Je m'attends à ce que quelqu'un m'accuse d'enseigner le salut par les oeuvres. Laissez-moi dire aussi clairement que possible tout de suite que le salut vient par la grâce souveraine de Dieu et par sa grâce seulement.
Mais le vrai salut ne peut et ne manquera pas de produire des oeuvres de justice dans la vie du vrai croyant. Il n'y a aucune oeuvre humaine dans l'acte du salut, mais le travail divin du salut inclut un changement d'intention, de volonté, de désir, d'attitude qui inévitablement produit le fruit de l'Esprit.
L'essence même de l'oeuvre salvatrice de Dieu est la transformation de la volonté qui résulte en un amour pour Dieu. Par conséquent, le salut établit la racine qui va sûrement produire le fruit.
La foi salvatrice qui met sa confiance dans le sacrifice de Jésus sur la croix, la repentance
qui consiste à changer de comportement en délaisser notre vie centrée sur nous-mêmes
pour chercher à plaire à Dieu, l'engagement à suivre Jésus sur ses traces et l'obéissance
à son enseignement sont tous des oeuvres divines, accomplies par le Saint-Esprit dans le
coeur de celui qui est sauvé.
Il n'est pas nécessaire de tout comprendre de la seigneurie de Christ sur notre vie pour
être chrétien. Mais personne ne peut être sauvé s'il n'est pas désireux d'obéir è Christ ou
s'il se rebelle consciemment de la seigneurie de Christ. La marque du vrai salut est qu'il
produit toujours un coeur qui connaît et qui ressent sa responsabilité de répondre à la
réalité qui revient constamment de la seigneurie de Christ.
Je n'encourage certainement pas un salut par les oeuvres. D'aucune façon je minimise la
grâce ni ne cherche à stimuler des doutes inutiles dans la pensée de ceux qui sont
vraiment sauvés.
Plus j'ai examiné le ministère publique de Jésus et sa façon de
composer avec ceux qui lui demandaient des informations sur son
enseignement, plus j'avais de l'appréhension vis-à-vis les méthodes et
le contenu de l'évangélisation moderne. Sur un nombre dérangeants
d'issues, le message proclamé aujourd'hui n'est pas l'évangile d'après
Jésus.
L'évangile en vogue aujourd'hui propose une fausse espérance aux pécheurs. Il leur
promet la vie éternelle même s'ils continuent à vivre en rébellion contre Dieu. En fait, il
encourage les gens à s'approprier Jésus comme Sauveur, remettant à plus tard toutefois
leur engagement à lui obéir comme Seigneur. Il promet d'être sauvé de l'enfer mais pas
nécessairement d'être libéré de l'iniquité. Il offre une fausse sécurité aux gens qui se
plaisent dans les péchés de la chair et rejette la voie de la sainteté.
En séparant la foi de la fidélité, cela laisse l'impression que l'assentiment intellectuel est
aussi valide que l'obéissance sans réserve à la vérité. Conséquemment la bonne nouvelle
de Christ a cédé la place à la mauvaise nouvelle d'une croyance facile, insidieuse, qui ne
requiert aucune exigence morale dans la vie des pécheurs. Ce n'est pas le même
message que Jésus a proclamé.
Ce nouvel évangile A engendré une génération de chrétiens professants dont le
comportement est souvent indifférencable de la rébellion des irrégénérés. De récentes
statistiques révèlent que 1.6 milliard de personnes dans le monde sont considérées
comme chrétiennes. Un sondage Gallup bien rendu public indique que presqu'un tiers de
tous les américains se targuent d'être nés de nouveau. Ces chiffres représentent
sûrement des millions de personnes qui sont tragiquement induites en erreur.
Le témoignage de l'Église au monde a été sacrifié sur l'autel de la grâce à bon marché.
Des formes d'immoralité choquantes sont devenues courantes parmi les chrétiens
professants. Et pourquoi pas? La promesse de la vie éternelle sans reddition à l'autorité
divine nourrit la médiocrité du coeur irrégénéré. Les convertis enthousiastes de ce nouvel
évangile croient que leur comportement n'a pas de rapport à leur statut spirituel - même
s'ils persistent d'une manière dévergondée dans les formes les plus répugnantes de
péché et d'expressions de la dépravation humaine.
Il semble apparent maintenant qu'on se rappellera de l'église de notre
génération comme celle où il y a eu une série de scandales abominables
qui découvrirent les plus ignobles exhibitions de dépravation dans la
vie de quelqu'uns des télévangélistes à haute visibilité. Plus
troublante que toutes est la conscience douloureuse que la plupart des
chrétiens considèrent ces personnes comme des gens de l'intérieur, non
pas comme des loups et des faux bergers qui se sont infiltrés dans le
troupeau, cp. Mt.7:15. Pourquoi devrions-nous assumer que des gens qui
vivent dans une chaîne interrompue d'adultère, de fornication,
d'homosexualité, de tromperie et de tout ce qui peut se concevoir
d'excès flagrant soient vraiment nés de nouveau?
Cependant c'est exactement la supposition que les chrétiens de cette génération ont été
enseignés à faire. On leur a dit que le seul critère pour être sauvé est la connaissance et
l'adhérence à certains faits de base concernant Christ. Ils entendent depuis le début que
l'obéissance est optionnelle. Il en suit logiquement, alors, que la profession de foi à un
moment donné d'une personne a plus de validité que le témoignage continuel de son
mode de vie pour déterminer si on peut la considérer comme vraiment croyante. La
personnalité de l'église visible révèle la détestable conséquence de cette théologie. En
tant que pasteur j'ai rebaptisé un nombre incalculable de gens qui ont une fois "pris une
décision," furent baptisés, sans cependant expérimenter aucun changement. Ils sont
passés plus tard par une vraie conversion et ont recherché le baptême une nouvelle fois
pour exprimer la réalité de leur salut.
Il existe un besoin pressant d'une complète réexamination de l'évangile. Nous devons
retourner à la base pour tout enseignement du Nouveau Testament sur le salut..-
l'évangile proclamé par Jésus.
Gal. 1:6-8 est un anathème sur ceux qui "distortionnent l'évangile de Christ". C'est un
avertissement à faire peur pour ceux qui voudraient altérer le message du salut et le
corrompre d'une façon quelconque.
L'évangile populaire d'aujourd'hui dissocie la seigneurie de Christ du salut. Recevez Christ comme
sauveur sans devoir à lui obéir, continuez à votre vie comme il vous plaît.
Écoutez la présentation typique de l'évangile de nos jours. Vous entendrez les
pécheurs se faire interpeller par des paroles telles: "Accepte Jésus-Christ comme ton
sauveur personnel", "demande à Jésus d'entrer dans ton coeur", "invite Jésus dans ta
vie", "prend une décision pour Christ". Vous êtes peut-être si habitué d'entendre ces
phrases que ce sera pour vous une surprise d'apprendre qu'aucune d'entre elles n'est
basée sur une terminologie biblique. Elles sont le produit d'un évangile dilué, elles ne
correspondent pas à l'évangile selon Jésus.
L'évangile selon Jésus est un appel à devenir disciple, un appel à le suivre dans une
obéissance soumise, pas juste un plaidoyer à prendre une décision ou à réciter une
prière. Le message de Jésus a libéré des gens des liens de leur péché en confrontant et
en condamnant l'hypocrisie.
Ce message offrait la vie éternelle et le pardon pour les pécheurs repentants, mais en
même temps il réprimandait les gens religieux en apparence dont les vies étaient dénuées
de la vraie droiture. C'était dans tous les sens une bonne nouvelle, cependant c'est tout
sauf un salut facile.
Les paroles de notre Seigneur au sujet de la vie éternelle étaient
invariablement accompagnées d'avertissements pour ceux qui seraient
tentés de prendre le salut légèrement. Il enseigna que le coût pour le
suivre était élevé, que la voie était étroite et que peu la trouvait.
Il avertissait les gens qui l'appelaient "Seigneur, Seigneur!" et qui
ne faisaient pas sa volonté que ceux-ci n'entreraient pas dans le
royaume de Dieu Mt.7:13-23. Les évangéliques de nos jours, en majorité,
ignorent ces avertissements.
L'abandon de l'évangile de Jésus Une partie du mouvement évangélique a
commencé à proposer la doctrine que la conversion au Christ n'entraîne
aucun engagement spirituel quelqu'il soit. Ceux qui soutiennent ce
point de vue, enseignent que les Écritures promettent le salut à
quiconque croit simplement les faits concernants Jésus et réclament la
vie éternelle. Il n'y a aucun besoin de se détourner du péché, pas du
changement dans le style de vie, pas d'engagement - même pas le désir
de céder à la seigneurie de Christ. Cela revient, disent-ils, à la même
chose que des oeuvres humaines qui corrompent la grâce et qui n'ont
rien à voir avec la foi.
Les répercussions d'un tel mode de pensée sont une doctrine déficiente du salut. C'est la
justification sans la sanctification, et l'impact sur l'église a été catastrophique. La
communauté de croyants professants est peuplée de gens qui ont embarqué dans un
système qui encourage une foi superficielle et inefficace. Plusieurs croient sincèrement
être sauvés mais sont totalement dénudés de quelconque fruit identifiable dans leurs vies.
Jésus donna cet avertissement sollonnel:
Ce ne sont pas tous ceux qui
m'appellent "Seigneur, Seigneur!" qui entreront dans le royaume des
cieux, mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les
cieux. Plusieurs diront en ce jour, "Seigneur, Seigneur, n'avons-nous
pas prophétisez en ton nom, et n'avons-nous pas chassé des démons, et
n'avons-nous pas fait des miracles?" Alors je leur dirai, "Je ne vous
ai jamais connu, retirez vous de moi, vous qui pratiquez l'iniquité"
Mt.7:21-22.
Les chrétiens contemporains ont été conditionnés à croire qu'ils étaient sauvés et qu'ils
ne devraient jamais remettre en question leur salut parce qu'ils avaient récité une prière,
signé sur une ligne pointillée, marché dans une allée, parlé en langues, "slain in the
spirit", ou eu quelque autre expérience.
Quelle pensée malavisée! Les Écritures nous encourage à s'examiner soi-même pour
déterminer si nous sommes dans la foi 2Co.13:5, 2Pi.1:10, Lu.6:44.
La Bible enseigne clairement que l'évidence de l'oeuvre de Dieu dans une vie est le fruit
inévitable d'un comportement transformé. 1Jn.3:10. La foi qui ne résulte pas dans une vie
de droiture est morte et ne peut sauver Ja.2:14-17. Les chrétiens professants qui manque
totalement du fruit de la vraie droiture ne trouveront aucune base biblique comme
assurance qu'ils sont sauvés 1Jn.2:4.
Le vrai salut n'est pas seulement la justification. Il ne peut être isolé de la régénération, de
la sanctification, et ultimement de la glorification. Le salut est un processus en marche
autant qu'un événement passé. C'est l'oeuvre de Dieu à travers laquelle nous sommes
transformés à l'image de son Fils Ro.8:29, cp. Ro.3:11. L'authentique assurance vient en
voyant la transformation opérée par le St-Esprit dans la vie de quelqu'un, pas en
s'accrochant à la mémoire d'une quelqconque expérience de la vie passée.
(...) La foi salvifique ne retient aucun privilège. Elle ne s'accroche
à aucun péché chéri, aucune possession gardé préciseusement, à aucune indulgence
personnelle. Elle est une reddition inconditionnelle, un désir de faire tout ce que le
Seigneur demande.
La vie éternelle est un cadeau gratuit Ro.6:23. Le salut ne peut être gagné par des bonnes
oeuvres ou par de l'argent. Il a été déjà acheté par Christ, qui a payé la rançon avec son
sang. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a aucun coût en termes de l'impact du salut dans
la vie du pécheur. Ce paradoxe peut être difficile mais il est néanmoins véridique: le salut
est à la foi gratuit et coûteux. Ro.6:6
Ro.6:5 En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la
conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa
résurrection, 6 sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui,
afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus
esclaves du péché; 7 car celui qui est mort est libre du péché.
Par conséquent en un sens nous payons le prix ultime pour le salut quand notre moi
pécheur est cloué sur la croix. C'est un abandon total de la volonté propre, comme le grain
de blé qui tombe en terre et meurt afin de porter du fruit Jn.12:24. C'est un échange
complet de tout ce que nous sommes pour tout ce que Christ est. Geerhardus Vos articule
ce principe quand il écrit: «Jésus requiert de ses disciples la renonciation à tous les liens
et possessions terrestres qui disputeraient à Dieu son emprise suprême dans leur vie,
Mt.10:39, 16:25, Lu.25:35... L'idée est que l'attachement intérieur de l'âme face à ces
choses comme étant le bien suprême doit être en principe détruit, afin que Dieu prenne la
place que ces choses réclamaient.»
- John MacArthur dans son livre «Gospel according to Jesus»
Ceux qui veulent éliminer la seigneurie de Christ de l'Évangile voient la foi
comme étant une simple confiance dans un arrangement de vérités au sujet de Christ.
La foi, comme ils la décrivent, est simplement une appropriation personnelle de la
promesse de la vie éternelle. L'Écriture décrit la foi comme étant bien plus que cela -
c'est une confiance de tout son coeur en Christ personnellement, Ga.2:16, Ph.3:9. Pas
simplement la foi à propos de Jésus; la foi en Jésus. Prenez note de la différence: si je
dis que je crois une promesse que vous avez faites, j'en dis bien moins que si je dis que
je vous fais confiance. Croire en une personne implique nécessairement un
quelconque degré d'engagement. Faire confiance à Jésus signifie se placer soi-même
sous Sa garde pour la vie et la mort. Cela signifie que nous comptons sur Son conseil,
faisons confiance à Sa bonté, et nous confions pour tout le temps et l'éternité à Sa
garde. La vraie foi, la foi qui sauve, c'est tout de moi (pensée, émotions, volonté)
embrassant tout de Lui (Sauveur, Avocat, Pourvoyeur, Souteneur, Conseiller et
Seigneur Dieu).
(...) Ceux qui ont une telle foi vont aimer Christ Ro.8:28, 1Co.16:22,
1Jn.4:19. Ils vont par conséquent vouloir obéir à ses commandements.
Comment quelqu'un qui croit vraiment en Christ pourrait-il continuer à
défier Son autorité et poursuivre ce qu'Il hait? Dans ce sens, alors,
la question cruciale pour reconnaître Jésus comme Sauveur et Seigneur
n'est pas simplement l'autorité et la soumission, mais les affections
du coeur. Jésus comme Seigneur est bien plus qu'une figure d'autorité;
Il est aussi notre plus grand trésor et notre plus précieux compagnon.
Nous lui obéissons par pur plaisir.
Ainsi donc l'évangile demande la reddition, pas seulement à cause de l'autorité, mais
aussi parce que la reddition est la plus grande joie du croyant. Une telle reddition
n'est pas un rajout sans rapport à la foi; c'est l'essence même de croire.
(...) Les invitations évangéliques de Paul demandaient toujours la repentance :
Ac.17:30 P.37 Ac.26:19-20. La repentance est ce qui conduit à la vie Ac.11:18 et à la
connaissance de la vérité 2Ti.2:25 Par conséquent le salut est impossible sans la
repentance.
Comment quelqu'un peut vraiment comprendre la vérité d'être sauvé du péché et de
ses conséquences à moins qu'il ne comprenne aussi véritablement et haïsse ce que le
péché est? La foi signifie que nous faisons confiance à Christ pour nous
libérer du pouvoir et de la pénalité du péché. Par conséquent les pécheurs ne peuvent
venir à la foi sincère sans un changement complet du coeur, un demi-tour de la
pensée, des affections et de la volonté. Voilà la repentance. Notre Seigneur lui-
même décrit Sa mission première comment un appel des pécheurs à la repentance,
Mt.9:13.
La repentance n'est pas une oeuvre humaine, Jn.6:44. C'est Dieu qui accorde la
repentance Ac.11:18, 2Ti.2:5. La repentance n'est pas une amélioration personne
avant le salut. Ce n'est pas une question d'expier le péché ou de faire restitution avant
de se tourner vers Christ dans la foi. C'est un détournement intérieur du péché à
Christ. Quoique qu'elle ne soit pas en soi une «oeuvre» que le pécheur accomplit, la
repentance authentique produira certainement des oeuvres bonnes comme fruit
inévitable, Mt.3:8.
- John MacArthur dans son livre «Faith Works»