Purifier, purger: étymologie
La racine pu-: idée de pureté
sanskrit: putàh: purifié, punâti,
il purifie
latin: purus: pur, impurus, impur; purare, purificare,
purgare (de pur-igare): purifier
Première constatation; purger et purifier sont synonymes.
Ce qui est confirmer par le Dictionnaire Larousse
Purge : action de purger. Médication provoquant
l'évacuation du contenu intestinal. Élimination de gaz, de
liquides, de résidus indésirables d'un récipient ou
d'une enceinte fermée.
Purger: Purifier par l'élimination des matières
étrangères. Nettoyer en vidangeant entièrement: purger
un radiateur.
et le Petit Robert
Purger: Débarrasser de ce qui altère, gêne.
Purger un radiateur, une conduite, en évacuer tout fluide pouvant
gêner le fonctionnement.
Maintenant changeons le mot radiateur par coeur.
Débarrasser le coeur de ce qui l'altère
et le gêne. Purger un coeur, en évacuer tout péché,
faute, pensée, comportement indésirables pouvant gêner
son fonctionnement. Le purifier par l'élimination des péchés
toxiques, étrangers à la vie en Christ. Nettoyer en vidangeant
entièrement le péché, comme Jacques commande de le
faire, Ja.4:8-10.
Jacques 4:7 Soumettez-vous donc à Dieu; résistez
au diable, et il fuira loin de vous. 8 Approchez-vous de Dieu, et
il s'approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs; purifiez
vos coeurs, hommes irrésolus. 9 Sentez votre misère;
soyez dans le deuil et dans les larmes; que votre rire se change en deuil,
et votre joie en tristesse. 10 Humiliez-vous devant le Seigneur,
et il vous élèvera.
Sur le plan éternel, aux yeux de Dieu nous sommes
déjà purs, Jn.15:3 parce que nous avons cru à la Parole de
Dieu qui nous enseigne que Jésus nous a purifiés de nos péchés
par son sang, Ap.1:5, Hé.1:3.
Sur le plan temporel, il demeure que lorsque nous péchons,
nous devons recourir au sang de Jésus, 1Jn.1:9, pour retrouver un
coeur pur, Ja.4:8-10, Hé.9:13-14. Le purgatoire purificateur se
fait en nous sur la terre. Et ce qui reste à purifier à notre
mort ou quand Jésus viendra nous chercher sera purifié "en
un instant, en un clin d'oeil", c'est le temps que le "purgatoire" durera
après notre séjour sur terre.
Exégèse des versets
bibliques utilisés pour justifier le purgatoire.
En ce qui a trait à 1Co.3:15, le contexte montre
clairement que c'est l'oeuvre du chrétien qui passe au feu, pas
le chrétien!
1Corinthiens 3:12 Or, si quelqu'un bâtit sur ce fondement
avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois, du foin,
du chaume, 13 l'oeuvre de chacun sera manifestée; car le jour la
fera connaître, parce qu'elle se révèlera dans le feu,
et le feu éprouvera ce qu'est l'oeuvre de chacun. 14 Si l'oeuvre
bâtie par quelqu'un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense.
15 Si l'oeuvre de quelqu'un est consumée, il perdra sa récompense;
pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu.
Saint-Augustin voyait cela autrement, semble-t-il quand il écrivit: « L'apôtre dit : il sera sauvé comme à travers le feu... On méprise ce feu à cause des mots "il sera sauvé". Il est certain pourtant que ce feu sauveur sera plus terrible que toutes les souffrances qu'un homme puisse endurer en cette vie. »
Grégoire le Grand, grand admirateur d'Augustin, en rajoute, il est celui qui a définit le purgatoire comme un état, un feu dans lequel les chrétiens sont purgés des péchés véniels avant le jugement dernier. Il affirme aussi que les messes pour les morts leur apportent du soulagement au purgatoire.
Enfin, passons... citons encore Mt.12:32, l'autre verset cité pour
appuyer la doctrine du purgatoire, Jésus ne dit pas que des péchés
seront pardonnés dans le siècle à venir, tout le contraire!
Il dit que le péché contre le Saint-Esprit ne sera pas pardonné
dans le siècle à venir pas plus que dans le siècle
présent. Dans le passage parallèle de Mc.3:29 Jésus
dit: quiconque blasphème contre le Saint-Esprit n'obtiendra jamis
de pardon: il est coupable d'un péché éternel. Donc
l'expression "ni dans ce siècle ni dans le siècle à
venir" est synonyme de "jamais dans toute l'éternité!"
De toute façon, le siècle à venir
commence avec le retour de Jésus et déjà nous serons
alors changés en un instant et un clin d'oeil quand ce siècle
à venir va commencer, donc le purgatoire ne peut s'y trouver.
Nous sommes déjà assis dans les lieux célestes
en Christ, Ep.2:5, notre espérance est dans les cieux, pas dans
le purgatoire, Col.1:5 et rien ne pourra nous séparer de l'amour
de Christ, Ro.8:36-38, pas même le purgatoire pour un temps.
C'est parce que les catholiques associent une peine temporelle
au péché actuel qu'ils ont reconnu comme dogme le purgatoire
pour les péchés qui n'auraient pas pu être expiés
sur la terre par une contrition.
Le concept de la peine temporelle due au péché
vient du druidisme pratiqué par les Celtes et introduits par ceux-ci
dans les monastères d'Irlande et ensuite dans toute la chrétienté,
c'est ce que nous lisons dans le livre de Jean Markale sur le christianisme
celtique: "Que deviennent les âmes de ceux qui ne sont point baptisés
et que saint Augustin envoyait froidement en enfer? D'autres Celtes répondront,
et l'on verra poindre la notion des limbes, puis la notion de purgatoire,
en vertu de la fameuse équité absolue de Dieu définie
par Pélage. Pélage n'avait pas pensée au Purgatoire:
ce sont les Irlandais qui l'imagineront."
Réfutation de la doctrine du purgatoire enseignée
par le catholique B.L. Conway
Ro.4:6-8 David exprime le bonheur de l'homme à
qui Dieu impute la justice sans les oeuvres:
Heureux ceux dont les iniquités
sont pardonnées et dont les péchés sont couverts!
Heureux l'homme à qui le Seigneur n'impute pas son péché.
Les Écritures nous enseignent que non seulement
les péchés sont remis, mais ils sont couverts aussi, contrairement
à ce que Conway affirme.
1Corinthiens 1:30 C'est par lui que vous êtes en Jésus-Christ,
qui par la volonté de Dieu, a été fait pour nous sagesse,
justice, sanctification et rédemption.
Encore ici, Paul affirme sans détour que Jésus
a été fait justice pour nous, que Christ impute sa propre
justice à l'homme encore pécheur, pour reprendre les mots
de Conway lui-même.
Par rapport à l'état de l'âme du chrétien
à la mort, elle est pure grâce à la parole qui a été
crue dès la conversion comme Jésus le dit lui-même
dans Jean 15:3 Déjà vous êtes purs à cause de
la parole que je vous ai annoncée. Jésus a fait la purification
des péchés Hé.1:3.
Hébreux 9:13 Car si le sang des taureaux et des
boucs, et la cendre d'une vache, répandue sur ceux qui sont souillés,
sanctifient et procurent la pureté de la chair, 14 combien
plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s'est offert
lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience
des oeuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant!
Romains 7:24-25 Misérable que je suis, qui me délivrera
de ce corps mortel? Grâces soient rendues à Dieu par notre
Seigneur Jésus-Christ!... Ro.8:1 Il n'y a donc aucune condamnation
pour ceux qui sont en Jésus-Christ.
1Thessaloniciens 4:15 Voici, en effet, ce que nous vous déclarons
d'après la parole du Seigneur: nous les vivants, restés pour
l'avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui sont morts.
16 Car le Seigneur lui- même, à un signal donné,
à la voix d'un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra
du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement.
17 Ensuite, nous les vivants, qui serons restés, nous serons
tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la
rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec
le Seigneur.
1Corinthiens 15:51-53 Voici, je vous dis un mystère: nous
ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant,
en un clin d'oeil, à la dernière trompette. La trompette
sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons
changés. Car il faut que ce corps corruptible revête l'incorruptibilité
et que ce corps mortel revête l'immortalité.
C'est impossible d'insérer un purgatoire dans cette
affirmation; la transformation se fait en un instant, en un clin d'oeil,
pour ceux qui seront vivants quand retentira la dernière trompette,
cela ne laisse pas ni place ni de temps à un passage prolongé
dans un purgatoire. À noter que ce passage s'adresse à TOUS,
pas seulement aux martyrs ou aux saints canonisés. Et si ceux qui
sont changés en un instant et en un clin d'oeil n'ont pas eu à
passer par un temps plus ou moins long au purgatoire, il faut en conclure
aussi que ceux qui sont morts auparavant n'ont pas eu non plus à
y passer, sinon ce serait une grave injustice puisque les vivants au retour
de Jésus ne seront certainement pas meilleurs que tous ceux qui
auront passé avant eux. Non vraiment, ce qui reste à purifier
à notre mort le sera "en un instant, en un clin d'oeil", 1Co.15:52
et nous allons tout de suite se retrouver dans la présence du Seigneur,
comme l'apôtre Paul l'affirme dans Ph.1:23 et 2Co.5:8.
Philippiens 1:23 Je suis pressé des deux côtés:
j'ai le désir de m'en aller et d'être avec Christ, ce qui
de beaucoup est le meilleur.
2Corinthiens 5:8 nous sommes pleins de confiance, et nous
aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur.
Donc il n'est d'aucune utilité de payer des messes
pour les morts afin d'écourter leur temps au purgatoire; l'idée
même est outrageuse, car à l'encontre de la parabole de Lazare
et du mauvais riche, c'est le pauvre qui est davantagé par rapport
au riche, car il n'a pas les moyens de faire payer des messes pour lui
pour raccourcir son séjour dans le purgatoire!
Le purgatoire vu par les Grecs
Mais comment se fait-il qu'il y ait eu tant de pères
de l'église qui affirment l'existence du purgatoire même si
cela va à l'encontre de ce que la Bible enseigne, comme je le démontre
dans mes commentaires personnels?
Bien simplement, parce que le purgatoire existait déjà
dans l'arrière-plan religieux et philosophique de ces hommes élevés
dans la culture grecque. Platon, vers 400 av. J.C., l'un des écrivains
philosophes grecs les plus respectés de son temps, était
considéré, dangereusement d'ailleurs, comme inspiré
par Dieu selon certains pères de l'église. Et bien les écrits
de Platon élaborent un système complexe concernant la destinée
des âmes après la mort. À cause de certains ressemblances
avec le christianisme, c'était très tentant d'incorporer
ce système avec ce qui est révélé dans la Bible,
et c'est ce que plusieurs pères de l'église ont fait, consciemment
ou non, avec les résultats qu'aux fils des siècles cela est
devenu un dogme dans l'église catholique et orthodoxe.
La destinée individuelle des âmes selon
Platon
Ils vont chez Hadès (étymologie: a id: non
vu, invisible, c'est le dieu Pluton chez les Romains), le dieu des enfers
(tartare en grec: gouffre, profond abîme) dont parle Homère
dans l'Illiade. Les écrivains du Nouveau Testament ont toujours
employé le nom grec du dieu des enfers pour traduire le terme hébreu
schéol (séjour des morts), sauf dans 2Pi.2:4 où c'est
la forme verbale de tartare qui est employé concernant le sort des
anges déchus plongé dans les abîmes des ténèbres.
Les écrivains du Nouveau Testament n'avaient aucune
gêne à faire de la récupération, en prenant
des termes religieux de leur époque et en les employant dans des
sens à la fois semblables mais différents, c'est ce que Jean
fait à différentes reprises avec logos et kosmos dans le
prologue de son évangile par exemple, Jn.1:1-18.
Les Pères de l'Église ont été
plus loin en prenant non seulement les termes religieux mais aussi leur
sens religieux ce qui était encore bien plus confondant et dangereux.
Selon Platon, après la mort, les âmes étaient
conduites par leur génie ou leur démon chez Hadès,
le dieu des enfers, pour être jugés.
Ecclésiaste 1:7 Tous les fleuves vont à la mer et la mer
n'est point remplie, ils continuent à aller vers lui où ils
se dissipent.
Platon nous décrit ce lieu où vont les fleuves
"Le Tartare; dans ce gouffre se déversent ensemble tous les fleuves,
comme c'est de là qu'à nouveau ils sortent, cette masse liquide
ni trouve ni fond ni base aussi la voit-on osciller et onduler tantôt
montant tantôt descendant.
Les 4 grands fleuves du Tartare
1° L'Océan: le plus grand, qui coule le plus
extérieurement en cercle, il correspond à la mer Méditerranée.
2° L'Achéron: coule en sens contraire traversant
des régions désertiques avant de s'enfoncer sous terre pour
se jeter dans le lac Achérousias.
3° Le Pyriphlegethon: sort entre les deux premiers;
peu après sa source tombe dans un espace brûlé d'un
grand feu; il forme un lac plus grand que la mer Méditerranée
tout bouillant d'eau et de boue, il tourne sous la terre pour se jeter
dans le Tartare, les éruptions volcaniques sont formées par
les courants de lave.
4° Le Stygien: à l'opposé du troisième,
il tombe dans un paysage effrayant et sauvage d'une couleur bleuâtre
et se jette dans un lac du nom de Styx, là il acquiert des propriétés
redoutables et il entre sous la terre à contre-courant du troisième
et coule dans le lac Achérousias par le côté opposé
pour ensuite se jeter dans le Tartare.
Différentes classes
1° Ceux qui avaient une sainteté exceptionnelle
allaient dans un séjour de pureté. (correspond aux saints
canonisés de l'Église catholique)
2° Ceux qui avaient eu une vie dans la moyenne montent
dans les barques sur l'Achéron; fleuve qui sort de la mer Méditerranée
pour entrer sous la terre et se jeter dans le lac Achérousias où
ils se purifient et subissent la peine de leurs fautes et reçoivent
les récompenses de leurs bonnes actions, chacun selon son mérite.
(correspond à ceux qui ont commis quelques péchés
véniels)
3° Ceux qui ont commis des fautes graves mais expiables;
violence, meurtre, mais qui s'étaient repentis, sont jetés
un an dans le tartare après quoi ils remontent dans le lac Achérousias
où ils demandent pardon à ceux qu'ils ont offensé
si ceux-ci leur pardonnent, ils sont accueillis et c'est la fin de leurs
maux, sinon, ils sont remportés dans le tartare jusqu'à ce
qu'on leur pardonne. (correspond à ceux qui ont commis des péchés
mortels et qui s'en sont repentis)
4° Ceux qui sont incurables à cause de la gravité
et du nombre de leurs fautes sont précipités dans le tartare
d'où ils ne sortent jamais. (correspond à ceux qui ont commis
des péchés mortels sans se repentir)
Conclusion de la pensée grecque: celui qui a vécu
dans les plaisirs des choses passagères sera tourmenté et
celui qui a recherché les plaisirs de l'étude philosophique
sera prêt pour le départ.
Le purgatoire vu par les Catholiques
L'Église catholique a défini l'existence
a défini l'existence du purgatoire au concile de Trente, instruite
par le Saint-Esprit, a dans les saints conciles et tout récemment
dans ce synode oecuménique tiré des Écritures et des
anciennes traditions patristiques, l'enseignement de l'existence d'un purgatoire
où les âmes détenues sont secourues par les suffrages
des fidèles et principalement par l'agréable sacrifice de
l'autel.
D'accord avec les Écritures, le même concile
enseigne que Dieu ne remet pas toujours toute la peine temporelle due au
péché. Les Écritures affirment que rien d'impur ne
peut entrer dans le ciel et que souvent les chrétiens meurent avec
des péchés véniels ou dont la peine temporelle n'est
pas totalement remise doivent expier dans le purgatoire.
Dans l'Ancien Testament, Judas Macchabée dans,
2Macc.12:43-46, envoya à Jérusalem 12000 drachmes pour une
sacrifice expiatoire envers des Juifs morts en état de péché.
L'écrivain ajoute: "Pensée salutaire et sainte de prier pour
les morts afin qu'ils soient délivrés de leurs péchés."
Notre Seigneur parle de pardon des péchés
dans le monde à venir Mt.12:32, ce qui se rapporte au purgatoire
selon saint Augustin et saint Grégoire le grand. Lorsqu'il parle
des péchés légers qui doivent être consumés,
l'âme étant sauvée, mais comme au travers du feu 1Co.3:15,
saint Paul pense au purgatoire selon Origène, saint Jérôme,
saint Ambroise et saint Augustin.
Tous les pères mentionnent la coutume apostolique
de prier pour les morts. Tertullien parle des messes anniversaires. "Un
jour par année nous offrons des oblations pour les morts, comme
pour leur anniversaire. La veuve prie pour l'âme de son mari,
elle demande pour lui repos et fait célébrer le jour anniversaire
de sa mort. Saint Cyprien décréta qu'on offrirait ni oblation
ni sacrifice pour un prêtre qui aurait exercé l'office d'exécuteur.
Saint Augustin rapporte les paroles de sa mère
: "Dépose ce corps quelque part et que son soin ne vous trouble
pas. Je ne vous demande que ceci, que partout où vous serez, vous
vous souviendrez de moi à l'autel du Seigneur".
"Alors, écrit saint Cyrille de Jérusalem,
nous prions pour les saints pères et évêques qui se
sont endormis avant nous et pour tous ceux qui sont morts en communion
avec nous, croyant que leurs âmes en faveur desquelles des prières
sont offertes, reçoivent un très grand soulagement."
"Ce n'est pas en vain, dit saint Jean Chrysostome, qu'on
offre des oblations pour les défunts, ce n'est pas en vain qu'on
fait des supplications et des aumônes."
Toutes les anciennes liturgies contiennent des prières
pour les morts. La formule IN PACE (en paix) et les morts "puisses-tu avoir
la lumière éternelle dans le Christ" et "que Dieu vous soulage"
se lisent sur plusieurs tombent chrétiennes dans les trois premiers
siècles.
Il est vraiment étrange que les Réformateurs
rejettent un tel ensemble de témoignage. La doctrine est si intimement
liée avec la doctrine constante de l'évangile que la négation
d'un dogme central conduit au rejet de plusieurs autres. La théorie
de Luther sur la justification de la foi seulement lui fit nier la distinction
entre péché véniel et mortel, la peine temporelle,
la nécessité des bonnes oeuvres, l'efficacité des
indulgences, l'utilité des prières pour les défunts.
Si le péché est, non pas remis, mais couvert, si le nouvel
homme de l'évangile est le Christ imputant sa propre justice à
l'homme encore pécheur, il est vraiment inutile de prier pour les
défunts. Le rejet du purgatoire par Luther aboutit à la doctrine
cruelle qu'un grand nombre de chrétiens même pieux, sont damnés
ce qui explique dans une certaine mesure que les modernes rejettent la
peine éternelle ou l'hypothèse gratuite que Dieu au moment
de la mort purifie l'âme par quelque changement soudain magique.
La doctrine catholique est plus sensée. Elle découle
logiquement du fait que plusieurs meurent avec des péchés
véniels sur la conscience ou avec des peines temporelles dues aux
péchés pardonnés.
- B.L. Conway a écrit ce texte en 1938
La foi des catholiques
Catéchèse fondamentale
P.430 Jugement de Dieu
Nous en donnons pas sur la terre une comédie sans
importance que Dieu, dans son immense bonté, tiendrait pour négligeable,
nous traitant en petits enfants auxquels on pardonne vite leurs bêtises.
P.431 Dans sa liberté, l'homme peut décider de se détourner
de Dieu et des autres, pour s'enfermer dans sa solitude: essentiellement
c'est cela l'enfer. Souvent les humains ne font pas un choix aussi radical,
et vivent en acquiesçant à bien des médiocrités
et des compromissions. La doctrine du purgatoire trouve alors sa juste
place; il s'agit d'être débarrassé de la cécité
résultant d'une négligence trop fréquente aux appels
de Dieu, et de s'ouvrir à la lumière du Royaume. Cette mystérieuse
expérience nous fait penser à l'épreuve de la purification
spirituelle dont témoignent beaucoup de mystiques. L'intercession
de l'Église, dite ici communion des saints, est traditionnellement
tenue pour importante lors de ce mystérieux seuil.
Par le terme de jugement, l'on peut comprendre cette ultime
illumination spirituelle, qui nous fait saisir l'écart plus ou moins
vaste entre le quotidiennement vécu et la perception de notre vocation
personnelle. Nous serons alors traversés par ce sentiment que nous
avons été trop peu ouverts à la vérité
tout entière, cf. 2Co.5:10. Mais, dans ce regard même, nous
saisirons le sens profond de notre existence, et nous en serons transformés.
P.580 L'éventualité d'une épreuve
purificatrice après la mort, appelée «purgatoire»,
souligne à sa manière la plénitude de la transcendante
du salut en Dieu auquel l'homme est invité. Écartons de ce
mot purgatoire toutes les représentations fantaisistes qui en font
un lieu de torture, de flammes atroces, d'effrayantes punitions, comme
si Dieu y exerçait une dernière vengeance. Le Concile de
Trente demande "que la sainte doctrine du purgatoire soit crue par les
fidèles» mais il invite la prédication à exclure
toutes "les idées douteuses" qui relèvent de "la curiosité
ou de la superstition". Cette doctrine du purgatoire, telle qu'elle s'est
dégagée dans l'approfondissement catholique de la foi en partant
de l'Écriture, n'est pas celle de l'échec mais de la plénitude
de la grâce de Dieu, qui transforme l'homme demeuré pécheur
jusqu'à sa mort. Le passage par la mort à la vie de la résurrection
est nécessairement, pour le pécheur, une purification profonde,
qui le détache de tout ce qui reste contraire à Dieu, qui
achève tout ce qui reste inaccompli. Cette transformation purifiante
est l'effet de la miséricorde de Dieu, naissance dans l'aurore inimaginable
de la lumière de Dieu. Elle est le seuil de la pleine communion.
P.581 Embrasant l'humanité entière, cette communion métamorphosera
aussi toute la création, révélant «un ciel nouveau
et une terre nouvelle» Ap.21:1
- Paul Chenu
nihil obstat 4 mai 1984
imprimatur 4 mai 1984
Il n'y a à toutes fins pratiques aucune base biblique
pour la doctrine du purgatoire. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y ait aucune
base du tout pour la doctrine, mais seulement qu'il n'y a pas de base claire
la concernant.
Histoire de la doctrine
Dans la période patristique, Justin et Tertullien
ont partagé cette perspective de Luc et enseigné que les
morts attendaient dans la "tombe" la consommation. Origène soutenait
que tous seraient sauvés mais pas avant avoir passé par une
purification particulière pour chacun. La purification se produit,
cependant, au moment du jugement et non pas pendant un état intermédiaire
entre le jugement particulier et le passage final dans la présence
de Dieu. La croyance dans le salut universel (apokatastasis) a été
condamnée par le concile provincial de Constantinople en 543, un
jugement approuvé par tous les patriarches d'Orient et confirmé
par le pape Vigile, mort en 555.
Augustin a souligné que tous les justes, pas seulement
les martyrs entrent immédiatement au ciel. Mais graduellement le
feu du jugement énoncé dans 1Co.3:12-15 devient après
Augustin le feu du purgatoire et apparaît comme une sphère
intermédiaire après la mort. Le fait même de ne pas
être encore totalement avec Dieu constitue une punition, selon le
pape Grégoire le Grand.
- Richard P. McBrien, , doyen du département
de théologie à l'Université de notre-Dame.
En ce qui concerne des fautes moins graves, nous devons
croire que, avant le jugement final, il y a un feu purificateur. Celui
qui est vérité dit que quiconque blasphème contre
le Saint-Esprit ne sera pardonné ni dans ce siècle ni dans
le siècle à venir. Mt.12:32. Nous comprenons par cette affirmation
que certaines offenses peuvent être pardonnées dans ce siècle,
mais certaines autres dans le siècle à venir.
- Grégoire le Grand
Aidons les décédés et commémorons
les. Si les enfants de Job ont été purifiés par le
sacrifice de leur père, Job 1:5 pourquoi douterions-nous que nos
offrandes pour les morts puissent leur apporter une quelconque consolation?
N'hésitons pas à aider ceux qui sont morts et à offrir
nos prières pour eux.
- Jean Chrysostome,
Note du webmestre : "le parallèle ne tient pas car c'est pendant qu'ils étaient vivants que Job offrit des sacrifices pour ses enfants. Après le décès de ses enfants, il n'est pas mentionné nulle part que Job a offert des sacrifices pour eux.
"
Le purgatoire est le mieux compris comme un processus
par lequel nous sommes purgés de notre égoïsme résiduel
afin que nous puissions réellement devenir un avec Dieu qui est
totalement orienté vers les autres, c'est-à-dire, le Dieu
qui se donne lui-même aux autres. Le genre de souffrance associé
au purgatoire, par conséquent, n'est pas une souffrance qui nous
est infligée de l'extérieur comme punition pour le péché,
mais la douleur intrinsèque que nous ressentons tous quand nous
sommes demandés d'abandonner notre ego centré sur soi afin
que le soi aimant centré sur Dieu puisse prendre sa place. C'est
la part de ce processus par lequel nous sommes appelés à
mourir et ressuscité avec Christ.
- Richard P. McBrien, doyen du département
de théologie à l'Université de notre-Dame.
Le jour des morts, qui est commémoré le
2 novembre, nous rappelle les fidèles décédés
qui, croit-on, sont demeurés au purgatoire dans l'attente d'être
purifiés avant de pouvoir se présenter devant Dieu. Cette
pratique est fondée sur la doctrine catholique qui affirme que toutes
les âmes qui quittent le corps des personnes décédées
ne sont pas entièrement pures et que pour cette raison elles doivent
demeurer quelque temps dans le purgatoire afin de faire disparaître
tous les péchés accumulés lors de leur existence terrestre,
condition indispensable pour atteindre le paradis. Dans leur quête,
ils sont soutenus par les vivants qui ont la possibilité, grâce
à des prières, à des aumônes et par l'offrande
de messes, d'abréger la durée du séjour des âmes
dans le purgatoire.
Le purgatoire, où sont les élus qui ne jouissent
pas encore de la vue de Dieu, se conçoit plus comme un état
plutôt que comme un lieu. Le chrétien qui quitte la terre
«est chargé de trop de misère morale pour pouvoir vivre
de la lumière de Dieu». Il est donc soumis à la violence
de la purification. Dans cet état de souffrance, il est, dit-on,
soutenu par l'espérance et par la joie de faire à chaque
instant, un pas de plus vers Dieu.
Au cours de cette journée une célébration
en l'honneur des morts est organisée dans les églises. Cette
messe est dite de requiem, mot latin qui signifie repos. Dans la prière
d'introduction on retrouve également ce mot; «Assurez-leur,
Seigneur, le repos éternel...». Le jour des morts n'est cependant
pas un jour férié, comme le jour de la Toussaint, mais beaucoup
de croyants assistent aux messes offertes en l'honneur des morts et reçoivent
les indulgences qui permettront aux âmes de gagner plus rapidement
le royaume de Dieu. Des visites dans les cimetières sont organisées.
À cette occasion les visiteurs font des prières et déposent
des fleurs sur les tombes des défunts. Jadis, des individus, vêtus
de noir, déambulaient dans les rues en faisant sonner des clochettes
à chaque intersection. Ils invitaient alors les habitants de se
souvenir des âmes du purgatoire et à prier pour leur libération.
Cette coutume est encore populaire dans certaines parties de l'Italie.
De nombreuses civilisations ont pratiqué la coutume
de réserver une journée du calendrier (ou une période)
pour des prières afin d'intercéder auprès de Dieu
(ou autres divinités) en faveur des trépassés. L'église
catholique a, quant à elle, toujours prié ses morts ne faisant
que continuer un usage de l'ancienne loi hébraïque. Nous lisons
dans un passage du livre des Macchabées (12:43-46) que Judas Macchabée,
après une sanglante bataille envoya douze mille drachmes à
Jérusalem, afin qu'on offrit des sacrifices pour le soulagement
de ceux qui étaient tombés dans le combat.
On a prié les morts dès les débuts
de la chrétienté; leurs noms étaient inscrits sur des tablettes
qui contenaient la liste de toutes les personnes décédées.
En occident, à partir du VI ième siècle, les monastères
de l'ordre de Bénédictins tenaient une journée en
mémoire des défunts, membres de leur ordre. Cette journée
pouvait varier d'une année à l'autre.
Au IX ième siècle, l'évêque
de Metz, Amallaire (770-850), qui traitait des divins offices plaçait
celui des morts après celui des saints, en considérant que
ceux qui après leur mort n'étaient pas encore rangés
au nombre des saints et avaient besoins de prières se trouvaient
à un rang intermédiaire entre le ciel et la terre.
L'institutionnalisation de la fête des morts est
l'oeuvre d'un moine français nommé Odilon de Cluny, qui décréta
que le 2 novembre on célébrerait dans les monastères
clunisiens la commémoration de tous les morts (en 998). Ses biographes
Josaldas et Pierre Damien racontent qu'un pèlerin aquitain qui revenait
de Jérusalem avait rencontré un ermite qui lui avait confié
«qu'il avait entendu les âmes des pécheurs lui assurer
que la miséricorde de Dieu permet aux âmes des condamnés
d'être délivrées de leurs peines par les prières
des moines et les aumônes des pauvres. Dans leur plainte, ajoutait-il,
ils s'adressent à la communauté de Cluny et à son
abbé».
Saint-Odilon rédigea alors un décret et
la célébration du jour des morts devint une coutume qui se
répandit dans tous les monastères clunisiens. Mais la coutume
clunisienne ne se généralisa qu'aux XIII ième et XIV
ième siècles. Jusqu'à la réforme du bréviaire
romain de Pie X (1903-1914) l'office des morts était célébré
en même temps que l'office de la Toussaint. Depuis 1913, ce jour
a été pourvu d'une messe distincte qui commençait
le lendemain de la Toussaint vers 15 heures.
- Jean Hamel, directeur général
de la Corporation Compuform
Le purgatoire vu par les Orthodoxes
La théologie d'Occident du Moyen Age a souligné
le caractère pénal et expiatoire du purgatoire. Le christianisme
d'Orient, cependant, a rejeté cette approche hautement juridique
et a souligné la nature plus mystique du purgatoire, comme étant
un processus de maturation et de croissance spirituelle. Les Orientaux
ont aussi nié que la vision béatifiée était
disponible à tous, incluant le juste, avant la résurrection
générale et le jugement dernier. La doctrine traditionnelle
est énoncée par le second concile de Lyons, en 1274, Benoît
XII, Benedictus Deus, en 1336 et surtout le décret pour les Grecs
au concile de Florence, en 1439, qui a essayé d'obtenir un équilibre
soigné entre le concept Occidental de la satisfaction et l'expiation
et l'emphase Orientale sur la purification. Par considération pour
les Orientaux, le concile a omis délibérément toute
référence au feu (que les Orientaux considéraient
comme un écho de la notion d'Origène que tous seraient sauvés
par un feu purificateur) et ont évité tout langage qui pourrait
conduire à évoquer le purgatoire comme étant un endroit.
- Richard P. McBrien
Jean Chryostome, évêque de l'Église de Constantinople vers 400 dit ceci dans son sermon sur l'héritage qui nous attend: les souffrances ne sont que pour le temps présent, il y voit une marque de l'amour de Dieu envers nous :
Mais voyez jusqu'où s'étend sa tendre Sollicitude pour nous : Il circonscrit les travaux et les épreuves dans la vie présente, pour que les souffrances ne dépassent pas la durée de cette vie si courte; et Il réserve les véritables biens pour la vie future, pour que les récompenses soient égales en durée à celle même de l'éternité
Le purgatoire vu par les Protestants
Aucun des Pères et des docteurs de l'Église
des premiers siècles n'a cru à l'existence de ce lieu de
purification, où l'âme, dit-on, doit passer un temps plus
ou moins long avant d'entrer au ciel. Pour eux, comme pour les apôtres
et tous les chrétiens primitifs, il n'y a qu'un moyen unique de
purification, c'est le sacrifice même du Christ, qui, par sa mort
«ôte le péché du monde» Jn.1:29 et dont
le sang «nous purifie de tout péché» 1Jn.1:7.
P.54 Le purgatoire était encore inconnu au Vème siècle,
comme le montrent ces paroles de saint Augustin lui-même: «Lorsque
l'âme est séparée du corps, elle est à l'instant
placée en paradis à cause de ses bonnes oeuvres ou précipitée
en enfer pour ses péchés» - De la vanité du
siècle, chapitre 1. «Il n'existe point de lieu mitoyen, dit-il
encore, celui qui n'habite point avec Jésus-Christ, ne peut
être ailleurs qu'avec le diable» - Livre du mérite des
péchés et de leur pardon, chapitre 28. Justin Martyr déclare
que «les âmes des bons sont dans un lieu agréable »
en attendant la résurrection.
C'est dans l'intervalle qui s'écoula entre l'époque
où vivait saint Augustin et la fin du VIème siècle
- de 430 à 600 - que l'idée que les âmes des justes
peuvent souffrir après cette vie commença à prendre
racine. Quant à saint Augustin lui-même il est à cet
égard dans l'incertitude la plus complète. «On peut,
dit-il, mettre la chose en question pour savoir si elle est vraie»
- Cité de Dieu, 21, 26. Peu à peu, cependant, l'idée
a fait son chemin.
On peut dire en toute vérité que le nouveau
Testament tout entier n'est qu'une longue condamnation de la doctrine du
purgatoire. Si quelqu'un avait besoin d'être purifié, c'est
bien le brigand sur la croix. Or Jésus lui dit:
«En vérité
je te le dis, dès aujourd'hui tu seras avec moi dans le Paradis»
Lu.23:43.
S'il y avait un purgatoire, Jésus aurait-il dit à
ses disciples qu'il reviendrait les prendre avec lui? Jn.14:3 Aurait-il
enseigné, dans la parabole du mauvais riche et de Lazare, que ce
dernier en mourant fut porté par les anges dans le sein d'Abraham,
c'est-à-dire le paradis? Jean, de son côté, aurait-il
pu écrire: : «Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur;
dès maintenant - oui dit l'Esprit - qu'ils se reposent de leurs
fatigues car les oeuvres les accompagnent» Ap.14:13.
F. Marsault
En rapport au purgatoire le concile de Trente a réglé
seulement 2 points, 1° qu'il y a un purgatoire, 2° que les âmes
qui s'y trouvent peuvent bénéficier des prières et
de la messe de l'église sur la terre.
Il est généralement soutenu, cependant,
que les douleurs soient positives et négatives. Que les instruments
de ses souffrances est le feu matériel. Que ces souffrances sont
atroces et indéfinies en longueur. Que la satisfaction peut être
rendue dans ce monde bien plus facilement. Que si leurs âmes ne peuvent
encourir aucune culpabilité ni aucun mérite, elles peuvent
seules donner satisfaction pour les péchés par la souffrance
passive.
C'est une doctrine païenne dérivée
des Égyptiens par l'intermédiaire des Grecs et des Romains,
et couramment reçue à travers l'empire romain, voir l'Énéide
de
Virgile, chapitre 6, 739,43.
Ses effets pratiques ont toujours été, 1°
la soumission abjecte du peuple à la prêtrise 2° la démoralisation
profonde du peuple. L'Église s'est établie elle-même
dépositaire et dispensatrice des mérites surabondants du
Christ et des mérites surérogatoires de ses saints éminents.
Sur ce fondement, elle dispense des douleurs du purgatoire pour ceux qui
payent pour les péchés passés, ou vend des indulgences
pour ceux qui payent pour la libération des péchés
à venir. Ainsi le peuple pèche et paie, et le prêtre
fait de l'argent et remet la pénalité.
- A.A. Hodge
Le purgatoire et les indulgences
Quoique l'ingénieuse invention du purgatoire remonte
au début du IIIème siècle, il était réservé
au pape Grégoire le Grand à la fin du VIème siècle,
de poser le premier fondement d'un purgatoire officiel.
Selon le dictionnaire, c'est un lieu ou un état
de supplice dans lequel les âmes des justes incomplètement
purifiées achèvent de purger leurs fautes. Quoique la plupart
des gens en doutent ou s'en moquent, son invention a rapporté et
rapporte encore à l'église des milliers de dollars chaque
jour. C'est une doctrine scandaleuse qui sort directement de l'enfer, car
une telle affirmation est antibiblique et nie que le sacrifice de la croix
serait entièrement suffisant comme nous le dit la Parole de Dieu,
Ep.5:25, 1Jn.1:7, Ro.5:1, Es.1:18, Ro.8:1.
Il n'y a qu'un seule moyen donné pour la purification
de nos péchés, ce n'est pas le feu mais le sang de Jésus-Christ.
Il n'y a pas un seul mot dans la Bible qui dit qu'on doit se purifier dans
le feu après la mort.
Poussés par la peur de brûler, les gens acceptèrent
tout ce que l'église leur proposa. La doctrine des indulgences fut
alors développée à l'extrême. La base de cette
doctrine était qu'il y avait au ciel un énorme compte de
crédit accessible aux hommes et qu'on pouvait remplir par des bonnes
oeuvres. Naturellement la première grande somme à être
déposée dans ce compte céleste fut l'oeuvre du Seigneur
Jésus-Christ. Comme il n'avait commis aucun mal, il n'avait pas
besoin, disait-on, d'aucune de ses bonnes oeuvres pour lui-même,
on pouvait donc en profiter. En plus de cela, toutes les bonnes oeuvres
accomplies par les apôtres et par tous les gens de bien qui pouvaient
en avoir fait en surplus étaient accessibles et avaient été
déposées dans ce compte de crédit. Et toute cette
somme était à la disposition de l'Église romaine.
Celle-ci avait la permission d'employer ce compte, selon les besoins. Des
personnes pourraient y faire des achats personnels, ou en faire bénéficier
leurs amis, même ceux qui étaient morts. Car même les
"saints" devaient passer par le purgatoire et y rester jusqu'à ce
qu'ils soient rendus "purs" par le feu. Tous devaient y passer, à
moins qu'ils puissent obtenir de l'aide par le moyen du compte de crédit;
mais il fallait que ce soit fait par des prières, des bonnes oeuvres,
ou les paiements de messes et d'indulgences des vivants.
Désormais une seule chose comptait: d'accumuler
des indulgences et de se faire payer des messes afin d'abréger le
plus possible son séjour dans l'étang de feu.
Les péchés véniels non confessés
devaient être purgés et il y avait une peine due à
tout péché mortel, même une fois pardonné, qu'il
fallait effacer en gagnant ou en payant pour des indulgences. Dans bien
des cas on ne s'arrêtait pas là. On se préoccupait
des âmes des parents défunts, d'amis ou d'inconnus qui n'avaient
pas été assez soucieux de se gagner une place dans le ciel
ou de celles qui pouvaient avoir été oubliées dans
les tourments du purgatoire. Alors il fallait se cotiser pour ne pas dire
s'appauvrir afin s'être bien sûr que leurs âmes reposent
en paix. On s'est servi des indulgences pour motiver les catholiques à
partir en croisade afin de libérer la terre sainte et pire encore.
Lorsqu'on eut besoin d'argent on fabriquait des indulgences plénières
pour ceux qui voulaient souscrire. C'est principalement de cela que Martin
Luther fut indigné.
En 1517, Tetzel, un moine dominicain, vint dans la région
de Luther prêcher avec beaucoup de désinvolture la vente des
indulgences. Le produit de cette vente devait servir en partie à
la construction de la cathédrale de Saint-Pierre de Rome. Scandalisé,
Luther alla afficher, le 31 octobre 1517 au soir, 95 thèses à
la porte de l'église du Château de Wittenberg, où de
grandes foules allaient se réunir le lendemain. Il fallait revenir
à la Bible. Tous les gens qui s'ouvrirent les yeux virent avec indignation
qu'on avait abusé d'eux et qu'on s'était servi des valeurs
spirituelles pour en faire un trafic d'argent. Ceux-ci devinrent protestants
non sans raison car l'Église, bien loin d'avouer ses erreurs sur
le purgatoire et ses indulgences, les réaffirma en dogme par le
Concile de Trente. Ce fut encore la cause de plus violentes protestations
jusqu'à ce qu'on en arrive à des guerres religieuses.
Deaton, S.F.
Il n'y a pas de purgatoire. Nulle part la Bible fait mention
d'une doctrine disant que les gens quittent ce monde pour aller dans le
purgatoire afin de se purifier eux-mêmes avant d'aller au ciel. Plutôt,
la Bible enseigne qu'après notre mort, nous irons soit au paradis
soit en enfer, et ne pouvons jamais passer d'un endroit à l'autre,
nous y attendrons le jugement final, Lu.16:19-31.
- André-Paul Morin
Dans la "doctrine du purgatoire", telle qu'elle est présentée au peuple, il n'y a pas d'erreur doctrinale
fondamentale, il y a juste un décalage dans le temps... Cette doctrine "occulte" la plénitude du sacrifice
de Christ, elle en fait un sacrifice virtuel, sans incidence réelle sur la vie "pratique" de tous les jours...
L'essentiel de la doctrine de l'ECR, se résume à ceci:
Supportez aujourd'hui votre condition de pécheur, demain vous serez sauvés... et en attendant vous
avez besoin des sacrements pour vous relier à Christ, par l'intermédiaire de son vicaire, qui lui-même
désigne des évêques, qui eux-même ordonnent des prêtres, qui enfin distribuent aux 'fidèles" les
sacrements... et rien de ce qui est fait en dehors d'un prêtre n'a de valeur sacramentelle...
- Pierre-Antoine Eldin
Le purgatoire n'est pas un lieu (bien que ce soit ce qu'on nous a enseigné à l'église et à l'école catholiques au Québec) selon le grand théologien catholique Urs Von Balthazar pour qui le Purgatoire n'est que la traversée du jugement. Même en concédant cela, il va falloir que ça se passe aussi très vite pour que ça puisse concorder avec ce que dit Paul dans 1Co.15:51-53
Voici, je vous dis un mystère: nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d'oeil, à la dernière trompette. La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corps corruptible revête l'incorruptibilité et que ce corps mortel revête l'immortalité.
Et si ceux qui sont changés en un instant et en un clin d'oeil n'ont pas eu à passer par un temps plus ou moins long au purgatoire, il faut en conclure aussi que ceux qui sont morts auparavant n'ont pas eu non plus à y passer, sinon ce serait une grave injustice puisque les vivants au retour de Jésus ne seront certainement pas meilleurs que tous ceux qui auront passé avant eux. Non vraiment, ce qui resterait à purifier à notre mort le serait "en un instant, en un clin d'oeil", 1Co.15:52.
On est bien, bien, biiieeeen, loin de l'époque où chaque relique à Halle fut dotée par le pape Léon X d'une rémission de 4000 ans au purgatoire...
Donc il n'est d'aucune utilité de payer des messes pour les morts afin d'écourter leur temps au purgatoire; l'idée même est outrageuse, car à l'encontre de la parabole de Lazare et du mauvais riche, c'est le pauvre qui est désavantagé par rapport au riche, car il n'a pas les moyens de faire payer des messes pour lui pour raccourcir son séjour dans le purgatoire! Pourtant cette pratique a encore lieu dans les églises catholiques québécoises, qu'en est-il par chez vous?
:
1Jean 1:7 Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché.
Ce passage affirme que le sang de Jésus nous purifie de tout péché ; et comme marcher dans la lumière signifie aimer son prochain dans le contexte de l'épître, cela semble donc être à la portée du chrétien qui a l'amour de Dieu en lui. Si donc tout péché a été purifié par le sang de Jésus, comment pourrait-on avoir besoin de purification supplémentaire ? Jésus n'en a pas parlé au ''bon'' larron, il lui a dit plutôt qu'il serait aujourd'hui même avec lui au paradis.
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