En 1900, le pasteur Charles Parham,
était déçu du manque de puissance dans la vie chrétienne
en comparaison à ce que les premiers chrétiens expérimentaient
dans le Nouveau Testament.
Charles Parham 1873-1929
Avec un groupe de 40 personnes venues
étudier la Bible avec lui à Topeka dans le Kansas, ils vinrent
à la conclusion que ce qui manquait était le baptême
du Saint-Esprit et que le parler en langues en était le signe. Suite
à la méditation et la prière en groupe, tous se mirent
à parler en langues, on rapporta aussi plusieurs guérisons
lors de leurs réunions.
En 1905, à Houston où
Parham enseignait alors, l'un de ses élèves, le noir William
Seymour, 1870-1922, bien qu'il n'avait pas accès à la salle d'étude
- Parham était raciste, membre du Ku Klux Klan et pratiquait le
ségrégationnisme - fut profondément influencé
par cet enseignement sur le baptême de l'Esprit.
Il partit à Los Angeles propager
cette nouvelle doctrine. Chassé des églises existantes, il
débuta une nouvelle oeuvre sur la rue Azusa en 1906.
Le 18 avril 1906, le Los Angeles
Times a rapporté un nouveau réveil étrange qui se
passait dans la ville, le même jour, le grand tremblement de terre
de San Francisco avait lieu, détruisant presque toute la ville.
Pendant 3 ans un réveil eut
lieu chez les membres se réunissant au bâtiment de la rue
Azusa, le don des langues s'étant manifesté à plusieurs
reprises. Au déplaisir de Parham, Seymour, un homme doux et simple
avec des emportements occasionnels, tenait des rencontres interraciales
empreintes d'émotions, les femmes y étaient aussi très
impliquées. Le bouillant et autoritaire Parham est graduellement
tombé en oubli suite à des accusations fondées ou
non d'homosexualité.
Le mouvement pentecôtiste,
lui, était en plein essor, se répandait partout en États-Unis
et même en Europe. En 1914, l'église prit le nom d'Assemblées de Dieu.
Charles Mason, 1866-1961, un ancien missionnaire baptiste,
eut en 1907 en visitant Azusa une expérience profonde de la gloire
de Dieu où il parla en langues, il fonda ensuite l'Église
de Dieu, contrairement à Parham et Seymour il était un ministre
de culte ordonné et reconnu civilement alors il pouvait lui-même
ordonner d'autres ministres de culte et présider à des mariages.
Il a continué à diriger son église jusqu'en 1961,
à l'âge de 95 ans, il y avait alors 400000 membres. 40 ans
plus tard ils sont maintenant 5 millions.
Voici le témoignage de Archer Torrey le petit-fils de R.A. Torrey rapporté par Zeb Bradford Long:
Essayant de comprendre
l'oeuvre du Saint-Esprit, je me suis tourné vers les théologiens
évangéliques. John Stott dans son livre «Baptême
et plénitude» nie la réception de la puissance du Saint-Esprit
pour le service et le témoignage, enseignant que le baptême
avec le Saint-Esprit se produit automatiquement à la conversion. Les
écrits de R.A. Torrey m'aidèrent beaucoup plus, lui qui avait
servi comme assistant au grand évangéliste Dwight L. Moody.
J'ai lu Torrey voracement et je suis devenu ami avec son petit fils, Archer
Torrey.
Je cite ici un interview récent
avec Archer dans lequel il décrit la situation difficile de son
grand-père au sujet du baptême du Saint-Esprit: «Mon grand-père,
R.A. Torrey (Reuben Archer Torrey 1856-1928), employait le terme "baptisé avec le Saint-Esprit" pour
signifier le revêtement par la puissance. Il a signifié très
clairement que ceci était une oeuvre séparée de la
régénération et que son but n'était pas de
communiquer la vie mais de donner la puissance pour le service et le témoignage.
Les chrétiens doivent demander dans la prière le baptême
du Saint-Esprit et le recevoir par la foi. Le baptême est une expérience
définie, quoiqu'elle ne soit pas nécessairement une expérience
émotionnelle.
Mon grand-père est allé
partout le monde anglophone enseignant ceci avec des résultats remarquables.
En 1903 et en 1905, il a fait le tour du monde en prêchant. Dans
les sessions du soir le sujet était un appel de base au salut en
Jésus-Christ. Dans les rencontres du jour il alternait entre l'enseignement
sur la puissance de la prière et le baptême avec le Saint-Esprit.
A l'institut Moody Bible, où
il était superintendant, il insistait qu'avant d'entrer dans le
service chrétien, le prérequis essentiel de tout ouvrier
était d'avoir eu une expérience définie d'être
baptsié avec le Saint-Esprit. Cet enseignement fut bien reçu
et a résulté dans plusieurs mouvements avec une grande puissance
dans le ministère et le témoignage.
Mais ceci était avant le
Topeka Bible College Pentecost et le réveil d'Azusa Street. Le Pentecostal
Holiness a lié le baptême avec le Saint-Esprit à une seconde
bénédiction qui était la sanctification complète,
et limiter l'évidence initiale d'avoir reçu ce baptême
au parler en langues. Mon grand-père croyait que c'était
une corruption de la compréhension biblique du baptême avec
le St-Esprit. Il est venu en tension avec les pentecôtistes parce
que, s'il acceptait les dons de puissance et d'affermissement, il n'acceptait
pas la théologie de la seconde oeuvre de grâce, ni la doctrine
que les langues était «l'évidence initiale».
Pour être complètement
honnête, je pense que le rejet par mon grand-père des pentecôtistes,
aussi bien que du reste de l'Église principale, n'était pas
entièrement fondé bibliquement. Cela avait aussi beaucoup
à voir avec les classes sociales. Dieu a choisi un homme noir qui
conduire le réveil de Azusa Street. A cette époque plusieurs
de ceux qui expérimentaient le baptême dans le St- Esprit
et recevaient le don des langues étaient des gens de peu ou pas
d'éducation. Ils n'avaient aucun statut ni aucune puissance mondaine.
Ils étaient précisément le genre de personnes desquelles
Jésus a tiré ses premiers disciples. Mais ils étaient
les mêmes personnes mécomprises par mon grand-père
éduqué à Yale et négligées par les dénominations
principales de la haute classe.
A l'institut Moody Bible, en réaction
contre les pentecôtistes, R.A. Torrey fut demandé de cesser
d'enseigner sur le baptême avec le Saint-Eprit. Il a refusé de
le faire, insistant que c'était biblique. Pour éviter de
causer des controverses, il a quitté Moody, qu'il avait fondé.
Depuis que mon grand-père
est mort, plusieurs éditeurs évangéliques ont demandé
ma permission d'effacer de ses livres le terme «baptisé avec
le Saint-Esprit». J'ai refusé parce que j'ai trouvé que
quand ce terme est rejeté, il y a aussi souvent un rejet de l'oeuvre
de puissance et de don du Saint-Esprit en même temps. Ce que la plupart
des évangéliques ont fait - comme, par exemple, John Stott,
- est de faire de la puissance une partie de la justification et de la sanctification.
L'assomption est que chacun qui est né de nouveau a reçu
la puissance. Alors il n'y a aucun besoin de prier pour l'avoir et de recevoir
le baptême dans le St-Esprit comme une expérience définie
de puissance pour équiper quelqu'un pour le service.
Nous devons réclamer de la
doctrine pentecôtiste ce terme valide biblique pour l'oeuvre de puissance
du Saint-Esprit.»