins les trois autres (possiblement l’Église entière) 14:26-27. Dans 2Ti.1:6, 1Ti.4:14 : (probablement 1Ti.6:12), il semble y avoir Paul, les anciens de Lystre et de Derbe, probablement un grand nombre de témoins.
La mise à part était donc publique. L’Église entière reconnaissait par les mains de ses dirigeants que l’Esprit avait équipé un frère pour un ministère particulier.
- Richard Houle
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